ArcerlorMittal quitte. La révélation faite en exclusivité par La Gazette, dans sa première livraison, est confirmée par des sources proches du groupe Mittal ayant requis l’anonymat. Chez des responsables de la boîte et du ministère de l’Energie et des Mines, on se refuse à tout commentaire. La crise économique a eu raison des ambitions du numéro 1 mondial de l’acier. ArcelorMittal a annoncé un vaste plan de restructuration avec des surpressions d’emplois et le gel de certains projets. Le plan prévoit des départs volontaires visant jusqu’à 9.000 postes dans le monde. Le quotidien français Les Echos a annoncé, il ya quelques jours que, ces départs concernent particulièrement les cadres du groupe. Sur la base de 42.000 cols blancs au monde dans le groupe 1 poste sur 5 sera supprimé. Par ces mesures, le sidérurgiste veut réduire ses frais administratifs et commerciaux d’1 milliard de dollars. Dans d’autres régions du monde, l’option de la fermeture est de mise. A Dakar, l’entreprise veut geler ses activités pour une durée de deux à trois ans, le temps que le ciel économique redevienne plus clément. Mais cette proposition ne convient pas aux autorités qui préfèrent trouver un autre investisseur. C’est donc le divorce !
Un investissement de 2,2 milliards de Dollars, soit 1200 milliards de Fcfa tombe dans l’eau. Les effets, tant sur le plan économique que social seront, à coup sûr, désastreux. Le projet intégré d’Arcelormittal avec ses multiples volets n’est pas certain de trouver un repreneur. Ce projet prévoyait le développement des mines dans la région du Falémé (Sud- est du Sénégal), la construction d’un port minier à Bargny et d’un chemin de fer de 750 km reliant la mine au port (Bargny-Kédougou). Les réserves de fer de la Falémé sont importantes. Elles sont estimées à 750 millions de tonnes de fer, 100 millions de tonnes d’hématite et de magnétite, selon les prospections de la Miferso (Mine fer du Sénégal oriental). Le projet prévoyait la production de 25 millions de tonnes de minerai de fer par an dont 10 % revenaient à l’Etat du Sénégal. En outre, l’exploitation du fer devrait assurer à l’Etat une rentrée financière de 75 milliards de FCFA chaque année.
Sur le plan social, les déchirures familiales vont être douloureuses. Avec le départ de cette société adjudicataire, la centaine d’employés d’ArcelorMittal sera jetée dans la rue. Plus de 10 000 emplois sénégalais prévus par le projet sont perdus. Iront aussi à l’eau, les investissements sociaux (hôpitaux et écoles) inscrits dans « le pipeline » de l’entreprise. Un désastre ! Kédougou, érigé en nouvelle région, voit son rêve de résorber son taux élevé de chômage brisé. Le projet d’endiguer la pauvreté endémique, à Kédougou, est également hypothéqué. Pourtant, à la signature de l’accord le 21 février 2007, le ministre de l’Energie et des Mines, Me Madické Niang jubilait, quasiment : « plus gros projet d’investissement jamais réalisé dans la sous région africaine dans le secteur minier. Il est aussi, le plus gros pourvoyeur d’emplois privés du Sénégal de tous les secteurs confondus ».
Finalement, l’exploitation du fer de la Falémé devient une patate chaude entre les mains de l’Etat. Parce que les concessionnaires se succèdent et se dérobent tour à tour. D’abord Kumba Iron Ore (Kio), le premier concessionnaire Sud africain s’est retrouvé avec l’Etat devant les juridictions. Cette société a attrait le gouvernement au tribunal arbitral de Bruxelles. Le contentieux est parti de la rupture abusive de contrat d’exploitation pour retard d’exécution. Kio réclame à l’Etat du Sénégal 304 milliards de FCFa de réparation. Son successeur Arcelor Mittal s’en va, lui aussi. Là où les deux géants de la Sidérurgie ont échoué qui s’engagera dans l’exploitation des mines de la Falémé ?
Baye Makébé SARR la gazette
Un investissement de 2,2 milliards de Dollars, soit 1200 milliards de Fcfa tombe dans l’eau. Les effets, tant sur le plan économique que social seront, à coup sûr, désastreux. Le projet intégré d’Arcelormittal avec ses multiples volets n’est pas certain de trouver un repreneur. Ce projet prévoyait le développement des mines dans la région du Falémé (Sud- est du Sénégal), la construction d’un port minier à Bargny et d’un chemin de fer de 750 km reliant la mine au port (Bargny-Kédougou). Les réserves de fer de la Falémé sont importantes. Elles sont estimées à 750 millions de tonnes de fer, 100 millions de tonnes d’hématite et de magnétite, selon les prospections de la Miferso (Mine fer du Sénégal oriental). Le projet prévoyait la production de 25 millions de tonnes de minerai de fer par an dont 10 % revenaient à l’Etat du Sénégal. En outre, l’exploitation du fer devrait assurer à l’Etat une rentrée financière de 75 milliards de FCFA chaque année.
Sur le plan social, les déchirures familiales vont être douloureuses. Avec le départ de cette société adjudicataire, la centaine d’employés d’ArcelorMittal sera jetée dans la rue. Plus de 10 000 emplois sénégalais prévus par le projet sont perdus. Iront aussi à l’eau, les investissements sociaux (hôpitaux et écoles) inscrits dans « le pipeline » de l’entreprise. Un désastre ! Kédougou, érigé en nouvelle région, voit son rêve de résorber son taux élevé de chômage brisé. Le projet d’endiguer la pauvreté endémique, à Kédougou, est également hypothéqué. Pourtant, à la signature de l’accord le 21 février 2007, le ministre de l’Energie et des Mines, Me Madické Niang jubilait, quasiment : « plus gros projet d’investissement jamais réalisé dans la sous région africaine dans le secteur minier. Il est aussi, le plus gros pourvoyeur d’emplois privés du Sénégal de tous les secteurs confondus ».
Finalement, l’exploitation du fer de la Falémé devient une patate chaude entre les mains de l’Etat. Parce que les concessionnaires se succèdent et se dérobent tour à tour. D’abord Kumba Iron Ore (Kio), le premier concessionnaire Sud africain s’est retrouvé avec l’Etat devant les juridictions. Cette société a attrait le gouvernement au tribunal arbitral de Bruxelles. Le contentieux est parti de la rupture abusive de contrat d’exploitation pour retard d’exécution. Kio réclame à l’Etat du Sénégal 304 milliards de FCFa de réparation. Son successeur Arcelor Mittal s’en va, lui aussi. Là où les deux géants de la Sidérurgie ont échoué qui s’engagera dans l’exploitation des mines de la Falémé ?
Baye Makébé SARR la gazette