ACCIDENT - Le médecin légiste Michel Sapanet estime qu'il faudra environ un mois pour identifier les corps...
Le crash de l'A320 de la compagnie allemande Germanwings dans les Alpes françaises a fait 150 morts mardi. Les médecins légistes sont en ce moment sur le lieu du drame pour tenter d'identifier les corps. Un travail difficile, en raison des difficultés d'accès et de la brutalité du choc, juge Michel Sapanet, directeur de l'Institut de Médecine Légale de Poitou-Charentes et auteur des Nouvelles chroniques d'un médecin légiste.
Quelle est la principale difficulté pour identifier des corps?
Généralement, dans les accidents d'avion, on trouve des carlingues disloquées, mais ici la situation est particulière. Il est assez rare de voir une percussion directe au sol avec un phénomène d'accélération si importante. Cela rappelle l'avion Air Algérie qui s'était écrasé au Mali. Le choc est extrêmement brutal, l'avion est réduit en morceaux. Cela donne une idée de l'état des corps. Des corps en morceaux. Des fragments qui ne sont, en volume, pas plus grands qu'un attaché-case.
Comment vont se dérouler les recherches?
Quatre hectares en montagne, c'est une surface énorme. Le quadrillage du terrain est la seule solution. La reconnaissance du site va devoir se faire m2 par m2 avec un plan, à l'image des techniques utilisées en archéologie. Première partie du travail: ramasser tous les fragments de corps possibles.
L'ensemble sera ensuite transporté dans un institut de médecine légale pour authentification. D'habitude, pour identifier un corps, on utilise l'aspect, l'âge, le sexe, les vêtements, bijoux, prothèses dentaires, de hanches, pacemakers, etc. Là, tout est réduit en morceaux. Il va donc falloir passer directement à l'analyse génétique. Dans les accidents d'avion, la liste de contrôle des embarquements facilite la tâche.
Crash de l'A320: Pour identifier les victimes, «il va falloir passer directement à l’analyse génétique»Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Mars 2015 à 17:29 | | 0 commentaire(s)|
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