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De 2012 à 2022 : Ces promesses jamais tenues par Macky Sall

En 2012, au moment où la plupart des candidats de l'opposition tergiversaient entre le boycott des élections et la campagne, Macky Sall lui n’a jamais douté. Il a traversé le pays de long en large, promis une réduction du coût de la vie, une reddition des comptes, une réforme de la justice, un rééquilibrage des pouvoirs, un État de droit etc. À 18 mois de la fin de son second mandat, ces promesses sont toujours attendues. Tribune


Rédigé par leral.net le Samedi 27 Août 2022 à 11:37 | | 0 commentaire(s)|

Les revendications des Sénégalais sont très nombreuses. Il y a évidemment la vie chère, les lacunes sanitaires, la protection sociale, l'éducation et la formation, la nécessité de promouvoir un État de droit... Les Sénégalais ont besoin d'une démocratie apaisée. Cette demande est extrêmement forte et nous l'avons entendue.

Concernant la vie chère, nous prévoyons d'auditer les différentes structures, dans une totale transparence, de pointer les manques à gagner et d'agir sur la fiscalité pour réduire les coûts. Le cas échéant, nous utiliserons des subventions et couperons ailleurs dans le budget. L'amélioration des conditions de vie sera la priorité absolue», déclarait Macky Sall le 28 février 2012 à France 24.

Mais à ce jour, la vie chère qu'il avait promis de réduire est à son summum, donnant le tournis aux Sénégalais, de sorte qu'ils ne savent plus à quelle autorité se fier, car le gouvernement a capitulé face au diktat des commerçants qui s'en donnent à cœur joie.

Au lieu de se triturer les méninges pour soulager la détresse de gorgorlou, en lui servant du concret, ce gouvernement fort en théorie préfère lui parler de crise endogène ou exogène, de guerre en Ukraine, de conjoncture internationale difficile et autre. Alors que lui, tout ce qui l’intéresse, c'est pouvoir manger à sa faim avec des denrées à portée de sa bourse comme promis par Macky Sall. Point !

Quant à la reddition des comptes, avec à la clé le recouvrement des milliards qui devaient servir à améliorer le quotidien des Sénégalais, elle est finalement devenue un serpent de mer.

Pourtant, le Président Sall avait juré sur tous les toits qu'il ne protégerait personne et que la bonne gestion du bien public lui tenait à cœur. D'ailleurs, recevant les chargés de mission à la Primature le 21 août 2014, il leur disait ceci : «les populations n’attendent pas de nous de partager des biens publics et je ne le ferai pas. Je veux que ce soit clair une bonne fois pour toutes. Il faut que tout le monde comprenne que nous ne sommes pas là pour vendanger les biens des Sénégalais. Notre mission est de servir les populations», avait laissé entendre le chef de l’État.

Des propos qu'il avait réitérés devant le Sen de l'Apr : «Aucune pression, nationale ou internationale, ne me fera abandonner mon option de mettre fin à l’impunité, au détournement des biens publics…», avait-t-il martelé, lors de sa rencontre avec ses responsables en réaction aux dossiers controversés de Khalifa Sall et Karim Wade.

Mais au finish, il semble que cette option de mettre fin à l'impunité a été tout bonnement abandonnée, car cette question est plus que d'actualité aujourd'hui, parce que malgré le tapage, aucun sou n'a été recouvré. De sorte qu’Ousmane Sonko, un des farouches opposants du régime, a promis, une fois au pouvoir, de traquer les traqueurs qui se sont empiffrés de deniers publics. Ce qui laisse penser que les sous sont plus que jamais détournés.

Pour ce qui est de la réforme des Institutions, il y avait des éléments essentiels qui pouvaient contribuer à l'avancement de notre démocratie. Entre autres points retenus : un président de la République qui ne serait plus chef de parti, une transmission du pouvoir qui écarte d'office des proches parents, le règlement définitif du problème des mandats, un gouvernement restreint à 25 membres, une Cour constitutionnelle qui met fin à la caporalisation du pouvoir judiciaire par l’Exécutif etc.

Malheureusement, après avoir reçu le rapport de la Cnri des mains d’Amadou Makhtar Mbow, le Président Sall l'a fait passer à la trappe, alors que ces points énumérés ci-dessus, réglés par la Cnri, auraient pu éviter au pays les problèmes qu'il traverse actuellement. Mais le président jaloux de son pouvoir n'a finalement rien concédé.

Pour ce qui est de l’État de droit, Macky Sall avait, après son accession au pouvoir, déclaré que c'était sa première mission.

Avant d’expliquer : «l’État de droit on ne va pas l’apprécier de façon matérielle, ce sont des valeurs, des principes, l’égalité des personnes devant la loi, c’est la lutte farouche contre la corruption et le népotisme, c’est de faire du travail un dogme». Qu'est-il advenu de cet État de droit tant promis et tant chanté ? En tout cas, la promesse est une dette, a-t-on coutume de dire. Avec ses revers successifs aux élections, les Sénégalais sont-ils en train de faire payer au Président Sall ses dettes ? 100 commentaires !!!
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