Le capitaine d’équipe et son triple record
Qui dit décentralisation dit gestion de proximité. Qui dit mairie dit communauté, collectivité, participation des populations à la gestion de leurs propres affaires. Qui dit Maire dit humilité, générosité, ouverture et écoute. Car le Maire, c’est l’oreille qui écoute, la bouche qui console, l’épaule qui soulage. Le Maire, c’est l’intendant probe et juste, le coordonnateur impartial. En vérité être Maire, c’est être la tête de pont démocratiquement choisie par un Conseil municipal élu par les populations, et travailler à l’atteinte des composantes de l’équipe véritable que sont les valeurs partagées, un objectif commun et la primauté de l’équipe sur ses membres. Laisser le Conseil municipal avancer seul ou avancer sans lui en le laissant derrière, c’est s’en exclure. Mépriser le Conseil municipal, c’est ne plus mériter d’être à sa tête. Agir sans son aval et/ou ne pas lui rendre compte, c’est le trahir. Car une équipe repose sur 3C : le Collectif, le Collégial et le Convivial. Le jeu suppose la générosité qui donne, reçoit et partage. Or, personne ne peut le nier, en tant que capitaine d’équipe, l’actuel Maire de Dakar Plateau a battu 3 records. Celui de s’être aliéné en seulement 18 mois de gestion la majorité de son Conseil municipal, d’avoir beaucoup perdu de l’estime des populations et d’avoir rempli un super panier à bêtises qui le met hors jeu.
L’élection de Benno à Dakar Plateau
Et pourtant la liste Benno Siggil Sénégal a remporté sans contestation majeure les élections locales du 22 Mars au Plateau devançant de 15 voix la Coalition Sopi 2009. Sa tête de liste majoritaire, Alioune Ndoye, a été démocratiquement élue Maire par le Conseil municipal en un seul tour de scrutin. Il faut cependant rappeler que la liste Benno, au Plateau, à bénéficié du fort sentiment de rejet contre Farba Senghor, tête de liste majoritaire de la Coalition Sopi. Alioune Ndoye lui-même le reconnaît dans une interview du Journal l’As du 30 mars 2009 où il déclare : «Comme élément déterminant (de la victoire de Benno), il ya le rejet total des populations du Plateau de la personne de Farba Senghor.» Déjà dans un communiqué du 3 mars, « Les Gardiens du Temple » déclaraient ceci : «Voter pour la Coalition Sopi 2009 (…) c’est prendre le risque de voir un pyromane qui a sa place en prison premier citoyen de Dakar Plateau.» « Le Collectif pour la Défense des Intérêts de Dakar Plateau » avait, quant à lui, sorti une déclaration signée par son Coordonnateur de l’époque, Ousmane Kébé, où il était dit ce qui suit : «La liste qu’il (Farba) dirige ne doit pas triompher au soir du 22 mars. Nous appelons les électeurs à un vote utile pour la liste Benno Siggil Sénégal.» Le jour du vote, lorsqu’il a senti le vent tourner, c’est cette déclaration de soutien à Benno que Farba a brandi comme preuve de ses accusations infondées de complot contre la Coalition Sopi.
Myopie politique
Hélas, le patron de « Vision socialiste » a fait montre d'une myopie politique frisant la cécité en cassant volontairement l’élan populaire qui a été à la base de son élection. Dès la victoire, faisant fi des conseils reçus, il a trahi l’idéal du Benno. Il a donné le ton en répliquant «j’ai gagné» à des alliés qui le félicitaient en disant «on a gagné». A la cérémonie de passation de service, il a répondu au Maire sortant qui lui promettait son soutien, qu’il n’en avait pas besoin. Car, argumentait-il, il est cadre supérieur et son 1er adjoint maitrise mieux que quiconque les textes de loi sur la décentralisation. Et, dès la 1ère séance du Conseil municipal qui s’est tenue le 18 juin 2009, il s’est violemment attaqué à la gestion de son prédécesseur. Le Journal L’As du lendemain a relaté la réunion dans un article au titre évocateur : «Alioune Ndoye exhibe les casseroles de Fadel Gaye». Ses jeunes amis se sont aussitôt déclarés «Les maîtres du Plateau». Mais, «Le maître des maîtres» rêve d’un château. Alors, Acte 1, bunkérisation de la commune : pose d’une porte biométrique à l’entrée principale de la mairie, fermeture de l’arrière cour qui accueillait le «grand ’place» des jeunes ainsi que les cérémonies de réception à l’occasion des mariages, fermeture au public de la salle de conférence. Car, dit «Monsieur le Maire», qui apparemment ne sait pas ce qu’est un Hôtel d’arrondissement : «Je dédie la mairie aux activités administratives.»
Licenciements à tour de bras et politique du niet
Ensuite, licenciement et remplacement d’une bonne centaine d’agents contractuels et femmes de charges tous fils du Plateau : Tapha Sy et Ablaye Ciss Euteu Laye de Kaye Findiw, Yahya Diagne, Mbaye Gueye Ouldou et Ousmane BA dit Oussou Guedje de Thieudème, Mbaye Aly et Khadi Samb de Yakh Dieuf, Malick Sylla Ala Atiou de Mbott, Moussa Ndiaye Lamp, Birane Fall Manga et Souleymane Marigo de Rebeuss, Mbaye Ciss de Niaye Thiocker, Serge Coly de Dantec, etc. montrant ainsi sa conception partisane de la gestion communale. D’ailleurs un groupe de ces travailleurs licenciés dirigé par Moussa Ciss de Parchape a déposé une plainte pour licenciement abusif à l’inspection du travail. Plus grave : Refus de délivrer les cartes de conseillers municipaux et les cartes professionnelles, sous prétexte qu’on peut les utiliser pour «arnaquer». Refus de participer à la fête de l’indépendance du 4 avril, sevrant ainsi les enfants du Plateau d’un défilé auquel participent tous les enfants de Dakar. Refus de soutenir les jeunes qui ont représenté la Commune aux «Oscars des vacances» organisés par le promoteur Aziz Samb. L’équipe du Plateau qui a remporté la 3eme place était dirigée par Assane Camara de Mbott et Mame Balla de la Zone B. Prétexte avancé : «Un Maire n’a pas de temps à perdre à des enfantillages.» Refus d’honorer les factures d’électricité de «Terrou Baye Sogui», plongeant ainsi dans le noir et l’insécurité les pécheurs de cette plage mythique. Refus de remettre la traditionnelle dotation en médicaments aux postes de santé sous prétexte qu’ils sont contrôlés par des éléments du PDS.
Des bêtises, encore et toujours
Encore plus grave : Refus d’honorer des factures de formations arrivées à terme dont les engagements avaient été signés par son prédécesseur ; ce qui a empêché à des employés de la mairie et à des étudiants du Plateau d’entrer en possession de leurs diplômes ou de finir leurs études. Dans ce lot, on peut citer, entre autres : Makhtar Mbengue chef du bureau recouvrement, Ousmane Diop régisseur, Moussa Ndiaye ancien Secrétaire municipal, Mame Doudou Fall agent à la division des recettes, Samba Conde ancien agent de stationnement, Sonia Dieye de Mbott et Moussa Diakhate de Pasteur étudiants. Immixtion dans l’élection des Comités de santé pour en faire la prolongation des locales ; ce qui a valu la défaite à ses candidats aux postes de santé de Sandial et de Raffenel. On pourrait aussi mettre dans le panier à bêtises d’Alioune Ndoye, la remise en cause de certains acquis du personnel (carburant, heures budget, etc.) institués par Ablaye Makhtar et confirmés par Fadel Gaye, respectivement 1er et 2ème Maire de Dakar Plateau, l’inexistence d’un plan local de développement, le blocage de l’installation (par Enda Diapol) du Conseil consultatif communal, l’invitation d’un huissier et de lutteurs à la réunion du Conseil municipal du 18 septembre 2009, etc. C’est peut-être un peu de tout cela qui a excédé et poussé à la démission (après à peine 3 mois de fonction) son 2ème Secrétaire municipal (Moustapha Ndiaye) qu’il a personnellement fait venir de la Ville de Pikine et qui sert actuellement à la mairie des HLM.
«La fronde», un aboutissement logique
Au regard de tout ce qui précède on comprend pourquoi «la fronde» (des 28/50 conseillers municipaux du Plateau) est un aboutissement logique. En effet, «Les frondeurs» reprochent au Maire son «arrogance», son «centralisme», sa «suffisance» et son «caractère belliqueux». Car, disent-ils dans le préambule du Mémorandum du 20 septembre déposé chez le Sous Préfet et demandant sa démission ou sa révocation : «Les séances du Conseil sont pour lui des moments de monologue et d’étalage de reproches faits à l’un ou l’autre des membres du Bureau ou du Conseil municipal. Pour lui, les conseillers doivent se contenter de voter les délibérations proposées dans le sens qu’il a indiqué». La sagesse populaire donne raison au «Groupe des 28», lorsqu’elle dit : «Une grande responsabilité pèse sur les épaules de celui à qui il est confié ce qui appartient à tous. Il est du devoir de chacun de le critiquer s’il passe outre la volonté de ses mandants. Et même de le destituer, s’il s’entête dans son erreur.» Or, Alioune Ndoye, comme un insensé, s’entête dans ses erreurs en accusant ses détracteurs de jalousie et de méchanceté. Cependant les reproches faits par les 28 conseillers municipaux sont graves : détournement d’une partie des fonds destinés aux subventions des ASC, contrat de sponsoring nébuleux, voyage touristique de 22 personnes du 3eme âge à Fez au Maroc sans autorisation du Conseil Municipal, opacité des procédures de commande et de distribution des denrées alimentaires.
Les conseils oubliés ?
Or des conseils furent donnés à Alioune Ndoye qu’il a du certainement oublier, vaincu par sa victoire. En voici quelques uns : Le Secrétaire Général du PS, Ousmane Tanor Dieng, lui avait conseillé, à la cérémonie de passation de service d’Avril 2009, de préserver l’esprit Benno, d’être Maire de tous et de privilégier la gestion concertée et participative. L’imam Ratib et Cadi de Dakar, Alioune Moussa Samb, lui avait recommandé, à la même cérémonie, d’élargir sa poitrine, de fermer les yeux, la bouche et les oreilles aux racontars et d’être souple. Quant au Sous-préfet, Balla Bocar Diacko, il lui avait recommandé de veiller jalousement au flambeau hérité et de prendre exemple sur son prédécesseur. Moi-même, la semaine qui a précédé son élection par le Conseil municipal, je lui avais dit : «Il est facile de gagner des élections locales, d’être élu Maire. Le difficile c’est de pacifier son Conseil municipal, d’échapper à l’ivresse du pouvoir et de se mettre à la tâche.» Un jour, fatigué par ses pleurnicheries, El Hadj Ngouda Souare, Notable à Thieudeme et militant socialiste, lui avait dit : « Qui hérite d’un chameau, hérite de ses blatèrements ».
Dakar Plateau a connu 3 Maires
Pour conclure, je voudrais rappeler que Dakar Plateau a connu 3 Maires depuis la mise en œuvre de la loi sur la décentralisation en 1996 ; sans oublier la parenthèse de la délégation spéciale de 2000/2002. D’abord, Ablaye Makhtar Diop : 1er Maire élu en 1996. Il est un « Boy Town » comme disent les jeunes, un fils de Penc, un administrateur civil doté d’un charisme certain. On dit de lui qu’il a posé les fondamentaux d’une bonne administration communale en faisant voter l’essentiel des textes administratifs permettant à la Commune de bien fonctionner. Ensuite, Mohamed Fadel Gaye : 2ème Maire élu en 2002. Il est un excellent manager, un gestionnaire des ressources humaines humble et généreux. On dit de lui qu’il a su rendre la mairie attractive, réunir une bonne partie des populations sans considération de parti politique autour de l’essentiel et pacifier un Conseil municipal arc en ciel où il n’avait que 11 partisans. Il fut élu maire au bout de 3 tours de scrutin. Enfin, Alioune Ndoye : 3ème Maire élu en 2009. Il est financier. D’aucuns pensent qu’il peut apporter un plus à la Commune. Dakar Plateau attend de voir… Qu’il reconnaisse ses erreurs, change son fusil d’épaule, se réconcilie avec son Conseil municipal et fasse ses preuves. D’autres fils du Plateau seront élus Maire à l’avenir…
ABDOU KHADRE GAYE
Dakar Plateau, Thieudeme
Président de l’EMAD
Qui dit décentralisation dit gestion de proximité. Qui dit mairie dit communauté, collectivité, participation des populations à la gestion de leurs propres affaires. Qui dit Maire dit humilité, générosité, ouverture et écoute. Car le Maire, c’est l’oreille qui écoute, la bouche qui console, l’épaule qui soulage. Le Maire, c’est l’intendant probe et juste, le coordonnateur impartial. En vérité être Maire, c’est être la tête de pont démocratiquement choisie par un Conseil municipal élu par les populations, et travailler à l’atteinte des composantes de l’équipe véritable que sont les valeurs partagées, un objectif commun et la primauté de l’équipe sur ses membres. Laisser le Conseil municipal avancer seul ou avancer sans lui en le laissant derrière, c’est s’en exclure. Mépriser le Conseil municipal, c’est ne plus mériter d’être à sa tête. Agir sans son aval et/ou ne pas lui rendre compte, c’est le trahir. Car une équipe repose sur 3C : le Collectif, le Collégial et le Convivial. Le jeu suppose la générosité qui donne, reçoit et partage. Or, personne ne peut le nier, en tant que capitaine d’équipe, l’actuel Maire de Dakar Plateau a battu 3 records. Celui de s’être aliéné en seulement 18 mois de gestion la majorité de son Conseil municipal, d’avoir beaucoup perdu de l’estime des populations et d’avoir rempli un super panier à bêtises qui le met hors jeu.
L’élection de Benno à Dakar Plateau
Et pourtant la liste Benno Siggil Sénégal a remporté sans contestation majeure les élections locales du 22 Mars au Plateau devançant de 15 voix la Coalition Sopi 2009. Sa tête de liste majoritaire, Alioune Ndoye, a été démocratiquement élue Maire par le Conseil municipal en un seul tour de scrutin. Il faut cependant rappeler que la liste Benno, au Plateau, à bénéficié du fort sentiment de rejet contre Farba Senghor, tête de liste majoritaire de la Coalition Sopi. Alioune Ndoye lui-même le reconnaît dans une interview du Journal l’As du 30 mars 2009 où il déclare : «Comme élément déterminant (de la victoire de Benno), il ya le rejet total des populations du Plateau de la personne de Farba Senghor.» Déjà dans un communiqué du 3 mars, « Les Gardiens du Temple » déclaraient ceci : «Voter pour la Coalition Sopi 2009 (…) c’est prendre le risque de voir un pyromane qui a sa place en prison premier citoyen de Dakar Plateau.» « Le Collectif pour la Défense des Intérêts de Dakar Plateau » avait, quant à lui, sorti une déclaration signée par son Coordonnateur de l’époque, Ousmane Kébé, où il était dit ce qui suit : «La liste qu’il (Farba) dirige ne doit pas triompher au soir du 22 mars. Nous appelons les électeurs à un vote utile pour la liste Benno Siggil Sénégal.» Le jour du vote, lorsqu’il a senti le vent tourner, c’est cette déclaration de soutien à Benno que Farba a brandi comme preuve de ses accusations infondées de complot contre la Coalition Sopi.
Myopie politique
Hélas, le patron de « Vision socialiste » a fait montre d'une myopie politique frisant la cécité en cassant volontairement l’élan populaire qui a été à la base de son élection. Dès la victoire, faisant fi des conseils reçus, il a trahi l’idéal du Benno. Il a donné le ton en répliquant «j’ai gagné» à des alliés qui le félicitaient en disant «on a gagné». A la cérémonie de passation de service, il a répondu au Maire sortant qui lui promettait son soutien, qu’il n’en avait pas besoin. Car, argumentait-il, il est cadre supérieur et son 1er adjoint maitrise mieux que quiconque les textes de loi sur la décentralisation. Et, dès la 1ère séance du Conseil municipal qui s’est tenue le 18 juin 2009, il s’est violemment attaqué à la gestion de son prédécesseur. Le Journal L’As du lendemain a relaté la réunion dans un article au titre évocateur : «Alioune Ndoye exhibe les casseroles de Fadel Gaye». Ses jeunes amis se sont aussitôt déclarés «Les maîtres du Plateau». Mais, «Le maître des maîtres» rêve d’un château. Alors, Acte 1, bunkérisation de la commune : pose d’une porte biométrique à l’entrée principale de la mairie, fermeture de l’arrière cour qui accueillait le «grand ’place» des jeunes ainsi que les cérémonies de réception à l’occasion des mariages, fermeture au public de la salle de conférence. Car, dit «Monsieur le Maire», qui apparemment ne sait pas ce qu’est un Hôtel d’arrondissement : «Je dédie la mairie aux activités administratives.»
Licenciements à tour de bras et politique du niet
Ensuite, licenciement et remplacement d’une bonne centaine d’agents contractuels et femmes de charges tous fils du Plateau : Tapha Sy et Ablaye Ciss Euteu Laye de Kaye Findiw, Yahya Diagne, Mbaye Gueye Ouldou et Ousmane BA dit Oussou Guedje de Thieudème, Mbaye Aly et Khadi Samb de Yakh Dieuf, Malick Sylla Ala Atiou de Mbott, Moussa Ndiaye Lamp, Birane Fall Manga et Souleymane Marigo de Rebeuss, Mbaye Ciss de Niaye Thiocker, Serge Coly de Dantec, etc. montrant ainsi sa conception partisane de la gestion communale. D’ailleurs un groupe de ces travailleurs licenciés dirigé par Moussa Ciss de Parchape a déposé une plainte pour licenciement abusif à l’inspection du travail. Plus grave : Refus de délivrer les cartes de conseillers municipaux et les cartes professionnelles, sous prétexte qu’on peut les utiliser pour «arnaquer». Refus de participer à la fête de l’indépendance du 4 avril, sevrant ainsi les enfants du Plateau d’un défilé auquel participent tous les enfants de Dakar. Refus de soutenir les jeunes qui ont représenté la Commune aux «Oscars des vacances» organisés par le promoteur Aziz Samb. L’équipe du Plateau qui a remporté la 3eme place était dirigée par Assane Camara de Mbott et Mame Balla de la Zone B. Prétexte avancé : «Un Maire n’a pas de temps à perdre à des enfantillages.» Refus d’honorer les factures d’électricité de «Terrou Baye Sogui», plongeant ainsi dans le noir et l’insécurité les pécheurs de cette plage mythique. Refus de remettre la traditionnelle dotation en médicaments aux postes de santé sous prétexte qu’ils sont contrôlés par des éléments du PDS.
Des bêtises, encore et toujours
Encore plus grave : Refus d’honorer des factures de formations arrivées à terme dont les engagements avaient été signés par son prédécesseur ; ce qui a empêché à des employés de la mairie et à des étudiants du Plateau d’entrer en possession de leurs diplômes ou de finir leurs études. Dans ce lot, on peut citer, entre autres : Makhtar Mbengue chef du bureau recouvrement, Ousmane Diop régisseur, Moussa Ndiaye ancien Secrétaire municipal, Mame Doudou Fall agent à la division des recettes, Samba Conde ancien agent de stationnement, Sonia Dieye de Mbott et Moussa Diakhate de Pasteur étudiants. Immixtion dans l’élection des Comités de santé pour en faire la prolongation des locales ; ce qui a valu la défaite à ses candidats aux postes de santé de Sandial et de Raffenel. On pourrait aussi mettre dans le panier à bêtises d’Alioune Ndoye, la remise en cause de certains acquis du personnel (carburant, heures budget, etc.) institués par Ablaye Makhtar et confirmés par Fadel Gaye, respectivement 1er et 2ème Maire de Dakar Plateau, l’inexistence d’un plan local de développement, le blocage de l’installation (par Enda Diapol) du Conseil consultatif communal, l’invitation d’un huissier et de lutteurs à la réunion du Conseil municipal du 18 septembre 2009, etc. C’est peut-être un peu de tout cela qui a excédé et poussé à la démission (après à peine 3 mois de fonction) son 2ème Secrétaire municipal (Moustapha Ndiaye) qu’il a personnellement fait venir de la Ville de Pikine et qui sert actuellement à la mairie des HLM.
«La fronde», un aboutissement logique
Au regard de tout ce qui précède on comprend pourquoi «la fronde» (des 28/50 conseillers municipaux du Plateau) est un aboutissement logique. En effet, «Les frondeurs» reprochent au Maire son «arrogance», son «centralisme», sa «suffisance» et son «caractère belliqueux». Car, disent-ils dans le préambule du Mémorandum du 20 septembre déposé chez le Sous Préfet et demandant sa démission ou sa révocation : «Les séances du Conseil sont pour lui des moments de monologue et d’étalage de reproches faits à l’un ou l’autre des membres du Bureau ou du Conseil municipal. Pour lui, les conseillers doivent se contenter de voter les délibérations proposées dans le sens qu’il a indiqué». La sagesse populaire donne raison au «Groupe des 28», lorsqu’elle dit : «Une grande responsabilité pèse sur les épaules de celui à qui il est confié ce qui appartient à tous. Il est du devoir de chacun de le critiquer s’il passe outre la volonté de ses mandants. Et même de le destituer, s’il s’entête dans son erreur.» Or, Alioune Ndoye, comme un insensé, s’entête dans ses erreurs en accusant ses détracteurs de jalousie et de méchanceté. Cependant les reproches faits par les 28 conseillers municipaux sont graves : détournement d’une partie des fonds destinés aux subventions des ASC, contrat de sponsoring nébuleux, voyage touristique de 22 personnes du 3eme âge à Fez au Maroc sans autorisation du Conseil Municipal, opacité des procédures de commande et de distribution des denrées alimentaires.
Les conseils oubliés ?
Or des conseils furent donnés à Alioune Ndoye qu’il a du certainement oublier, vaincu par sa victoire. En voici quelques uns : Le Secrétaire Général du PS, Ousmane Tanor Dieng, lui avait conseillé, à la cérémonie de passation de service d’Avril 2009, de préserver l’esprit Benno, d’être Maire de tous et de privilégier la gestion concertée et participative. L’imam Ratib et Cadi de Dakar, Alioune Moussa Samb, lui avait recommandé, à la même cérémonie, d’élargir sa poitrine, de fermer les yeux, la bouche et les oreilles aux racontars et d’être souple. Quant au Sous-préfet, Balla Bocar Diacko, il lui avait recommandé de veiller jalousement au flambeau hérité et de prendre exemple sur son prédécesseur. Moi-même, la semaine qui a précédé son élection par le Conseil municipal, je lui avais dit : «Il est facile de gagner des élections locales, d’être élu Maire. Le difficile c’est de pacifier son Conseil municipal, d’échapper à l’ivresse du pouvoir et de se mettre à la tâche.» Un jour, fatigué par ses pleurnicheries, El Hadj Ngouda Souare, Notable à Thieudeme et militant socialiste, lui avait dit : « Qui hérite d’un chameau, hérite de ses blatèrements ».
Dakar Plateau a connu 3 Maires
Pour conclure, je voudrais rappeler que Dakar Plateau a connu 3 Maires depuis la mise en œuvre de la loi sur la décentralisation en 1996 ; sans oublier la parenthèse de la délégation spéciale de 2000/2002. D’abord, Ablaye Makhtar Diop : 1er Maire élu en 1996. Il est un « Boy Town » comme disent les jeunes, un fils de Penc, un administrateur civil doté d’un charisme certain. On dit de lui qu’il a posé les fondamentaux d’une bonne administration communale en faisant voter l’essentiel des textes administratifs permettant à la Commune de bien fonctionner. Ensuite, Mohamed Fadel Gaye : 2ème Maire élu en 2002. Il est un excellent manager, un gestionnaire des ressources humaines humble et généreux. On dit de lui qu’il a su rendre la mairie attractive, réunir une bonne partie des populations sans considération de parti politique autour de l’essentiel et pacifier un Conseil municipal arc en ciel où il n’avait que 11 partisans. Il fut élu maire au bout de 3 tours de scrutin. Enfin, Alioune Ndoye : 3ème Maire élu en 2009. Il est financier. D’aucuns pensent qu’il peut apporter un plus à la Commune. Dakar Plateau attend de voir… Qu’il reconnaisse ses erreurs, change son fusil d’épaule, se réconcilie avec son Conseil municipal et fasse ses preuves. D’autres fils du Plateau seront élus Maire à l’avenir…
ABDOU KHADRE GAYE
Dakar Plateau, Thieudeme
Président de l’EMAD