Ce mercredi, vers les coups de 21 h, votre serviteur a pris un « raps » (moyen de transport urbain dakarois) reliant Patte d’Oie et Guédiawaye pour regagner son nid douillet, mais à bord une dame qui doit avoisiner la soixantaine, portant un foulard qui cache une partie de son visage et un groupe d’ouvrier, surement des maçons car ils en avaient tout l’air. Et vous savez quoi, la vieille dame qui n’inspirait pas confiance car son habillement prêtait à confusion, était assise à côté de l’un deux s’est mise à lui donner des coups de coude. Mais discrètement. Seulement, son interlocuteur ne connait rien de la discrétion. « Qu’êtes-vous en train de faire ? », a-t-il apostrophé la dame qui est abasourdie par cette question. « Je suis tout simplement en train de vous demander si vous pouvez m’aider financièrement », rétorque-t-elle, toute honte bue. « Mais ce n’est pas de cette manière qu’il faut demander de l’aide », place le gus qui doute de la bonne foi de la vieille qui tenait un sachet dont le contenu reste un mystère. « Je veux seulement que vous m’aidiez », se défend la femme. « Pourquoi me donnez-vous des coups de coude alors ? mann domou diambour la meunoo thi mann dara (Vous ne pouvez rien contre moi, ma mère m’a bien protégé », dit le quidam qui croit avoir affaire à une sorcière. « manitam yayou diambour laa (J’ai des enfants qui ont le même âge que toi). Il ne faut pas me manquer de respect ». Et c’est parti pour un échange de propos discourtois au nez et à la barbe des autres passagers qui ont fait des pieds et des mains pour faire revenir le jeune homme à la raison. On pouvait entendre des reproches faits au « plaignant » « Il ne faut pas se chamailler avec une personne plus âgée que toi ». Il a fallu qu’un passager vienne se mettre entre les deux pour que la dispute prenne fin.
Le Passager
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