La cession des activités de commercialisation des hydrocarbures de Shell au groupe Oilibya, contre 600 milliards de francs Cfa, commence à inquiéter le gouvernement du Sénégal. Conscient de la situation de chômage dans laquelle les 6000 travailleurs seront plongés, l'Etat a réagi.
En effet, face à l’indifférence de la direction de Shell Sénégal devant l’exigence des employés d’être impliqués dans le processus de retrait du marché de ce géant des hydrocarbures, le ministre de l’Énergie est monté au créneau. Samuel Sarr a saisi, par écrit, le Directeur général de Shell Sénégal, Ebenezer Faulkner, en ces termes : «Suite à notre rencontre du 31 mars 2010, vous m’aviez informé du départ de Shell du Sénégal. Compte tenu de la sensibilité de cette affaire et de la position stratégique du secteur des hydrocarbures, l’Etat du Sénégal vous demande d’ouvrir des négociations avec le personnel».
Mieux, relève la correspondance que Samuel Sarr a envoyée au patron de Shell Sénégal, «l’Etat du Sénégal vous demande de veiller à assurer : l’indemnisation des travailleurs de Shell et l’attribution au personnel, et sans frais, de parts du capital du repreneur».
Les travailleurs de Shell en sit-in mardi prochain
Il faut dire que cette correspondance du ministre de l’Énergie a été envoyée au patron de Shell Afrique de l’Ouest également. Pourtant, le Directeur général de Shell Sénégal, Ebenezer Faulkner, avait nié le 15 mars dernier le retrait de Shell. «Je ne suis pas au courant d’un quelconque retrait de Shell», avait-il affirmé sans sourciller.
Quoi qu’il en soit, les travailleurs de Shell Sénégal ne comptent pas se laisser faire. Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop, indique ainsi que «l’ensemble des travailleurs de Shell vont organiser, sous la houlette des délégués du personnel, un sit-in mardi prochain devant la Direction générale de la société».