
Les défections se multiplient auprès de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. En privé comme au sein de son parti. Depuis l’élection présidentielle de février- mars 2012, avec une cinquième place, Idrissa Seck rongeait son frein. Très vite, il a montré la couleur. En dehors du Pds, il a été le premier à tirer des salves en direction du président Macky Sall, alors qu’il était justement membre de la majorité présidentielle. A-t-il gagné au change ?
Alors que la prochaine présidentielle n’a lieu qu’en 2017, pourquoi a-t-il adopté une posture de défiance à l’en- droit du «palais» ? Perturber l’agenda, l’accélérer et mettre la pression sur Macky Sall semblent être la stratégie de celui qui n’a pas réalisé sa «prophétie» d’être le quatrième président du Sénégal.
Un influent membre de la direction de son parti vient de le quitter. Et pas n’importe qui... Selon des sources dignes de foi, c’est auprès du député Oumar Sarr N° 2 que Youssou Diagne, ancien président de l’Assemblée nationale, a exprimé son désir de quitter «Rewmi». Le «baron» de Ngaparou n’est que le dernier d’une longue liste.
Mais cela n’est que le cours normal d’un processus enclenché depuis quelques mois et qui devrait priver du maire de Thiès ses lieutenants les plus proches. Une stratégie bien connue dans les arcanes de la vie poli- tique sénégalaise : affaiblir l’adversaire par le débauchage. Selon nos sources, la stratégie dessinée par Macky Sall date d’avant le départ du leader de «Rewmi» de la coalition victorieuse.
Dès les premières semaines qui ont suivi l’installation de Macky Sall à la tête de la magistrature suprême, Idrissa Seck a été placé sous étroite surveillance et ses proches démarchés pour rejoindre l’Alliance pour la République (APR). L’objectif est non seulement la prise de son fief politique, Thiès, mais aussi décapiter son parti, en le privant de ses lieutenants les mieux assis, côté popularité.
Dans ce cadre, le départ de Me Nafissatou Diop Cissé a constitué un choc psychologique ; cette dernière ayant accompagné Idrissa Seck dans tous ses combats de ces dernières années. La notaire a été plénipotentiaire d’Idrissa Seck quand il s’est agi de négocier «le protocole de Rebeuss» avec le président Wade et sa sortie de prison en 2004. Pire, deux grosses pointures de son parti continuent à siéger au gouvernement.
Pape Diouf, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, et Oumar Guèye, en charge du Tourisme et des Transports aériens, deux grosses pontes de «Rewmi», ont décidé de rester dans l’attelage présidentiel, tout en dénonçant les méthodes de leur ancien mentor. En un mot comme en cent «Rewmi» est actuellement la formation la plus perturbée du landerneau politique.
Mais si «Rewmi» subit les assauts du pouvoir, il ne manque de fidèles à Idrissa Seck qui résistent à l’opération charme lancée par Macky Sall. A l’Assemblée nationale, nous dit-on, le travail au corps se poursuit chez les députés de «Rewmi», même si l’aile dure autour d’Oumar Sarr et de Thierno Bocoum résiste aux assauts.
Idrissa Seck peut compter aussi sur la fidélité de Yankhoba Diattara qui tient la mairie de Thiès, convoitée par les tenants du pouvoir. Et sur quelques «fidèles» qui pensent que ‘’son heure viendra bientôt. «Malgré les assauts que nous subissons, nous n’avons jamais enregistré autant d’adhésions de militants qui viennent taper à nos portes, c’est cela le bon signe dans cette affaire», se console- t-on.
C’est avec un groupe restreint qu’Idrissa Seck devra se battre contre Macky Sall. Lui qui a affronté pendant près de 10 ans Me Wade au point de se retrouver derrière les barreaux, sait bien ce que cela coûte de braver un pouvoir en Afrique. Silencieux quand il le faut, loquace pour atteindre sa cible au moment opportun, il a apparemment pris trop tôt le couloir, comme dans les courses d’endurance. Mais il n’a d’autre choix que de «se battre», indique un de ses proches.
Il compte certes sur ses forces internes mais aussi sur le contexte qui peut rapidement évoluer si la situation économique ne s'améliore pas. Une démarche opportuniste qui peut porter ses fruits, surtout qu'il n'y a presque personne pour occuper l'espace de l'opposition. Avec Abdoulaye Wade à la retraite politique et Karim Wade derrière les barreaux, il existe un boulevard qu'Idrissa Seck voit déjà clairement...
EnQuête
Alors que la prochaine présidentielle n’a lieu qu’en 2017, pourquoi a-t-il adopté une posture de défiance à l’en- droit du «palais» ? Perturber l’agenda, l’accélérer et mettre la pression sur Macky Sall semblent être la stratégie de celui qui n’a pas réalisé sa «prophétie» d’être le quatrième président du Sénégal.
Un influent membre de la direction de son parti vient de le quitter. Et pas n’importe qui... Selon des sources dignes de foi, c’est auprès du député Oumar Sarr N° 2 que Youssou Diagne, ancien président de l’Assemblée nationale, a exprimé son désir de quitter «Rewmi». Le «baron» de Ngaparou n’est que le dernier d’une longue liste.
Mais cela n’est que le cours normal d’un processus enclenché depuis quelques mois et qui devrait priver du maire de Thiès ses lieutenants les plus proches. Une stratégie bien connue dans les arcanes de la vie poli- tique sénégalaise : affaiblir l’adversaire par le débauchage. Selon nos sources, la stratégie dessinée par Macky Sall date d’avant le départ du leader de «Rewmi» de la coalition victorieuse.
Dès les premières semaines qui ont suivi l’installation de Macky Sall à la tête de la magistrature suprême, Idrissa Seck a été placé sous étroite surveillance et ses proches démarchés pour rejoindre l’Alliance pour la République (APR). L’objectif est non seulement la prise de son fief politique, Thiès, mais aussi décapiter son parti, en le privant de ses lieutenants les mieux assis, côté popularité.
Dans ce cadre, le départ de Me Nafissatou Diop Cissé a constitué un choc psychologique ; cette dernière ayant accompagné Idrissa Seck dans tous ses combats de ces dernières années. La notaire a été plénipotentiaire d’Idrissa Seck quand il s’est agi de négocier «le protocole de Rebeuss» avec le président Wade et sa sortie de prison en 2004. Pire, deux grosses pointures de son parti continuent à siéger au gouvernement.
Pape Diouf, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, et Oumar Guèye, en charge du Tourisme et des Transports aériens, deux grosses pontes de «Rewmi», ont décidé de rester dans l’attelage présidentiel, tout en dénonçant les méthodes de leur ancien mentor. En un mot comme en cent «Rewmi» est actuellement la formation la plus perturbée du landerneau politique.
Mais si «Rewmi» subit les assauts du pouvoir, il ne manque de fidèles à Idrissa Seck qui résistent à l’opération charme lancée par Macky Sall. A l’Assemblée nationale, nous dit-on, le travail au corps se poursuit chez les députés de «Rewmi», même si l’aile dure autour d’Oumar Sarr et de Thierno Bocoum résiste aux assauts.
Idrissa Seck peut compter aussi sur la fidélité de Yankhoba Diattara qui tient la mairie de Thiès, convoitée par les tenants du pouvoir. Et sur quelques «fidèles» qui pensent que ‘’son heure viendra bientôt. «Malgré les assauts que nous subissons, nous n’avons jamais enregistré autant d’adhésions de militants qui viennent taper à nos portes, c’est cela le bon signe dans cette affaire», se console- t-on.
C’est avec un groupe restreint qu’Idrissa Seck devra se battre contre Macky Sall. Lui qui a affronté pendant près de 10 ans Me Wade au point de se retrouver derrière les barreaux, sait bien ce que cela coûte de braver un pouvoir en Afrique. Silencieux quand il le faut, loquace pour atteindre sa cible au moment opportun, il a apparemment pris trop tôt le couloir, comme dans les courses d’endurance. Mais il n’a d’autre choix que de «se battre», indique un de ses proches.
Il compte certes sur ses forces internes mais aussi sur le contexte qui peut rapidement évoluer si la situation économique ne s'améliore pas. Une démarche opportuniste qui peut porter ses fruits, surtout qu'il n'y a presque personne pour occuper l'espace de l'opposition. Avec Abdoulaye Wade à la retraite politique et Karim Wade derrière les barreaux, il existe un boulevard qu'Idrissa Seck voit déjà clairement...
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