Une des premières études faites sur ce sujet par le service de psychiatrie de l'Université de Toronto, dés 1974, fourni des exemples éloquents d'altérations des facultés mentales, sous l'effet de cette drogue. Outre les pertes de protéines, des dégâts irréversibles ont été notés dans le cerveau de rats soumis en laboratoire à l'expérience du chanvre indien. Et tous les dosages administrés à des chats ont entraîné des vomissements et une défécation. Les félins semblaient n'en avoir cure. Mieux, ou pire, dans la plupart des cas, ils se sont assis sur leurs excréments, ce qui est comportement absolument anormal chez un chat. Des expériences conduites par le docteur John Hall, directeur de l'unité de médecine de l'Hôpital de Kingston, à la Jamaïque, ont établi que 20 % de ses patients fumant de "l'herbe" depuis au moins 5 ans se plaignent de d'impuissance sexuelle.
Les "pulls" aussi…
Au nombre des drogues chimiques, dont l'effet primaire se manifeste directement dans le cerveau, figurent les amphétamines, les barbituriques, les tranquillisants, les anti-dépressifs et les dérivés de la morphine. L'intoxication qu'elles produisent est d'autant plus grave que leurs effets dépresseurs sur les centres respiratoires peuvent entraîner le coma ou la mort brutale. Nous pouvons à cet égard citer la fameuse "pilule bulgare", ou "comprimé sawarnaa", toujours en vente libre (?!) sur la place publique, et qui doit son surnom au dynamisme physique et à la lucidité mentale qu'il procurerait au consommateur. C'est une drogue chimique, de synthèse, à base d'amphétamine. Or, la structure de l'amphétamine est analogue à celle de l'adrénaline (substance naturelle stimulante, secrétée par les glandes surrénale; elles constituent "l'hormone de l'activité"). Sous l'effet des amphétamines, les produits chimiques de transmission du cerveau sont libérés et acheminés vers les synapses (zone de contact entre les neurones du cerveau). A l'état normal, dés que la substance chimique naturelle a accompli sa mission, et fait passer le message d'une cellule nerveuse à la cellule voisine, elle est inactivée : la cellule reprend son transmetteur. Le drame est que les amphétamines bloquent cette reprise. Les substances de transmission du cerveau continent alors à agir aux synapses. Situation alarmante que les neurologues comparent, à juste titre, à un tableau de signalisation routière où tous les feux (vert, orange, rouge) s'allument en même temps, et restent allumés ! Il est évident que l'absorption de cette drogue tonifiante finit par épuiser les cellules nerveuses, d'où l'effondrement soudain qui suit un "plané" prolongé aux amphétamines. Le "comprimé sawarnaa" (et ses variantes), très prisé dans certains milieu du transport en commun, présentent un danger certain pour les conducteurs (et pour les passagers, naturellement !) : voulant à tous prix lutter contre la fatigue et le sommeil, pour fructifier leurs gains, certains conducteurs absorbent inconsidérément un comprimé après l'autre, risquant ainsi une perte de conscience soudaine au volant. L'accoutumance conduit le consommateur de "pulls" à supporter progressivement des doses toujours plus fortes. Et il finit presque toujours par substituer la prise trachéo-buccale par l'injection intraveineuse pour accélérer la production du "flash".
"Dans les vaps"
Pourquoi nos frères "camés" s'obstinent-ils à faire et à refaire le "voyage" ? Nombre d'entre-eux avoueront sans complexe qu'ils avaient goûté à la "chose" d'abord par curiosité ou par snobisme. Et que le véritable coup de foudre s'est produit dés la première expérience. Le séisme qui aura secoué le système nerveux, jusque dans ses structures biologiques, n'est pas étranger, selon de nombreuses études, au "sentiment de liberté", aux "sensations extraordinaires", aux "visions colorées d'une beauté ineffable", dont font état les drogués. Ce qui est non moins certain, c'est que le mécanisme ayant conduit à cette altération de la conscience n’en reste pas moins un agent chimique, agissant jusque dans la structure biologique du système nerveux, et dont les résidus continuent de squatter les méandres de celui-ci après avoir produit leurs effets.
C’est ainsi que le THC (tétra-hydro-cannabinol), le principe actif du "Yamba", est considéré comme l’un des cannabinoïdes qui affectent le plus le psychisme. Par marquage radioactif on a pu en suivre le trajet dans l'organisme, et constater qu'il faut entre cinq à huit jours pour que le métabolisme parvienne à éliminer la moitié seulement de la quantité contenue dans un seul "joint" ! C'est donc dire que les méfaits de la drogue sont cumulatifs. Autrement dit, plus la consommation est régulière, plus la concentration de l'élément actif dans le corps est dense et, par conséquent, le sentiment de "manque" que peut ressentir le drogué autant douloureux. Eh oui, la "défonce" peut devenir une nécessité physiologique ! Aussi l'habitué du "daanu leer" est-il abruti entre deux prises : pour 5 à 10 minutes de "haaya", il est par la suite malade pendant des heures. Mais puisqu'il se sent mieux dans le "plané", il s'empresse d'y retourner dés que la pression cesse. Un impitoyable cercle vicieux, dans l'étrécissement duquel se côtoient les cas rebelles de psycho-dépendance, d'asservissement total et, à la limite, de délires paranoïaques. Mais en attendant, le "guerrier" se plait dans sa peau. Il ne s'imagine pas être intoxiqué. Il pense pouvoir s'arrêter quand il veut. Et convaincu d'être affranchi de ses barrières psychologiques, il se retrouve une conscience nouvelle ("le timide devient courageux, le lâche audacieux").
Charles Baudelaire, le poète drogué, auteur des "Paradis artificiels" et des "Fleurs du mal" a écrit ¨"La drogue ne révèle à l'individu que l'individu lui-même". Et Charlie Parker, le grand saxophoniste de Jazz, mort à 34 ans, a déclaré : "A l'époque où je me droguais, je pouvais penser que je jouais mieux. Mais lorsque j'écoute mes disques d'alors, je me rends bien compte que c'est faux".
Le portrait du drogué super-intelligent, dont les facultés intellectuelles sont décuplées est un mythe. Il est à présent avéré que l'altération de la conscience, induite par l'expérience psychédélique, étant en contraste notoire avec l'état mental ordinaire, explique cette perception inhabituelle de l'environnement. Réaction somme toute prévisible, eu égard au bouleversement de la structure biochimique du cerveau induit par les substances hallucinogènes.
Selon une étude menée par le Kings Collège de Londres et l’Université de Duke, aux Usa, les consommateurs réguliers de cannabis ont de faibles capacités de mémoire, de concentration et de vivacité d’esprit. Et que même avec l’âge leur QI (quotient intellectuel) baissait, consécutivement à la récurrence de la "perturbation du processus cérébral normal ". Et cette psycho-dépendance du drogué peut atteindre une proportion telle qu'il en devienne littéralement l’esclave, au point de devoir nécessairement prendre sa "dose" même pour pouvoir accomplir des actions qui d'ordinaire ne posaient pas de problème (son activité professionnelle, par exemple) ou pour effectuer des opérations mentales les plus élémentaires (la lecture, la conversation, etc.). L'intoxication du milieu sensitif provoque insidieusement une "anesthésie" psychique, qui fini par entraîner une diminution des reflexes sensori-moteurs, privant progressivement l'adepte du "plané" de l'usage normal de ses facultés mentales et intellectuelles. Aussi, lorsqu'il les recouvre dans leur normalité, lors d'un prochain "voyage", lui arrive-t-il, paradoxalement, de se targuer d'avoir fait du "jeli science" !
L'usage de la drogue qui, incontestablement, a gagné des segments considérables de la société, est un fléau qu'il importe, certes, de combattre pour la sauvegarde de la santé mental des populations et la de sécurité publique. Mais l'expérience prouve chaque jour davantage que les programmes de prévention, développés par les structures non-étatiques, ne seront jamais de trop pour protéger les couches les plus fragiles, particulièrement les jeunes. Auprès d'eux, un effort particulier doit être consenti dans la "démythification", en commençant par les édifier sur les mécanismes insidieux de l’accoutumance. De manière à les armer moralement, face aux techniques de marketing mis en œuvre par les dealers-détaillants, des quartiers populaires surtout, pour mieux les appâter, selon des formules subtiles leur faisant souvent miroiter des "facultés nouvelles" que la drogue procurerait. Avec la "sérénité" en prime…
(A SUIVRE…)
Mame Mactar Guèye
Vice-président Organisation
Islamique Jamra
ongjamra@hotmail.com
Les "pulls" aussi…
Au nombre des drogues chimiques, dont l'effet primaire se manifeste directement dans le cerveau, figurent les amphétamines, les barbituriques, les tranquillisants, les anti-dépressifs et les dérivés de la morphine. L'intoxication qu'elles produisent est d'autant plus grave que leurs effets dépresseurs sur les centres respiratoires peuvent entraîner le coma ou la mort brutale. Nous pouvons à cet égard citer la fameuse "pilule bulgare", ou "comprimé sawarnaa", toujours en vente libre (?!) sur la place publique, et qui doit son surnom au dynamisme physique et à la lucidité mentale qu'il procurerait au consommateur. C'est une drogue chimique, de synthèse, à base d'amphétamine. Or, la structure de l'amphétamine est analogue à celle de l'adrénaline (substance naturelle stimulante, secrétée par les glandes surrénale; elles constituent "l'hormone de l'activité"). Sous l'effet des amphétamines, les produits chimiques de transmission du cerveau sont libérés et acheminés vers les synapses (zone de contact entre les neurones du cerveau). A l'état normal, dés que la substance chimique naturelle a accompli sa mission, et fait passer le message d'une cellule nerveuse à la cellule voisine, elle est inactivée : la cellule reprend son transmetteur. Le drame est que les amphétamines bloquent cette reprise. Les substances de transmission du cerveau continent alors à agir aux synapses. Situation alarmante que les neurologues comparent, à juste titre, à un tableau de signalisation routière où tous les feux (vert, orange, rouge) s'allument en même temps, et restent allumés ! Il est évident que l'absorption de cette drogue tonifiante finit par épuiser les cellules nerveuses, d'où l'effondrement soudain qui suit un "plané" prolongé aux amphétamines. Le "comprimé sawarnaa" (et ses variantes), très prisé dans certains milieu du transport en commun, présentent un danger certain pour les conducteurs (et pour les passagers, naturellement !) : voulant à tous prix lutter contre la fatigue et le sommeil, pour fructifier leurs gains, certains conducteurs absorbent inconsidérément un comprimé après l'autre, risquant ainsi une perte de conscience soudaine au volant. L'accoutumance conduit le consommateur de "pulls" à supporter progressivement des doses toujours plus fortes. Et il finit presque toujours par substituer la prise trachéo-buccale par l'injection intraveineuse pour accélérer la production du "flash".
"Dans les vaps"
Pourquoi nos frères "camés" s'obstinent-ils à faire et à refaire le "voyage" ? Nombre d'entre-eux avoueront sans complexe qu'ils avaient goûté à la "chose" d'abord par curiosité ou par snobisme. Et que le véritable coup de foudre s'est produit dés la première expérience. Le séisme qui aura secoué le système nerveux, jusque dans ses structures biologiques, n'est pas étranger, selon de nombreuses études, au "sentiment de liberté", aux "sensations extraordinaires", aux "visions colorées d'une beauté ineffable", dont font état les drogués. Ce qui est non moins certain, c'est que le mécanisme ayant conduit à cette altération de la conscience n’en reste pas moins un agent chimique, agissant jusque dans la structure biologique du système nerveux, et dont les résidus continuent de squatter les méandres de celui-ci après avoir produit leurs effets.
C’est ainsi que le THC (tétra-hydro-cannabinol), le principe actif du "Yamba", est considéré comme l’un des cannabinoïdes qui affectent le plus le psychisme. Par marquage radioactif on a pu en suivre le trajet dans l'organisme, et constater qu'il faut entre cinq à huit jours pour que le métabolisme parvienne à éliminer la moitié seulement de la quantité contenue dans un seul "joint" ! C'est donc dire que les méfaits de la drogue sont cumulatifs. Autrement dit, plus la consommation est régulière, plus la concentration de l'élément actif dans le corps est dense et, par conséquent, le sentiment de "manque" que peut ressentir le drogué autant douloureux. Eh oui, la "défonce" peut devenir une nécessité physiologique ! Aussi l'habitué du "daanu leer" est-il abruti entre deux prises : pour 5 à 10 minutes de "haaya", il est par la suite malade pendant des heures. Mais puisqu'il se sent mieux dans le "plané", il s'empresse d'y retourner dés que la pression cesse. Un impitoyable cercle vicieux, dans l'étrécissement duquel se côtoient les cas rebelles de psycho-dépendance, d'asservissement total et, à la limite, de délires paranoïaques. Mais en attendant, le "guerrier" se plait dans sa peau. Il ne s'imagine pas être intoxiqué. Il pense pouvoir s'arrêter quand il veut. Et convaincu d'être affranchi de ses barrières psychologiques, il se retrouve une conscience nouvelle ("le timide devient courageux, le lâche audacieux").
Charles Baudelaire, le poète drogué, auteur des "Paradis artificiels" et des "Fleurs du mal" a écrit ¨"La drogue ne révèle à l'individu que l'individu lui-même". Et Charlie Parker, le grand saxophoniste de Jazz, mort à 34 ans, a déclaré : "A l'époque où je me droguais, je pouvais penser que je jouais mieux. Mais lorsque j'écoute mes disques d'alors, je me rends bien compte que c'est faux".
Le portrait du drogué super-intelligent, dont les facultés intellectuelles sont décuplées est un mythe. Il est à présent avéré que l'altération de la conscience, induite par l'expérience psychédélique, étant en contraste notoire avec l'état mental ordinaire, explique cette perception inhabituelle de l'environnement. Réaction somme toute prévisible, eu égard au bouleversement de la structure biochimique du cerveau induit par les substances hallucinogènes.
Selon une étude menée par le Kings Collège de Londres et l’Université de Duke, aux Usa, les consommateurs réguliers de cannabis ont de faibles capacités de mémoire, de concentration et de vivacité d’esprit. Et que même avec l’âge leur QI (quotient intellectuel) baissait, consécutivement à la récurrence de la "perturbation du processus cérébral normal ". Et cette psycho-dépendance du drogué peut atteindre une proportion telle qu'il en devienne littéralement l’esclave, au point de devoir nécessairement prendre sa "dose" même pour pouvoir accomplir des actions qui d'ordinaire ne posaient pas de problème (son activité professionnelle, par exemple) ou pour effectuer des opérations mentales les plus élémentaires (la lecture, la conversation, etc.). L'intoxication du milieu sensitif provoque insidieusement une "anesthésie" psychique, qui fini par entraîner une diminution des reflexes sensori-moteurs, privant progressivement l'adepte du "plané" de l'usage normal de ses facultés mentales et intellectuelles. Aussi, lorsqu'il les recouvre dans leur normalité, lors d'un prochain "voyage", lui arrive-t-il, paradoxalement, de se targuer d'avoir fait du "jeli science" !
L'usage de la drogue qui, incontestablement, a gagné des segments considérables de la société, est un fléau qu'il importe, certes, de combattre pour la sauvegarde de la santé mental des populations et la de sécurité publique. Mais l'expérience prouve chaque jour davantage que les programmes de prévention, développés par les structures non-étatiques, ne seront jamais de trop pour protéger les couches les plus fragiles, particulièrement les jeunes. Auprès d'eux, un effort particulier doit être consenti dans la "démythification", en commençant par les édifier sur les mécanismes insidieux de l’accoutumance. De manière à les armer moralement, face aux techniques de marketing mis en œuvre par les dealers-détaillants, des quartiers populaires surtout, pour mieux les appâter, selon des formules subtiles leur faisant souvent miroiter des "facultés nouvelles" que la drogue procurerait. Avec la "sérénité" en prime…
(A SUIVRE…)
Mame Mactar Guèye
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Islamique Jamra
ongjamra@hotmail.com