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DJÉLIMA KAMARA DE TEKKI : « Les femmes doivent être vigilantes pour ne pas tomber dans le piège de Wade »

Djélima Kamara a un faible pour la politique. Elle milite activement auprès de Mamadou Lamine Diallo, dans le mouvement « Tekki ». Responsable nationale, chargée des femmes, nous l'avons interpelée sur les questions de l'heure qui concernent la gent féminine. Elle invite ses sœurs à ne pas succomber aux propositions alléchantes de Wade en ce qui concerne la parité.


Rédigé par leral.net le Mardi 10 Mai 2011 à 08:29 | | 0 commentaire(s)|

DJÉLIMA KAMARA DE TEKKI : « Les femmes doivent être vigilantes pour ne pas tomber dans le piège de Wade »
Le Matin : Faites- nous l'état des lieux du Mouvement des femmes de Tekki dont vous avez la charge.

D.K : La question de chef ou responsable n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est le travail d'équipe et tout le monde se sent responsable. Ce dont on est capable de faire, on le fait dans le respect des principes et démarches du mouvement Tekki. Cela nous permet de réaliser des avancées positives.

Le mouvement des femmes de Tekki est une structure jeune, pragmatique et qui évolue avec prudence. Dès les premières heures de Tekki, il a apporté un soutien massif au Président Mamadou Lamine Diallo. Il fait souvent des tournées à l'intérieur du pays.

Dans la période du 28 janvier au 02 février 2011, il a effectué une tournée dans les départements de Koussanar et Koumpentoum où des fraudes électorales ont été décelées. De façon périodique, les femmes se réunissent pour mettre en place un plan d'actions. Notre mouvement participe pleinement aux activités des femmes de Bennoo Siggil Sénégal.

Quelles sont les priorités immédiates pour votre structure ?

Notre plus grande ambition est de participer de façon responsable dans le débat national qu'entretiennent les femmes de Bennoo Siggil Sénégal. L'autre priorité, pour nous, est de contribuer de manière efficace à l'implantation du mouvement Tekki. Il s'agit dans notre option d'être au maximum à l'avant-garde du combat de notre leader pour l'émergence citoyenne

La crise sociale frappe singulièrement les femmes. TEKKI a-t-il des solutions ? Si oui faites-nous en part.

Avec l'avènement de l'alternance, la crise sociale s'est exacerbée. Les ménages en souffrent et particulièrement les femmes. Il est donc urgent d'alléger la souffrance des Sénégalais. Pour cela, il faut le départ du régime de WADE et appliquer les conclusions des assises nationales.

Dans l'immédiat, il faut aider les femmes à faire des activités génératrices de revenus. Ceci nécessite qu'on les forme, les organise et qu'on les oriente vers les structures de financement. Les femmes toutes obédiences politiques confondues , doivent bénéficier des financements afin de créer des activités génératrices de revenus et faire face à cette crise.

Les questions liées à la candidature de Wade, la candidature unique ou plurielle de l'opposition sont agitées. Qu'est ce que cela vous inspire?

D'après l'article 27 et 104 de la Constitution Me Wade ne peut pas être candidat en 2012. Il a fait un premier mandat de 2000 à 2007. Il en est à son deuxième qui va terminer en 2012. Mieux, lui-même l'a confirmé le 1er mars 2007 lors d'une conférence de presse au palais. Il a dit qu'il a bloqué le nombre de mandats à deux et qu' il ne pourrait pas se représenter.

C'est clair. En tant qu' initiateur de la Constitution, il a donné la bonne interprétation. L'autre aspect est que Wade est trop âgé. C'est inacceptable dans un pays comme le Sénégal qui regorge d'hommes compétents et valeureux, capables d'assurer la relève qu'un homme de près de 90 ans se représente à la présidentielle de 2012.

Dans notre culture, les personnes du 3ème âge, on prend soin d'eux et on les décharge de toute fonction. Quant à la candidature unique ou plurielle, nous au mouvement Tekki, nous sommes pour une candidature de mission. La mission, c'est l'application des conclusions des assises nationales.

Il faut changer le mode de gouvernance au Sénégal, refonder les institutions, mettre en place des chantiers économiques et sociaux. Avec l'application des conclusions assises nationales, l'ère du président-roi sera finie. Les pouvoirs du président seront diminués et ceux du Premier ministre renforcés. L'Assemblée nationale sera forte et la justice indépendante. C'est ce dont le Sénégal a besoin pour émerger.

La loi sur la parité a été votée mais son application tarde à se réaliser ? Qu'en pense la responsable que vous êtes ?

La loi sur la parité ciblant les institutions totalement et partiellement électives, votée le 14 mai 2010, garantit la représentation des femmes aux postes électifs. Cette loi permet aux femmes d'accéder aux instances de décision et de participer au débat sur les questions liées au développement économique et social du pays.

Cependant,il ya un combat à mener qui est celui d'amener la société dans toute sa globalité à comprendre cette parité. Il ya aussi le défi de la résolution d'un certain nombre de facteurs sociaux -culturels. Les femmes n'arrivent pas à s'émanciper de façon crédible car assujetties à une somme d'entraves culturelles.

Ces combats doivent être menés pour faciliter l'adhésion massive des femmes dans les partis et leur permettre de s'activer pleinement afin de mériter les postes à pourvoir.Maintenant, les femmes doivent être vigilantes pour ne pas tomber dans le piège de WADE qui consiste à utiliser cette parité à des fins politiques.

Les femmes sont souvent perçues comme « des vaches à traire » dans le landerneau politique. Est-ce que TEKKI a une politique spéciale pour la promotion des femmes ?

Votre expression « vache à traire » me dérange. Le mouvement Tekki ne s'inscrit pas dans cette perception de type néocolonial du rôle de la femme. Le président Mamadou Lamine Diallo a toujours œuvré pour la promotion de la femme.

A titre d'exemple, notre tête de liste lors des législatives de 2007 était une femme. Je veux parler par là de Me Ndeye Fatou TOURE. Cette vision du rôle des femmes qui consiste à les utiliser à la veille de chaque échéance comme des machines électorales, nous la combattrons de toutes nos forces.

Quel est le message que vous lancez à vos sœurs de partis et par ricochet aux femmes sénégalaises ?

Nous leur demandons de s'impliquer à fond dans la sensibilisation de nos sœurs. Il s'agira aussi de se battre pour que l'inscription sur les listes électorales soit massive. À nos sœurs, nous les exhortons à refuser la corruption sous-toutes ses formes. Aux femmes de notre parti et celles de Bennoo Siggil Sénégal, nous les invitons à s'activer de manière plus efficiente dans le combat politique afin de bouter le régime de Wade hors du pouvoir.


Comment entrevoyez-vous l'avenir de TEKKI ?


L'avenir de cette entité politique est radieux. Sous l'impulsion de Mamadou Lamine Diallo, nous travaillons à ce que le mouvement Tekki réalise ses ambitions. Des hommes et des femmes de valeur se liguent pour rendre le Sénégal émergent.

Recueillis par Adama Coulibaly
Le Matin