Le 22 décembre 2006, vers 12h15, les caporaux Yann Bosser et Jonathan Rodriguez, qui avaient "fait leurs classes ensemble" et servaient dans le 2e régiment d'infanterie de marine (RIMa), venaient de déjeuner à l'ordinaire.
Un peu fatigués, ils rentraient juste d'une mission de formation de sept jours de l'armée sénégalaise à Thiès, à trois heures de route. Yann Bosser, tireur d'élite alors âgé de 25 ans, était "de jour". L'entretien des armes était prévu vers 14 heures. L'usage voulant que les sous-officiers tireurs de précision nettoient les armes de sécurité des chefs de section, il a souhaité prendre un peu d'avance. Il s'est emparé du pistolet automatique MAS 50 du sergent-chef Arnaud Lagache que le sergent Jérôme Bonnet avait déposé, chargé, sur le tas de fusils. Puis, assis sur la table d'une chambre de six, il a – sans appliquer les consignes de sécurité – tiré la culasse en arrière armant le pistolet tout en tenant la queue de détente. Debout dans l'encadrement de la porte, à moins de trois mètres, Jonathan Rodriguez s'est effondré.
VIOLATION DE CONSIGNES MILITAIRES
Entrée au niveau de l'omoplate, la balle de 9 mm est ressortie par l'aorte. "Aucun élément ne met en lumière une autre interprétation des faits [que l'accident]", a estimé, mardi 8 mars, Nathalie Tomi, la procureure du tribunal aux armées de Paris, qui juge les militaires ayant commis des infractions en dehors du territoire national.
Elle a requis trois ans de prison avec sursis à l'encontre du caporal Bosser, mis en examen pour homicide involontaire par violation de consignes militaires et qui en encourt cinq ferme. Elle a aussi réclamé six mois d'emprisonnement avec sursis pour le sergent-chef Agache, 36 ans, et le sergent Bonnet, 43 ans, et la relaxe pour le capitaine Erwan de Cacqueray, 33 ans, qui commandait la compagnie, mais était assigné à une autre mission au moment des faits.
Ces trois autres prévenus, supérieurs hiérarchiques de M. Bosser, comparaissaient pour violation de consignes militaires. Leurs avocats ont tous plaidé la relaxe. Me Eric Taransaud, conseil de M. Bosser, a demandé au président Alain Osmond la requalification des faits reprochés à son client en "homicide involontaire par imprudence" afin qu'on ne puisse pas penser qu'il a "tiré intentionnellement". "Pour le caporal Bosser, cette arme qui était déjà passée de main en main était ‘claire' [non chargée]", a plaidé l'avocat.
Depuis le drame, Yann Bosser a demandé son reclassement dans l'armée comme maître-chien. Le jugement a été mis en délibéré au 26 avril.
Patricia Jolly le monde
Un peu fatigués, ils rentraient juste d'une mission de formation de sept jours de l'armée sénégalaise à Thiès, à trois heures de route. Yann Bosser, tireur d'élite alors âgé de 25 ans, était "de jour". L'entretien des armes était prévu vers 14 heures. L'usage voulant que les sous-officiers tireurs de précision nettoient les armes de sécurité des chefs de section, il a souhaité prendre un peu d'avance. Il s'est emparé du pistolet automatique MAS 50 du sergent-chef Arnaud Lagache que le sergent Jérôme Bonnet avait déposé, chargé, sur le tas de fusils. Puis, assis sur la table d'une chambre de six, il a – sans appliquer les consignes de sécurité – tiré la culasse en arrière armant le pistolet tout en tenant la queue de détente. Debout dans l'encadrement de la porte, à moins de trois mètres, Jonathan Rodriguez s'est effondré.
VIOLATION DE CONSIGNES MILITAIRES
Entrée au niveau de l'omoplate, la balle de 9 mm est ressortie par l'aorte. "Aucun élément ne met en lumière une autre interprétation des faits [que l'accident]", a estimé, mardi 8 mars, Nathalie Tomi, la procureure du tribunal aux armées de Paris, qui juge les militaires ayant commis des infractions en dehors du territoire national.
Elle a requis trois ans de prison avec sursis à l'encontre du caporal Bosser, mis en examen pour homicide involontaire par violation de consignes militaires et qui en encourt cinq ferme. Elle a aussi réclamé six mois d'emprisonnement avec sursis pour le sergent-chef Agache, 36 ans, et le sergent Bonnet, 43 ans, et la relaxe pour le capitaine Erwan de Cacqueray, 33 ans, qui commandait la compagnie, mais était assigné à une autre mission au moment des faits.
Ces trois autres prévenus, supérieurs hiérarchiques de M. Bosser, comparaissaient pour violation de consignes militaires. Leurs avocats ont tous plaidé la relaxe. Me Eric Taransaud, conseil de M. Bosser, a demandé au président Alain Osmond la requalification des faits reprochés à son client en "homicide involontaire par imprudence" afin qu'on ne puisse pas penser qu'il a "tiré intentionnellement". "Pour le caporal Bosser, cette arme qui était déjà passée de main en main était ‘claire' [non chargée]", a plaidé l'avocat.
Depuis le drame, Yann Bosser a demandé son reclassement dans l'armée comme maître-chien. Le jugement a été mis en délibéré au 26 avril.
Patricia Jolly le monde