«Cela fait maintenant trois jours que les combats font rage à Damas. À longueur de journée, on entend les tirs de roquettes, d'obus, de mitrailleuse», raconte Karim. Il habite au centre de la capitale dans le quartier de Koussour et nous avons pu le contacter par téléphone. «Les jours précédents, on entendait aussi des tirs et des explosions, mais ils n'étaient pas aussi proches du centre et surtout pas aussi intenses. Et pour la première fois, les hélicoptères du régime survolent sans cesse la ville. On parvient à les entendre et, de temps à autre, à les voir.»
«Depuis nos balcons, on aperçoit des nuages de fumée noire, cette fumée âcre qui se dégage lorsque l'on brûle des pneus», ajoute la femme de Karim. Elle pense que l'ASL (l'Armée syrienne libre) brûle des pneus pour tenter de bloquer les rues et entraver la circulation des forces «assadistes». «On n'ose plus mettre le nez dehors. Mais il le faut pour s'approvisionner un peu. Alors le matin on se hasarde hors de la maison, le plus rapidement possible. On ne croise pas beaucoup de monde et dès 18 heures, il n'y a vraiment plus personne dans les rues. Les restaurants, les magasins, les pharmacies, tout est fermé, même les établissements de l'État sont quasiment déserts.»
«On est en guerre»
Dans certains quartiers, le pain vient à manquer et la pénurie de gaz se fait de plus en plus cruellement sentir. Avant il fallait déjà faire la queue pendant des heures pour en obtenir. Depuis quelques semaines, il faut inscrire son nom sur une liste et l'attente pour être approvisionné dure au minimum un mois.
«Les principales autoroutes qui desservent Damas sont bloquées, l'autoroute de Homs, celle de Deraa… La seule qui ne l'est pas est celle qui mène à Beyrouth. Les forces du régime les ont bloquées pour empêcher les combattants de l'ASL d'affluer à Damas», témoigne Abdo, qui habite la banlieue de Harasta, mais n'arrive pas à rentrer chez lui.
Dans un autre quartier de Damas, celui de Qaboune, assiégé depuis quatre jours, Hassan ne cache pas son inquiétude: «On vit un état de siège, on est en guerre.» Il a reçu plusieurs SMS de l'opérateur Syriatel, la compagnie qui appartient à Rami Makhlouf, cousin du président et trésorier de la famille Assad, pour le mettre en garde: «Ils me conseillent de quitter mon quartier parce que Qaboun va subir un raid de l'armée contre des “groupes terroristes”.»
Toutes les conversations téléphoniques sont ponctuées par le fracas des bombardements et le bourdonnement des hélicoptères qui effectuent leurs rondes. Dans plusieurs quartiers de Damas, les combats sont de plus en plus violents. À l'hôpital Mojtahed, l'affluence des blessés est telle que l'on «opère en urgence dans les couloirs», témoigne un infirmier et «les cadavres s'entassent».
Par Le Figaro
«Depuis nos balcons, on aperçoit des nuages de fumée noire, cette fumée âcre qui se dégage lorsque l'on brûle des pneus», ajoute la femme de Karim. Elle pense que l'ASL (l'Armée syrienne libre) brûle des pneus pour tenter de bloquer les rues et entraver la circulation des forces «assadistes». «On n'ose plus mettre le nez dehors. Mais il le faut pour s'approvisionner un peu. Alors le matin on se hasarde hors de la maison, le plus rapidement possible. On ne croise pas beaucoup de monde et dès 18 heures, il n'y a vraiment plus personne dans les rues. Les restaurants, les magasins, les pharmacies, tout est fermé, même les établissements de l'État sont quasiment déserts.»
«On est en guerre»
Dans certains quartiers, le pain vient à manquer et la pénurie de gaz se fait de plus en plus cruellement sentir. Avant il fallait déjà faire la queue pendant des heures pour en obtenir. Depuis quelques semaines, il faut inscrire son nom sur une liste et l'attente pour être approvisionné dure au minimum un mois.
«Les principales autoroutes qui desservent Damas sont bloquées, l'autoroute de Homs, celle de Deraa… La seule qui ne l'est pas est celle qui mène à Beyrouth. Les forces du régime les ont bloquées pour empêcher les combattants de l'ASL d'affluer à Damas», témoigne Abdo, qui habite la banlieue de Harasta, mais n'arrive pas à rentrer chez lui.
Dans un autre quartier de Damas, celui de Qaboune, assiégé depuis quatre jours, Hassan ne cache pas son inquiétude: «On vit un état de siège, on est en guerre.» Il a reçu plusieurs SMS de l'opérateur Syriatel, la compagnie qui appartient à Rami Makhlouf, cousin du président et trésorier de la famille Assad, pour le mettre en garde: «Ils me conseillent de quitter mon quartier parce que Qaboun va subir un raid de l'armée contre des “groupes terroristes”.»
Toutes les conversations téléphoniques sont ponctuées par le fracas des bombardements et le bourdonnement des hélicoptères qui effectuent leurs rondes. Dans plusieurs quartiers de Damas, les combats sont de plus en plus violents. À l'hôpital Mojtahed, l'affluence des blessés est telle que l'on «opère en urgence dans les couloirs», témoigne un infirmier et «les cadavres s'entassent».
Par Le Figaro