Le capitaine Moussa "Dadis" Camara, qui s'est emparé du pouvoir il y a neuf mois, à la faveur d'un coup d'Etat, a annoncé la création d'une commission devant travailler et faire la lumière sur les exactions du 28 septembre dernier.
Cette commission comprendrait 31 membres dont sept magistrats du ministère de la Justice. Dans un entretien accordé hier soir à la télévision d'Etat, le chef de la junte a assuré qu'il répondait aux appels de la communauté internationale, de l'oppposition politique et de groupes locaux qui ont réclamé l'arrestation des auteurs des tirs meurtriers et des poursuites à leur encontre.
Mise en cause de la France
Selon une organisation de défense des droits de l'Homme, au moins 157 personnes ont été tuées et plus de 1.000 autres blessées lorsque l'armée a ouvert le feu sur la foule de 50.000 personnes rassemblées dans le stade national le 28 septembre pour une manifestation contre le capitaine Camara. La junte avance, elle, un bilan de 57 morts. Après avoir affirmé lors de son accession au pouvoir qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle prévue le 31 janvier, le leader de la junte entretient désormais le flou sur une éventuelle candidature.
Cette annonce intervient alors que des divergences se font jour au sein de la junte dont le chef, Moussa Dadis Camara, a été pour la première fois ouvertement mis en cause par la France, mercredi. Sur ordre du général Sékouba Konaté, numéro deux de la junte, des policiers se sont présentés mercredi soir au bureau de Camara pour arrêter son aide-de-camp, Aboubacar Sidiki "Toumba" Diakité, soupçonné d'avoir participé au massacre de plusieurs dizaines d'opposants, le 28 septembre. Une dispute a alors éclaté et les agents ont dû renoncer à leur mission.
Dissenssions au sein de la junte
"C'est le général Konaté qui a ordonné l'arrestation de Toumba. Il y a une discussion animée. Je suis parti à ce moment-là", a déclaré l'un d'eux, interrogé par Reuters. "On ne sait pas ce qui va se passer maintenant, mais il y a des tensions et on est dans l'attente", a ajouté un militaire, assurant qu'aucun coup de feu n'avait été tiré.
"Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on soupçonne le président intérimaire d'avoir commandé ou au moins d'avoir participé à la décision" d'intervenir dans le stade, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. "Un jour on saura exactement ce qui s'est passé. Ce qu'on sait pour l'instant par les témoignages est proprement horrible, épouvantable", a-t-il poursuivi lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. "Les réactions de la communauté internationale ne sont pas à la hauteur de ce massacre, hélas, il y a une espèce d'indifférence", a déploré Bernard Kouchner, souhaitant une enquête internationale. Son homologue américaine a, quant à elle, exhorté les militaires à céder le pouvoir.
Réactions des Etats-Unis
"Nous avons été choqués et scandalisés par les violences récentes en Guinée", a déclaré pour sa part Hillary Clinton lors d'une conférence de presse. "Les dirigeants de la Guinée doivent des excuses profondes au peuple (...) Ils doivent non seulement des excuses, mais reconnaître qu'ils ne peuvent plus rester au pouvoir, qu'ils doivent rendre au peuple le droit de choisir ses dirigeants", a-t-elle dit, ajoutant sans plus de précision que Washington allait prendre "des mesures appropriées" contre la junte.
Pour Sebastian Spio-Garbrah, membre du cabinet de conseil Eurasia Group, spécialiste du risque politique, Moussa Dadis Camara aura du mal à se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de l'année et encore plus à se présenter à la présidentielle du 31 janvier. "Les pressions diplomatiques croissantes sur le régime militaire guinéen vont probablement donner lieu à une révolution de palais", écrit-il dans une note de recherches. Niant toute responsabilité, le chef de la junte a imputé le massacre du 28 septembre à des éléments incontrôlés de l'armée et à des mercenaires étrangers.
Cette commission comprendrait 31 membres dont sept magistrats du ministère de la Justice. Dans un entretien accordé hier soir à la télévision d'Etat, le chef de la junte a assuré qu'il répondait aux appels de la communauté internationale, de l'oppposition politique et de groupes locaux qui ont réclamé l'arrestation des auteurs des tirs meurtriers et des poursuites à leur encontre.
Mise en cause de la France
Selon une organisation de défense des droits de l'Homme, au moins 157 personnes ont été tuées et plus de 1.000 autres blessées lorsque l'armée a ouvert le feu sur la foule de 50.000 personnes rassemblées dans le stade national le 28 septembre pour une manifestation contre le capitaine Camara. La junte avance, elle, un bilan de 57 morts. Après avoir affirmé lors de son accession au pouvoir qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle prévue le 31 janvier, le leader de la junte entretient désormais le flou sur une éventuelle candidature.
Cette annonce intervient alors que des divergences se font jour au sein de la junte dont le chef, Moussa Dadis Camara, a été pour la première fois ouvertement mis en cause par la France, mercredi. Sur ordre du général Sékouba Konaté, numéro deux de la junte, des policiers se sont présentés mercredi soir au bureau de Camara pour arrêter son aide-de-camp, Aboubacar Sidiki "Toumba" Diakité, soupçonné d'avoir participé au massacre de plusieurs dizaines d'opposants, le 28 septembre. Une dispute a alors éclaté et les agents ont dû renoncer à leur mission.
Dissenssions au sein de la junte
"C'est le général Konaté qui a ordonné l'arrestation de Toumba. Il y a une discussion animée. Je suis parti à ce moment-là", a déclaré l'un d'eux, interrogé par Reuters. "On ne sait pas ce qui va se passer maintenant, mais il y a des tensions et on est dans l'attente", a ajouté un militaire, assurant qu'aucun coup de feu n'avait été tiré.
"Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on soupçonne le président intérimaire d'avoir commandé ou au moins d'avoir participé à la décision" d'intervenir dans le stade, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. "Un jour on saura exactement ce qui s'est passé. Ce qu'on sait pour l'instant par les témoignages est proprement horrible, épouvantable", a-t-il poursuivi lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. "Les réactions de la communauté internationale ne sont pas à la hauteur de ce massacre, hélas, il y a une espèce d'indifférence", a déploré Bernard Kouchner, souhaitant une enquête internationale. Son homologue américaine a, quant à elle, exhorté les militaires à céder le pouvoir.
Réactions des Etats-Unis
"Nous avons été choqués et scandalisés par les violences récentes en Guinée", a déclaré pour sa part Hillary Clinton lors d'une conférence de presse. "Les dirigeants de la Guinée doivent des excuses profondes au peuple (...) Ils doivent non seulement des excuses, mais reconnaître qu'ils ne peuvent plus rester au pouvoir, qu'ils doivent rendre au peuple le droit de choisir ses dirigeants", a-t-elle dit, ajoutant sans plus de précision que Washington allait prendre "des mesures appropriées" contre la junte.
Pour Sebastian Spio-Garbrah, membre du cabinet de conseil Eurasia Group, spécialiste du risque politique, Moussa Dadis Camara aura du mal à se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de l'année et encore plus à se présenter à la présidentielle du 31 janvier. "Les pressions diplomatiques croissantes sur le régime militaire guinéen vont probablement donner lieu à une révolution de palais", écrit-il dans une note de recherches. Niant toute responsabilité, le chef de la junte a imputé le massacre du 28 septembre à des éléments incontrôlés de l'armée et à des mercenaires étrangers.