Dans la prise en compte des préoccupations des «masses», Serigne Moustapha Sy, le Guide des Moustarchidines, entend laisser la place à «d’autres qui sont dans l’arène jouer leur partition». Samedi dernier, lors de sa conférence dans le cadre des Universités du Ramadan de son mouvement, il a soutenu, face à ceux qui le critiquent pour son silence devant les difficultés que traversent les Sénégalais, qu’il ne sera plus en première ligne dans la défense des masses, comme il le faisait de 1985 à 2007.
«De 85 à 2007, on ne parlait que de moi dans les journaux, les radios, les grand-places, etc. Pourquoi ? Parce que j’étais toujours devant pour défendre les masses», dit-il avant de s’interroger : «Je me demande ce que la masse a fait pour moi ?» En réponse à son questionnement, le guide des Moustarchidines explique : «Avec la Dahira, on s’est battu jusqu’à ce que j’aille en prison avec mon père Pape Malick et mes frères. Les responsables du Mouvement ont été aussi en prison et l’on n’a vu personne de ceux qui, aujourd’hui, me critiquent prendre la parole».
Et de rappeler les propos du journaliste Cheikh Yérim Seck sur Walf Tv : «Celui qui se fatigue, il doit le faire pour le Sénégal et non pour les Sénégalais parce qu’ils n’en valent pas la peine». Pour lui, le journaliste «a raison». Parce que «les Sénégalais ne font que crier, et quand il s’agit d’aller aux actes, ils préfèrent manger leur ‘ceebu jën’ et boire leur thé». Toutes choses qui font qu’il soutient qu’il n’est plus question pour lui d’aller au front. Et d’ajouter : «On ne peut pas bazarder la vie de ceux qui sont avec moi. Les responsabilités augmentent, c’est normal que je fasse attention». «Maintenant, précise Serigne Moustapha Sy, il y a d’autres qui sont dans l’arène, qu’on les laisse jouer leur partition. Que chacun joue sa partition et s’en remette à Dieu. Que tout le monde vive sur ce principe et qui vivra verra».
Bachir FOFANA le populaire
«De 85 à 2007, on ne parlait que de moi dans les journaux, les radios, les grand-places, etc. Pourquoi ? Parce que j’étais toujours devant pour défendre les masses», dit-il avant de s’interroger : «Je me demande ce que la masse a fait pour moi ?» En réponse à son questionnement, le guide des Moustarchidines explique : «Avec la Dahira, on s’est battu jusqu’à ce que j’aille en prison avec mon père Pape Malick et mes frères. Les responsables du Mouvement ont été aussi en prison et l’on n’a vu personne de ceux qui, aujourd’hui, me critiquent prendre la parole».
Et de rappeler les propos du journaliste Cheikh Yérim Seck sur Walf Tv : «Celui qui se fatigue, il doit le faire pour le Sénégal et non pour les Sénégalais parce qu’ils n’en valent pas la peine». Pour lui, le journaliste «a raison». Parce que «les Sénégalais ne font que crier, et quand il s’agit d’aller aux actes, ils préfèrent manger leur ‘ceebu jën’ et boire leur thé». Toutes choses qui font qu’il soutient qu’il n’est plus question pour lui d’aller au front. Et d’ajouter : «On ne peut pas bazarder la vie de ceux qui sont avec moi. Les responsabilités augmentent, c’est normal que je fasse attention». «Maintenant, précise Serigne Moustapha Sy, il y a d’autres qui sont dans l’arène, qu’on les laisse jouer leur partition. Que chacun joue sa partition et s’en remette à Dieu. Que tout le monde vive sur ce principe et qui vivra verra».
Bachir FOFANA le populaire
SERIGNE MOUSTAPHA SY : «Quand il s’agit d’aller aux actes, les Sénégalais préfèrent manger leur ‘ceebu jën’ et boire leur thé»
Ceux qui estiment que le Sénégal n’est pas à l’abri des turpitudes de la vie ne savent pas si bien dire. Devant ses fidèles, avant-hier, à l’occasion des Universités du ramadan, Moustapha Sy s’est voulu formel : « il y a des gens qui ne veulent pas d’une stabilité dans le pays. Et ils n’arrêteront pas leurs manœuvres tant qu’ils n’arriveront pas à leurs fins ».
S’ils ne se mettent pas à calomnier, ils se mettent le plus souvent à ourdir des plans pour dresser les uns contre les autres. Et l’exemple le plus frappant, c’est l’histoire que lui a rapportée son père Serigne Cheikh et émanant de Maodo Sylla, le regretté Imam de la grande Mosquée de Dakar. Il raconte qu’un jour, lors d’une discussion informelle, Maodo Sylla, se confiant à son père, lui a fait la révélation suivante : « ces temps-ci, je reçois des lettres. Mais le plus étonnant, c’est que des gens m’insultent, juste parce que j’annonce le début ou la fin du mois de ramadan. Certains avec qui j’ai eu à m’entretenir du contenu des missives soutiennent même que ce sont les Mourides qui écrivent de telles correspondances. Qu’est-ce que vous en pensez ? », demande-t-il au père de Serigne Moustapha Sy. Serigne Cheikh de lui répondre que lui était convaincu du contraire. « Faites attention ! Ceux qui écrivent ces lettres ne sont pas des Mourides, mais des membres de la famille qui veulent attiser le feu. Mais avant de faire ou de dire quoi que ce soit, lui dit-il, je vous suggère d’aller voir Serigne Abdou Lahat Mbacké. S’il est vrai que ce sont eux, il vous le dira et vous dira quoi faire, à ce moment ».
Arrivé à Touba chez le marabout, raconte toujours Moustapha Sy, Maodo Sylla de dérouler la même histoire au saint homme. Seulement, en lieu et place des réponses attendues, celui-ci de rire à gorge déployée. Ensuite, il demanda à un de ses chambellans de lui ouvrir une des valises qui étaient là. Sans lui expliquer son acte, le marabout lui montre les mêmes lettres que celles qu’il avait reçues, en lui disant : « on dit que ce sont les Tidianes qui les ont écrites. Que ceci ne te détourne pas de l’essentiel. Le plus important, c’est d’être quitte avec sa conscience ».
Le marabout s’en prend aux Sénégalais
Sur ce point précis, Moustapha Sy dit ne point être du genre à être conditionné par l’opinion du plus grand nombre. « Quelqu’un est venu me dire que les gens s’émeuvent, parce que tout le monde parle maintenant, sauf Serigne Moustapha Sy », indique-t-il. Et de répondre : « on parle de moi dans les radios, télévisions, journaux, les grand places, les rues… depuis 25 ans ». Il y a même une dame, poursuit-il, « qui a écrit que Moustapha Sy qu’on connaissait, était toujours du côté des masses ». Et de s’interroger : « dites-moi, depuis que je suis avec la masse qu’est-ce que j’ai gagné ? On m’a mis, moi et mes proches, en prison. Où était cette masse qui scandait mon nom ? »
Comme pour convaincre les plus sceptiques, il ajoute : « Cheikh Yérim Seck a raison de dire que quand on se bat, il faut se battre pour le Sénégal et non pour les Sénégalais. Je trouve qu’il a tout à fait raison. Les gens sont très forts quand il s’agit de parler. Quand il s’agit de combattre, ils finissent toujours par s’éclipser. Nous, nous avons des responsabilités. Nous rendrions compte pour chaque âme, s’il venait à y avoir des personnes blessées ou mortes par notre faute ». Il y a, selon lui, de nouveaux arrivants « qu’il faut suivre ». D’autant que, lui, cela fait 25 ans qu’il est sur le terrain, dans le combat. « Attendons de voir ce que les autres feront. Les gens veulent toujours dramatiser ou chercher la petite bête là où elle n’existe pas ». Même du temps du Prophète (Psl), commente-t-il, ces pratiques existaient ; mais lui, il avait trouvé la réponse la plus simple : « je ne suis pas vous et vous n’êtes pas moi », avait-il rétorqué à ses détracteurs.
Madou MBODJ l'asquotidien