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Damas dément les accusations de massacre à Treimsa

Rédigé par leral.net le Lundi 16 Juillet 2012 à 10:34 | | 0 commentaire(s)|

Pour les autorités syriennes, des combats ont opposé des groupes rebelles à l'armée régulière. D'après l'ONU, l'attaque de jeudi visait «des déserteurs et des militants».


Damas dément les accusations de massacre à Treimsa
La mission d'observation de l'ONU en Syrie a indiqué samedi que le massacre perpétré jeudi par l'armée syrienne à Treimsa «semblait viser des groupes et des maisons spécifiques, en majorité de déserteurs et de militants». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 150 personnes auraient été tuées. La mission de l'ONU a indiqué pour sa part que «le nombre de victimes était toujours incertain».

Dimanche, les autorités syriennes ont, comme à chaque fois qu'elles sont accusées de tels agissements, nié tout massacre. «Ce qui s'est passé, ce sont des combats avec des groupes armés qui font fi du plan de (l'émissaire international) Kofi Annan pour résoudre la crise en Syrie», a déclaré le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, tout en affirmant qu'aucun char ni hélicoptère n'ont été utilisés. Des affirmations difficiles à vérifier, la presse internationale étant quasiment interdite sur place depuis le début de la révolte, il y a plus d'un an.

Samedi, l'armée syrienne avait affirmé avoir mené à Treimsa «une opération de qualité» qui s'est soldée par «la destruction des repaires des groupes terroristes, la mort d'un grand nombre de leurs membres, sans qu'aucune victime civile ne soit à déplorer».

Suite de la mission d'observation
Selon les témoignages des ONG et des observateurs de l'ONU, le scénario est tout autre. «Il y avait des mares de sang et des taches de sang dans les pièces de plusieurs maisons, de même que des douilles», a indiqué dans un communiqué Sausan Ghosheh, porte-parole de la mission onusienne, après qu'une équipe d'observateurs s'est rendue à Treimsa, dans le centre de la Syrie samedi. «L'équipe de l'ONU a pu voir une école brûlée et des maisons endommagées, avec des traces d'incendie dans cinq d'entre elles», a-t-elle ajouté.

Elle a souligné que «de nombreux types d'armes avaient été utilisés, notamment de l'artillerie, des mortiers et des armes légères». Un grand nombre de victimes ont été «sommairement exécutées» et 17 autres, dont des femmes et des enfants, ont été tuées alors qu'elles tentaient de fuir. La mission d'observation devait se poursuivre ce dimanche.

La mission de l'ONU «profondément préoccupée»
La mission d'observation de l'ONU, arrivée en Syrie en avril pour surveiller une trêve qui n'a jamais été appliquée, a suspendu mi-juin ses opérations en raison de l'intensité des violences, qui menaçaient la sécurité des observateurs, mais n'a pas quitté le pays.

La mission s'est dite samedi «profondément préoccupée par l'escalade de la violence en Syrie et a appelé le gouvernement à cesser de faire usage d'armes lourdes dans les centres urbains et aux parties de déposer leurs armes et de choisir le chemin de la non-violence pour le bien-être du peuple syrien qui a déjà trop souffert».

Sur le front diplomatique, largement dans l'impasse depuis des semaines, une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, aura lieu mardi à Moscou. La Russie, qui bloque les résolutions sanctionnant Damas, assure vouloir rappeler «son soutien au plan de paix».



Par lefigaro.fr