S’il fallait associer des noms à la gouvernance du Président Sall, ce serait bien « Crei » et «Ofnac». Ces deux institutions, respectivement ressuscitées et crées, ont fait rêver les thuriféraires de la bonne gouvernance. Leur mise en place avait, du reste, posé les bases d’un Sénégal libéré des mains des prédateurs qui ont fini de saigner à blanc notre pays.
Dans le principe, elles ont reçu les meilleures justifications et promettaient de sonner le glas des pratiques de corruption au Sénégal. Seulement, en toute rigueur, les esprits avertis ne tarderont pas à disjoindre la beauté des justifications théoriques, frisant la démagogie, de l’affreuse réalité qui prend le contre pied.
En effet, par une loi n° 2012-30 du 28 décembre, l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (Ofnac) a été créée. Sa mise en place consacre, dit-on, la «volonté politique» du Président de la République de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques et privées. A sa tête, Madame Nafi Ngom Keita, une femme dont la rigueur est largement admise par les acteurs du landernau politique sénégalais.
Malheureusement, son séjour au sommet de l’Ofnac sera bref, parce qu’elle n’avait pas compris qu’il ne fallait pas franchir la ligne jour.
Le 25 juillet 2016, il est mis fin à ses fonctions dans des conditions peu orthodoxes qui ont suscité de vives polémiques. Pour cause, l’ex présidente de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) aurait tenté d’ouvrir la boite de pandore en s’intéressant à la fameuse et encombrante «affaire Petrotim» qui, par la force des choses, a été associée au nom du frère du président Sall, Alioune Sall. L’Ofnac avait, en son temps, entendu, pendant trois heures, Birahim Seck du Forum civil, selon certaines sources.
A en croire ces dernières, Birahim Seck avait été interpellé sur plusieurs questions. Il en est ainsi des conditions d’octroi du contrat d’exploitation à Petrotim par l’Etat du Sénégal, du transfert des 60% de Timis Corporation à Kosmos Energy, du coût du transfert, mais aussi surtout sur les ”liaisons suspectes” entre le frère du Président et Timis corporation. Mieux encore, Birahim Seck réitérera par la suite ses accusations et donnera même des pistes à l’institution de lutte contre la corruption. Qu’en sera-t-il des suites ? Mystère boule gomme !
Après le départ de la redoutable inspectrice général d’Etat, cinq enquêteurs qui seraient sur les pistes de cette affaire la suivront, dans des conditions tout aussi suspectes. De quoi penser que le Président Sall n’a pas seulement «mis sous le coude» des dossiers de la Crei, mais l’institution elle-même. Et gare à ceux voudraient en décider autrement.
La situation de Madame Nafi Ngom Keita et des cinq enquêteurs de l'Ofnac limogés, est loin d’être un cas isolé. Ainsi, l’ancien Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, à qui le pouvoir prêtait un excès zèle, a été démis de ses fonctions dans des conditions qui avaient étonnées plus d’un. De quoi penser que la gouvernance «sobre et vertueuse» n’est pas pour demain...
Abdoulaye FALL, Leral.net
Dans le principe, elles ont reçu les meilleures justifications et promettaient de sonner le glas des pratiques de corruption au Sénégal. Seulement, en toute rigueur, les esprits avertis ne tarderont pas à disjoindre la beauté des justifications théoriques, frisant la démagogie, de l’affreuse réalité qui prend le contre pied.
En effet, par une loi n° 2012-30 du 28 décembre, l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (Ofnac) a été créée. Sa mise en place consacre, dit-on, la «volonté politique» du Président de la République de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques et privées. A sa tête, Madame Nafi Ngom Keita, une femme dont la rigueur est largement admise par les acteurs du landernau politique sénégalais.
Malheureusement, son séjour au sommet de l’Ofnac sera bref, parce qu’elle n’avait pas compris qu’il ne fallait pas franchir la ligne jour.
Le 25 juillet 2016, il est mis fin à ses fonctions dans des conditions peu orthodoxes qui ont suscité de vives polémiques. Pour cause, l’ex présidente de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) aurait tenté d’ouvrir la boite de pandore en s’intéressant à la fameuse et encombrante «affaire Petrotim» qui, par la force des choses, a été associée au nom du frère du président Sall, Alioune Sall. L’Ofnac avait, en son temps, entendu, pendant trois heures, Birahim Seck du Forum civil, selon certaines sources.
A en croire ces dernières, Birahim Seck avait été interpellé sur plusieurs questions. Il en est ainsi des conditions d’octroi du contrat d’exploitation à Petrotim par l’Etat du Sénégal, du transfert des 60% de Timis Corporation à Kosmos Energy, du coût du transfert, mais aussi surtout sur les ”liaisons suspectes” entre le frère du Président et Timis corporation. Mieux encore, Birahim Seck réitérera par la suite ses accusations et donnera même des pistes à l’institution de lutte contre la corruption. Qu’en sera-t-il des suites ? Mystère boule gomme !
Après le départ de la redoutable inspectrice général d’Etat, cinq enquêteurs qui seraient sur les pistes de cette affaire la suivront, dans des conditions tout aussi suspectes. De quoi penser que le Président Sall n’a pas seulement «mis sous le coude» des dossiers de la Crei, mais l’institution elle-même. Et gare à ceux voudraient en décider autrement.
La situation de Madame Nafi Ngom Keita et des cinq enquêteurs de l'Ofnac limogés, est loin d’être un cas isolé. Ainsi, l’ancien Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, à qui le pouvoir prêtait un excès zèle, a été démis de ses fonctions dans des conditions qui avaient étonnées plus d’un. De quoi penser que la gouvernance «sobre et vertueuse» n’est pas pour demain...
Abdoulaye FALL, Leral.net