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[ DOSSIER IMAGES ] 59% des Dakarois ne savent pas comment prier…

Le Ramadan approche, et comme à l'accoutumée, Dakar va être plongée dans sa frénésie des perles de chapelet qui tintent au rythme des versets de Coran récités, et des voiles sur les têtes des femmes pour marquer leur attachement à leur religion. C'est fou ce que nous sommes pieux durant cette période où l'islam est vedette. Tout est prétexte à dis­cuter de la foi musulmane, les prêcheurs, via les médias et au­tres, font faire une petite révision aux fidèles sur les règles éthiques ou pratiques à respec­ter pour être un bon « Jaamu Yalla ». Dans cette optique, nous avons interrogé les Dakarois sur les actes obligatoires de l'ablu­tion (Farata jaap) qui précède toute prière. Regardons cela de plus près avec les résultats du sondage réalisé par l'Agence Dakaroise d'études stratégiques et de recherches (ADESR) sur un échantillon de 710 individus âgés de 15 ans et plus résidant dans la région de Dakar. L'étude révèle que la région de Dakar est com­posée de 91,5%, de musulmans, Surprenant mais vrai, la majeure partie des personnes interpellées à ce sujet est incapable de les citer et ignore même la nature de certains de ces actes obliga­toires. Sur l'ensemble des musulmans interrogés, seulement 41,49% ont su répondre correctement à la question posée («Quel est le nombre des actes obligatoires de l'ablution, faratay njaap? ).Ce qui fait que près de 59% ignorent le nombre de ces actes. Dans le groupe de ceux qui n'ont pas pris à défaut, il y a d'une part, ce qui pensent que ces actes sont au nombre de 7 (16,52%), et d'autre part ce qui pensent que c'est 8 (24,96%). Pour 23,89% des musulmans, c'est encore plus inquiétant puisqu'ils sont dans le flou total, ils ont avoué leur ignorance par un « Je ne sais pas » tout simple­ment. Inquiétant ? Nos guides re­ligieux sont plus à même de juger de cela. Poussons un peu plus loin l'investigation et voyons si tous les actes obligatoires sont bien connus des Dakarois. Nous allons commencer par les citer, de cette manière, vous saurez dans quel pourcentage vous vous situez.


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Septembre 2008 à 19:20 | | 0 commentaire(s)|

[ DOSSIER IMAGES ] 59% des Dakarois ne savent pas comment prier…
Les actes obligatoires de l'ablution sont au nombre de huit : l'in­tention, laver le visage, laver les bras jusqu'aux coudes, se frôler la tête, laver les pieds jusqu'aux chevilles, respecter l'ordre prescrit des actes, faire ces actes rapidement et sans interruption, bien se frotter. Ces actes ont été répertoriés par des érudits qui se sont basés sur le Coran et la Sunna, ils ont expressément insisté sur la différenciation des actes obligatoires des ablutions. L'islamologue Abdoul Aziz Kébé nous l'a réitéré. Car il est parfois de rigueur de cumuler certains actes dans certaines énonciations. Mais, il est courant d'en répertorier 7 et cela peut être accepté pour les spé­cialistes car, c'est dans les limites des actes tolérés. Sur les 95,34% des Musulmans se déclarant capables de citer les actes obligatoires de l'ablution, la plu­part connaissent leurs classiques en ce qui concerne les ablutions sauf pour ces trois obligations : respecter l'ordre prescrit (59,20%), faire ces actes rapidement et sans interruption ( 51,60%), et bien se frotter (43,85%). Ce qui veut dire donc qu'on peut trouver le bon nombre et ne pas savoir exacte­ment les différents actes.



À ce propos, la communauté mu­sulmane dakaroise connaît-elle les piliers de sa religion, est-elle entiè­rement composée de musulmans pratiquants qui maîtrisent leurs versets du Coran ? Des musul­mans qui n'ont pas appris le Coran. La leçon semble être sue en ce qui concerne les piliers de l'Islam puisque 76,26% des musulmans Dakarois interrogés ont affirmé en connaître le nombre exact, c'est-à-dire cinq. Toutefois, sur les 23,74% restant, 11,02% d'entre eux n'ont pas pu citer plus de quatre piliers de l'islam, et l'on découvre que 10,72% des Da­karois ne savent pas quoi répondre quand on leur demande com­bien de piliers compte leur religion. Quand il s'agit de citer les cinq piliers de l'islam, 84,40% des musulmans sondés s'avancent. Donc, parmi les musulmans se déclarant capables de citer les piliers de l'Islam, l'accomplissement de la prière est cité à une fréquence de 99,12%, puis le jeûne du mois de ramadan (97,78%), ensuite 94,91 % des Dakarois ont cité le payement de la Zakat ou aumône et le Pèlerinage à la Mecque pour 93,15%. Selon ces chiffres, la prière est un acte incontournable pour un musulman selon la majorité des ré­ponses obtenues. L'on est en droit de se faire la réflexion suivante: et la profession de foi (Chaada) dans tout cela ? On l'attendait en tête de liste, mais les Dakarois l'ont reléguée au cinquième niveau (82,82%) alors que c'est le premier des piliers.



Les textes coraniques ne semblent pas être si maîtrisés que cela par les pratiquants, d'autant plus que l'en­quête révèle que seulement 30,79% de ceux qui ont appris le Coran déclarent connaître plus de vingt-cinq sourates. 13,20% d'entre elles se limitent à cinq sourates et pas plus. Mais ceux-là ont le mérité de savoir réciter quelque chose. Ce n'est pas le cas des 11 % de musulmans qui n'ont même pas appris le Coran.



En somme, le Dakarois musulman connaît passablement ses fiches sur les cinq piliers de l'islam, il a encore plus de mal avec les actes obligatoires de l'ablution, quant aux sourates, c'est encore pire. C'est peut-être au niveau de la manière et du lieu d'apprentissage que le bât blesse. Mais là encore, on se rend compte que les Daara (école coranique) ont perdu de leur affluence à Dakar même si 63,23% des musulmans questionnés ont déclaré avoir appris le Coran en ces lieux. C'est tout à fait le contraire pour d'autres (27,36%) qui ont été initiés à leur religion à domicile sous la tutelle d'un oustaz (maître coranique). Le taux est faible pour ceux qui se sont familiarisés avec le Coran dans les écoles franco-arabes (8,57%), et les autodidactes en la matière sont rares (3,24%).



Dans un pays comme le nôtre qui s'enorgueillit de son histoire religieuse et d'abriter tant d'érudits et de guides spirituels musulmans les bases de l'Islam devraient êtres mieux maî­trisées par les fidèles. L'éducation islamique est de mise dans certaines communautés, malgré tout, nombre de Dakarois devraient revoir leur copie. Leçons non sues ...

Fiche Technique

Cible: Population âgées de 15 ans et plus résidant dans la région •

Taille de l'échantillon: 710 individus représentatifs de la population •

Localité: Région de Dakar (Dakar, Pikine/Guédiawaye, RufisquelBargny) •

Recueil des informations : Interviews en face à face •

Période de l'enquête : du 15 au 16 Août 2008 •

Méthode d'échantillonnage : Méthode des quotas 4ritères : sexe, âge) •

Conception du masque de saisie: CSPRO •

Traitements statistiques des données: SPSS

Fatma DANSOKO

Source: Dakarlife


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