Le bureau est resté vide ou presque pendant toute la journée et l'urne en plastique translucide ne laisse entrevoir que quelques bulletins de vote. A Mama, le village natal de Laurent Gbagbo, ses partisans ont boudé l'élection présidentielle de dimanche.
Sur les deux bureaux du village, seules 24 personnes sur les 468 inscrits ont voté, soit un taux de participation de... 5,1%.
L'ancien président attend son jugement pour crimes contre l'humanité dans une cellule de la Cour pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas. Ici, plus qu'ailleurs, son ombre plane sur le scrutin dont son adversaire de 2010, Alassane Ouattara est le grand favori.
En 2010, son refus de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans cinq mois de conflit qui s'étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
"Je ne sais pas qu'on vote aujourd'hui", lâche d'une voix rageuse Fabrice Gokou, un habitant de ce village situé dans la région de Gagnoa, à 270 km au nord-ouest d'Abidjan.
Dans la petite sous-préfecture verdoyante, aux imposants bâtiments administratifs, la plupart des "gens sont partis aux champs", explique Fabrice à l'AFP.
La plupart des habitants qui sont restés sur place vaquaient à leurs occupations, feignant ignorer la présence des agents électoraux installés dans l'école primaire.
- Braver la peur pour voter -
"En 2010... on est allé voter massivement et on sait que le candidat Laurent Gbagbo a gagné et ils ont truqué les résultats pour donner ça à un autre candidat", déplore Damas Goré Télessié, 54 ans, planteur assis devant sa concession. Tout comme Gbagbo, les habitants de la région n'ont jamais accepté les résultats de 2010, reconnus par la communauté internationale. Ils sont encore persuadés que l'ancien président a gagné l'élection et été injustement emprisonné.
Le quinquagénaire refuse de voter parce que le "résultat est connu d'avance".
"Gbagbo Laurent est notre parent. Il aimait tous les Ivoiriens sans distinction. Aujourd'hui, on ne sait pas pourquoi il est en prison. C'est pour cette raison même que les élections ne nous concernent pas", ajoute Fabrice, soutenu par un groupe de jeunes.
Seuls quelques "allogènes", des Malinkés, souvent des paysans venus du nord du pays et résidant dans la région, ont bravé la peur de représailles pour aller voter. "Il y a la peur mais il faut prendre le courage pour venir voter", témoigne l'un d'eux, Ollo Kambiré.
Présenté comme le grand favori du scrutin, Alassane Ouattara fait face à six adversaires dont Pascal Affi N'Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par M. Gbagbo. Toutefois, M. Affi N'Guessan ne fait pas l'unanimité et une partie du FPI boycotte l'élection par fidélité à Gbagbo.
"J'ai voulu le voter", avoue une habitante de Mama, en parlant de Pascal Affi N'Guessan, "mais on m'a dit que c'est un vendu donc c'est pas la peine". Autour d'elle, un groupe d'hommes acquiesce.
Sur les deux bureaux du village, seules 24 personnes sur les 468 inscrits ont voté, soit un taux de participation de... 5,1%.
L'ancien président attend son jugement pour crimes contre l'humanité dans une cellule de la Cour pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas. Ici, plus qu'ailleurs, son ombre plane sur le scrutin dont son adversaire de 2010, Alassane Ouattara est le grand favori.
En 2010, son refus de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans cinq mois de conflit qui s'étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
"Je ne sais pas qu'on vote aujourd'hui", lâche d'une voix rageuse Fabrice Gokou, un habitant de ce village situé dans la région de Gagnoa, à 270 km au nord-ouest d'Abidjan.
Dans la petite sous-préfecture verdoyante, aux imposants bâtiments administratifs, la plupart des "gens sont partis aux champs", explique Fabrice à l'AFP.
La plupart des habitants qui sont restés sur place vaquaient à leurs occupations, feignant ignorer la présence des agents électoraux installés dans l'école primaire.
- Braver la peur pour voter -
"En 2010... on est allé voter massivement et on sait que le candidat Laurent Gbagbo a gagné et ils ont truqué les résultats pour donner ça à un autre candidat", déplore Damas Goré Télessié, 54 ans, planteur assis devant sa concession. Tout comme Gbagbo, les habitants de la région n'ont jamais accepté les résultats de 2010, reconnus par la communauté internationale. Ils sont encore persuadés que l'ancien président a gagné l'élection et été injustement emprisonné.
Le quinquagénaire refuse de voter parce que le "résultat est connu d'avance".
"Gbagbo Laurent est notre parent. Il aimait tous les Ivoiriens sans distinction. Aujourd'hui, on ne sait pas pourquoi il est en prison. C'est pour cette raison même que les élections ne nous concernent pas", ajoute Fabrice, soutenu par un groupe de jeunes.
Seuls quelques "allogènes", des Malinkés, souvent des paysans venus du nord du pays et résidant dans la région, ont bravé la peur de représailles pour aller voter. "Il y a la peur mais il faut prendre le courage pour venir voter", témoigne l'un d'eux, Ollo Kambiré.
Présenté comme le grand favori du scrutin, Alassane Ouattara fait face à six adversaires dont Pascal Affi N'Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par M. Gbagbo. Toutefois, M. Affi N'Guessan ne fait pas l'unanimité et une partie du FPI boycotte l'élection par fidélité à Gbagbo.
"J'ai voulu le voter", avoue une habitante de Mama, en parlant de Pascal Affi N'Guessan, "mais on m'a dit que c'est un vendu donc c'est pas la peine". Autour d'elle, un groupe d'hommes acquiesce.
Afrik53.com