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Dakar et banlieue : Inondations, une saison en enfer

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Août 2011 à 12:14 | | 2 commentaire(s)|

A chaque hivernage (saison des pluies), certains quartiers de Dakar vivent sous la hantise des inondations. Depuis 2005, le décor y est le même : eaux verdâtres et stagnantes, environnement pollué par des mouches et des moustiques et une population très remontée contre l’élite politique qu’elle accuse d’amateurisme dans la gestion de cette catastrophe naturelle qui n’a pas fini de dicter sa loi.


Dakar et banlieue : Inondations, une saison en enfer
Aminata Faye vit encore dans sa maison de Medina Gounass (un quartier de Dakar rendu célèbre par les inondations qui y ont été d’une violence inouïe). Tous ses voisins ont déménagé à la faveur du plan Jaxaay. Ils ont bénéficié de logements sociaux construits par l’État du Sénégal à la suite des inondations de 2005. Aminata n’a pas de sources de revenus lui permettant de bénéficier de ce plan social. Elle vend des cacahuètes et ses enfants sont trop jeunes pour la soutenir. Sans moyens, elle s’est résignée à continuer à vivre dans ce quartier où les eaux règne en maître. Ces logements subventionnés par l’Etat à hauteur de 11.000.000 de francs CFA sont cédés à 6.000.000 de francs CFA aux bénéficiaires qui doivent rembourser le prêt sur une période de 20 ans.

Les pieds dans l’eau
Dans son quartier quasi désert, Aminata survit chaque jour. En saison sèche, elle arrive à s’en sortir mais à chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, c’est le calvaire. Quand il pleut, elle et ses cinq enfants passent des nuits blanches à empêcher les eaux d’entrer dans leurs deux chambres.

« Je suis vraiment fatiguée. Chaque année, je prie pour qu’il ne pleuve pas. Mes enfants veulent qu’on déménage mais je n’ai pas les moyens de payer le loyer. Mon mari est décédé du paludisme, il y a trois ans, me laissant seule avec nos enfants. Je n’ai vraiment d’autres choix que de vivre ici » dit-elle, résignée.

Comme celle d’Aminata, beaucoup de familles vivent le même drame perpétuel chaque année. Malgré les bassins de rétention d’eau construits, les inondations n’ont pas cessé. De Djiddah Thiaroye Kaw à Keur Massar en passant par Guinaw Rail, Sam Sam II, Médina Gounass, Yeumbeul etc, le décor est le même à chaque hivernage : des ruelles boueuses, des eaux stagnantes, des fosses septiques qui débordent, des maisons abandonnées par leurs propriétaires et des essaims de mouches et de moustiques faisant régner des risques d’épidémie de paludisme et de choléra et des habitants désoeuvrés.

L’eau reprend ses quartiers
Les habitants de ces quartiers sont fatigués de lutter contre un ennemi puissant qui semble reprendre ses droits : ces habitations ont été construites sur des bas-fonds asséchés à la suite de plusieurs années de sécheresse, il y a plus de trente ans. Alioune Mbaye, un vieux notable de Thiaroye, trouve que les autorités ont manqué de vision en laissant des quartiers se créer dans des zones d’eaux.

« Les autorités auraient dû faire de ces places des zones interdites à l’habitation. Les différents régimes qui se sont succédés ont leur part de responsabilité dans cette catastrophe », explique le septuagénaire.
Coumba Diop, une vieille femme habitant Wakhinane Nimzatt, un quartier de la banlieue, confirme les propos d’Alioune Mbaye : « Tous ces quartiers ont des dénominations qui renvoient au caractère spontanée de leur implantation. Quand on habite dans un espace où il y avait une rivière, il faut s’attendre à ce que l’eau reprenne ses droits tôt ou tard.

Manque de volonté politique

Babacar Mbaye Ngaraf, le coordonnateur de la Synergie des acteurs pour l’assainissement de la banlieue (Saaba), a tiré la sonnette d’alarme à la fin du mois de mai 2011, dans un entretien avec le journal Le Populaire.

Cet acteur de la lutte contre les inondations reconnaît les efforts entrepris par l’Etat mais regrette la lenteur dans l’exécution. « A Djeddah Thiaroye Kao, il n’y a aucun ouvrage, alors qu’elle fait partie des communes les plus exposées aux inondations. Il y a une cinquantaine de quartiers qui sont tout le temps inondés. Même la station de pompage est actuellement sous les eaux, faute d’électricité », déplore-t-il.

Djiby Taye, un jeune membre d’une association qui lutte contre les inondations, pense que les politiques ont fait du malheur des populations vivant dans des quartiers inondés un fonds de commerce politique. « A chaque fois, ils viennent ici avec des motopompes et des bons d’essence nous promettre monts et merveilles. Mais chaque année, on vit encore la même situation. On en a marre de leurs paroles sans valeur », dit-il.

Pour Ousseynou Fall, les municipalités n’ont pas les moyens de lutter contre les inondations et l’État a voulu montrer les limites des mairies gagnées par l’opposition. Lors des élections de mars 2009, le parti au pouvoir a perdu plusieurs communes d’arrondissement situées dans les quartiers inondés. Les populations ont fait un vote sanction pour décrier la gestion des inondations des libéraux. En réaction, le gouvernement a refusé en 2009, de venir en aide aux communes gagnées par l’opposition en soutenant que la gestion des inondations est une compétence transférée. Une polémique entre pouvoir et opposition s’en était suivie au grand dam des populations qui cohabitent avec les moustiques et les eaux, depuis six ans pour certaines.

Slateafrique.com







1.Posté par deg deug le 01/08/2011 12:44 | Alerter
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c triste vraiment

2.Posté par Galsen le 01/08/2011 20:37 | Alerter
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waxatiko dé Deg deug, li métinaaa

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