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Dakar : Lancement du Forum national sur l'impact du financement pour l'Éducation des Filles et la Lutte contre les Mariages d'enfants

Dakar a accueilli, ce mercredi 19 mars 2025, l'ouverture du Forum national sur l'impact du financement pour un environnement propice à l'éducation des filles et la lutte contre les mariages d'enfants. Cet événement de deux jours, constitue une étape cruciale dans les efforts nationaux, pour garantir l'accès et le maintien des filles à l'école, tout en éradiquant la pratique des mariages précoces.


Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Mars 2025 à 08:33 | | 0 commentaire(s)|

Marie Thérèse Sambou, présidente de la Coalition nationale contre le Mariage des Enfants (CONAME), a insisté sur l'importance du financement de l'éducation pour freiner ce fléau social. « Nous, en tant qu'organisation de la société civile et coalition de plaidoyer, avons reçu un financement de 'Filles par Épouse', afin de réfléchir sur l'éducation nationale des filles. Comme nous le savons, plus une fille reste à l'école, plus elle a de chances de ne pas être mariée précocement. Il est donc primordial d'identifier des stratégies renforçant leur maintien dans le système éducatif, mais aussi de réfléchir aux ressources disponibles pour faire de l'éducation, une véritable priorité. L'État du Sénégal a déjà intégré cette dimension dans ses politiques, mais il doit renforcer ses actions. Nous voulons que la loi sur l'obligation scolaire soit une réalité, que toutes les filles poursuivent leur scolarité et accèdent aux instances de prise de décision, maximisant ainsi leur potentiel pour le développement du pays. »

De son côté, Seynabou Mbaye, représentante du Ministère de l'Éducation nationale, a souligné la nécessité d’un diagnostic approfondi, sur l’efficacité des investissements réalisés dans ce domaine. « Le financement de l'éducation des filles est certes, un levier essentiel pour mettre fin aux mariages d’enfants et aux pratiques néfastes, mais encore faut-il faire un état des lieux. Malgré les investissements conséquents de l’État, des partenaires techniques et financiers et des organisations de la société civile, nous constatons que si le taux d'accès à l'école est satisfaisant, les taux d’achèvement baissent à mesure que l’on progresse du primaire au secondaire, puis à l’enseignement supérieur. Ce mois de mars, coïncidant avec ce forum, est une opportunité pour les filles, de faire le point : Qu’avons-nous bien fait ? Quelles sont les failles ? Quels financements innovants faut-il mettre en place pour avancer ? Le problème est complexe et récurrent. Ce forum doit permettre un échange constructif sur les stratégies à maintenir et celles à repenser. »

Moumy Kâ, Directrice de la Protection Sociale des Jeunes au Ministère de la Jeunesse, a quant à elle, mis l’accent sur la nécessité d’impliquer l’ensemble des acteurs sociaux dans cette lutte. « Réunir aujourd’hui des organisations de jeunesse, des partenaires étatiques et des partenaires au développement, pour discuter du financement de l'éducation des filles, est crucial, d'autant plus en ce mois de mars, où les droits des femmes sont mis en avant. Ces jeunes filles sont les futures femmes de demain. Il est donc essentiel de réfléchir à notre rôle en tant que communauté, pour mettre fin aux mariages d’enfants. Les organisations de jeunesse, les autorités administratives et surtout, les leaders religieux, doivent jouer leur partition. Nous devons travailler collectivement, pour que ce phénomène ne soit plus une réalité, car il constitue un frein majeur au développement des filles. »

Le forum se poursuivra avec des panels et des ateliers interactifs, visant à identifier des solutions concrètes et durables, pour garantir une éducation inclusive et pérenne pour toutes les filles du Sénégal. Les conclusions et recommandations issues de ces discussions, devraient permettre de renforcer les actions publiques et privées, dans la lutte contre les mariages précoces et la promotion du droit à l’éducation pour toutes.




Birame Khary Ndaw

Ousseynou Wade