C’est parti ! Même si au Gabon, la rue que la défaite essuyée par les « Panthères » devant les « Lions indomptables » du Cameroun en éliminatoire de la Coupe du monde samedi dernier a encore attisée dans certaines villes du pays refuse de se calmer au lendemain de la présidentielle. Elle s’en prend violemment à ce qu’elle considère comme une forfaiture, un déni de justice, une fraude massive pour cautionner la « succession dynastique » au pouvoir à la suite d’un simulacre d’élection à un tour. Qu’à cela ne tienne, Ali Bongo a été déclaré président de la République. Avant lui, Faure Gnassingbé au Togo. Kabila « fils » avait lui, réussi au Congo démocratique le parricide parfait.
L’ère des dynasties est-elle ainsi de retour en Afrique ? Kabila, Gnassingbé, Bongo, Mohamed Kadhafi, l’aîné, fils d’un premier mariage, président de l’organisme libyen des télécommunications ou encore Hannibal Kadhafi et/ou encore Seif el Islam Kadhafi, le plus impliqué sur le plan politique des fils du « roi » libyen. Seif est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la fondation Khadafi10. Gamal le fils du Raïs égyptien : Hosni Moubarak a été nommé secrétaire chargé de l’orientation politique du Parti national démocrate (Pnd, au pouvoir) par son père et demain les Wade au Sénégal ? Un certain Bourgi, avocat franco-libano-africain de son état et affairiste patenté assure, renseignent des sources généralement bien informées de milieux diplomatiques du continent, qu’il a une nouvelle mission : celle d’installer les fils de chef au pouvoir. Mission « hautement » lucrative si cela se trouve dont il se vanterait sur tous les vols en destination du continent.
Les Pères de la nation
Au début était l’ère des Pères de la nation. Ils sont ainsi nommés pour avoir acquis l’indépendance de leur pays et fondé la nation comme communauté politique dans un Etat de personnes libres et égales en droit. On peut citer parmi ces pères de la Nation, l’Américain Washington, l’Indien Gandhi, le Tunisien Bourguiba. En Afrique qui nous occupe, de fortes individualités que sont : les figures binaires Lumumba-Kasavubu du Congo-Kinshasa, actuel Congo démocratique, auparavant Zaïre de Moboutu, Ruben Um Nyobé-Amadu Ahidjo du Cameroun. Apithy-T. Ahomadegbe du Dahomey, actuel Bénin, ou les quatre du Nigeria : N. Azikiwe-A. Tafawa Balewa-Obafemi-Awolo-A. Bello.
Le couple sénégalais : Léopold Sédar Senghor-Mamadou Dia, l’Ivoirien Houphouët-Boigny, le Guinéen Sékou Touré, le Malien, Modibo Keïta pour ne citer qu’eux, la liste n’est point exhaustive, furent les précurseurs de l’histoire post-indépendance de leurs pays respectifs. Ils ont donné la cadence et impulsé la marche. Leur modèle était le monocentrisme absolu. Une seule nation, un seul Etat, un seul peuple, un seul chef. L’unité de moyen : un parti, une doctrine idéologique. La concentration des fonctions : le président est celui du parti et de la République, souvent même et du conseil de gouvernement.
Le chef de l’État est en même temps le chef suprême des armées, parfois ministre de la Défense. Une conception : curieux mélange du centralisme démocratique soviétique et de la chefferie traditionnelle africaine, qui structure le discours autour du développement comme action et processus de transformation sociétale. Un discours fondateur, structure idéologique efficace. Un discours qui révèle un chef qui est tour à tour architecte de la construction nationale, stratège conduisant la guerre contre le sous-développement, pédagogue enseignant les valeurs cardinales d’unité, de travail, de paix et d’harmonie, poète chantant et l’amour et l’Afrique, justicier hiérarchisant les peines et les récompenses, voire prophète annonçant l’âge d’or. Me Wade le touche à tout en est-il le dernier sur le continent ?
Les putschs
Si dans quelques États où la succession a été régulière, on a échappé jusqu’ici au parricide : Gabon (1967), Kenya (1978), Sénégal (1980), Cameroun (1982), Tanzanie, cet acte de mise à mort politique qui évince le père du pouvoir plutôt que de le détruire. Il n’en est pas toujours ainsi. Mais avant les « parricides », les putschs des galonnés. C’est ainsi qu’en Guinée Conakry à la mort du président Sékou Touré l’armée prit le pouvoir. En Guinée-Bissau les coups d’Etat militaires rythment la marche de la nation depuis 1974. Au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso. En Gambie voisine, en Sierra Léone, au Libéria en Côte d’Ivoire avec le général Guéi. Au Niger et au Nigeria. Le Ghana etc. Plus loin de nous en Centrafrique, au Congo Brazzaville… Partout les officiers généraux, supérieurs, officiers et sous officiers ont pris la place des Pères de la Nation. Le Sénégal fait figure d’exception qui confirme la règle dans la sous-région.
N’empêche l’Afrique continue sa transition vers la démocratie même si le pouvoir Kaki paraît servir de clé à cette transition. Mais aujourd’hui après les putschs et autres coups d’Etat militaires des années 1970 à 1990, les conférences nationales à la suite du discours de La Baule de 1991 et le multipartisme intégral, on semble assister au retour de la dynastie. Chaque chef d’Etat nourrissant ou caressant l’idée de se faire remplacer par son fils. Et cela d’autant plus que plusieurs d’entre eux se sont surpris à se prendre pour le dernier des… pour ne pas y avoir pensé plutôt en se rendant compte que le « simple sergent » analphabète du Togo, Gnassingbé Eyadema avait planifié sa succession.
La preuve ! Au Sénégal cependant, autant on met en relief l’exception de n’avoir jusqu’ici connu un coup d’Etat militaire, autant on y souligne « l’impossibilité » d’une dévolution monarchique du pouvoir même revêtu du manteau de la démocratie. Simple vœu pieux de démocrates ou traits caractéristiques d’un peuple qui commerce avec la République depuis longtemps ? Toujours est-il que le fils a maintenant une fonction ministérielle et d’Etat pour faire bonne mesure. Il ne cache nullement ses ambitions présidentielles même si les urnes du 22 mars dernier semblent avoir douché ce projet. En ce qui le concerne, de Conseil spécial de son père, président du Conseil de surveillance de l’Anoci, il arbore aujourd’hui le grade envié de ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Aménagement du territoire. Excusez du peu ! Tremplin pour prendre la suite du père ? L’avenir le dira.
L’ère des dynasties est-elle ainsi de retour en Afrique ? Kabila, Gnassingbé, Bongo, Mohamed Kadhafi, l’aîné, fils d’un premier mariage, président de l’organisme libyen des télécommunications ou encore Hannibal Kadhafi et/ou encore Seif el Islam Kadhafi, le plus impliqué sur le plan politique des fils du « roi » libyen. Seif est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la fondation Khadafi10. Gamal le fils du Raïs égyptien : Hosni Moubarak a été nommé secrétaire chargé de l’orientation politique du Parti national démocrate (Pnd, au pouvoir) par son père et demain les Wade au Sénégal ? Un certain Bourgi, avocat franco-libano-africain de son état et affairiste patenté assure, renseignent des sources généralement bien informées de milieux diplomatiques du continent, qu’il a une nouvelle mission : celle d’installer les fils de chef au pouvoir. Mission « hautement » lucrative si cela se trouve dont il se vanterait sur tous les vols en destination du continent.
Les Pères de la nation
Au début était l’ère des Pères de la nation. Ils sont ainsi nommés pour avoir acquis l’indépendance de leur pays et fondé la nation comme communauté politique dans un Etat de personnes libres et égales en droit. On peut citer parmi ces pères de la Nation, l’Américain Washington, l’Indien Gandhi, le Tunisien Bourguiba. En Afrique qui nous occupe, de fortes individualités que sont : les figures binaires Lumumba-Kasavubu du Congo-Kinshasa, actuel Congo démocratique, auparavant Zaïre de Moboutu, Ruben Um Nyobé-Amadu Ahidjo du Cameroun. Apithy-T. Ahomadegbe du Dahomey, actuel Bénin, ou les quatre du Nigeria : N. Azikiwe-A. Tafawa Balewa-Obafemi-Awolo-A. Bello.
Le couple sénégalais : Léopold Sédar Senghor-Mamadou Dia, l’Ivoirien Houphouët-Boigny, le Guinéen Sékou Touré, le Malien, Modibo Keïta pour ne citer qu’eux, la liste n’est point exhaustive, furent les précurseurs de l’histoire post-indépendance de leurs pays respectifs. Ils ont donné la cadence et impulsé la marche. Leur modèle était le monocentrisme absolu. Une seule nation, un seul Etat, un seul peuple, un seul chef. L’unité de moyen : un parti, une doctrine idéologique. La concentration des fonctions : le président est celui du parti et de la République, souvent même et du conseil de gouvernement.
Le chef de l’État est en même temps le chef suprême des armées, parfois ministre de la Défense. Une conception : curieux mélange du centralisme démocratique soviétique et de la chefferie traditionnelle africaine, qui structure le discours autour du développement comme action et processus de transformation sociétale. Un discours fondateur, structure idéologique efficace. Un discours qui révèle un chef qui est tour à tour architecte de la construction nationale, stratège conduisant la guerre contre le sous-développement, pédagogue enseignant les valeurs cardinales d’unité, de travail, de paix et d’harmonie, poète chantant et l’amour et l’Afrique, justicier hiérarchisant les peines et les récompenses, voire prophète annonçant l’âge d’or. Me Wade le touche à tout en est-il le dernier sur le continent ?
Les putschs
Si dans quelques États où la succession a été régulière, on a échappé jusqu’ici au parricide : Gabon (1967), Kenya (1978), Sénégal (1980), Cameroun (1982), Tanzanie, cet acte de mise à mort politique qui évince le père du pouvoir plutôt que de le détruire. Il n’en est pas toujours ainsi. Mais avant les « parricides », les putschs des galonnés. C’est ainsi qu’en Guinée Conakry à la mort du président Sékou Touré l’armée prit le pouvoir. En Guinée-Bissau les coups d’Etat militaires rythment la marche de la nation depuis 1974. Au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso. En Gambie voisine, en Sierra Léone, au Libéria en Côte d’Ivoire avec le général Guéi. Au Niger et au Nigeria. Le Ghana etc. Plus loin de nous en Centrafrique, au Congo Brazzaville… Partout les officiers généraux, supérieurs, officiers et sous officiers ont pris la place des Pères de la Nation. Le Sénégal fait figure d’exception qui confirme la règle dans la sous-région.
N’empêche l’Afrique continue sa transition vers la démocratie même si le pouvoir Kaki paraît servir de clé à cette transition. Mais aujourd’hui après les putschs et autres coups d’Etat militaires des années 1970 à 1990, les conférences nationales à la suite du discours de La Baule de 1991 et le multipartisme intégral, on semble assister au retour de la dynastie. Chaque chef d’Etat nourrissant ou caressant l’idée de se faire remplacer par son fils. Et cela d’autant plus que plusieurs d’entre eux se sont surpris à se prendre pour le dernier des… pour ne pas y avoir pensé plutôt en se rendant compte que le « simple sergent » analphabète du Togo, Gnassingbé Eyadema avait planifié sa succession.
La preuve ! Au Sénégal cependant, autant on met en relief l’exception de n’avoir jusqu’ici connu un coup d’Etat militaire, autant on y souligne « l’impossibilité » d’une dévolution monarchique du pouvoir même revêtu du manteau de la démocratie. Simple vœu pieux de démocrates ou traits caractéristiques d’un peuple qui commerce avec la République depuis longtemps ? Toujours est-il que le fils a maintenant une fonction ministérielle et d’Etat pour faire bonne mesure. Il ne cache nullement ses ambitions présidentielles même si les urnes du 22 mars dernier semblent avoir douché ce projet. En ce qui le concerne, de Conseil spécial de son père, président du Conseil de surveillance de l’Anoci, il arbore aujourd’hui le grade envié de ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Aménagement du territoire. Excusez du peu ! Tremplin pour prendre la suite du père ? L’avenir le dira.