Cet homme jovial et d’une rare disponibilité a consacré sa vie au théâtre. L’ami du dramaturge Alioune Badara Bèye a connu une fin difficile. Très malade depuis plus de trois ans, il n’a jamais reçu de soutien de la part des autorités. Heureusement qu’il a bénéficié de l’assistance des membres de sa famille ainsi que de celle, constante et précieuse, du président de l’Association des Ecrivains du Sénégal, M. Alioune Badara Bèye. Grâce à ces soutiens, « Manioukh » n’a pas eu besoin de recourir à ces « quêtes » honteuses et peu conformes à nos traditions de « kersa » (retenue) et de « soutoura »(discrétion) pour soigner son mal. En effet, c’est à la suite d’un AVC qui l’avait diminué physiquement que « Grand Souleymane », comme on l’appelle à Fass Mbao où il résidait — même s’il a grandi à Colobane —,a été cloué au lit. Pendant tout le temps qu’a duré sa maladie, il a supporté dignement l’épreuve sans gémir ni solliciter une quelconque aide. Ce qui ne signifie pas qu’il n’en avait pas besoin. Il est vraiment temps que l’Etat pense à ses valeureux fils qui ont tout donné pour l’art et qui, à la fin de leur vie, ne bénéficient même pas d’assistance médicale. Le cas de Souleymane Ndiaye nous interpelle à plus d’un titre. Comédien professionnel de grand talent, il a fait les beaux jours du Théâtre Sorano et de Zénith Art. Il a effectué de nombreuses tournées un peu partout à travers le monde pour représenter dignement son pays. Il a aussi joué dans de nombreux films et téléfilms. Après plus de deux décennies de présence sur la scène, celui qui a aussi beaucoup travaillé avec l’ONGEnda est parti comme il a vécu : dans le calme et la dignité. Repose en paix,« Grand Jules » ! Oui, Souleymane était grand par le talent et par l’esprit, c’est pourquoi nous le regretterons toujours car il ne nous fera plus rire...
Fadel Lo
Article paru dans « Le Témoin » N° 1160 –Hebdomadaire Sénégalais (AVRIL 2014)
Fadel Lo
Article paru dans « Le Témoin » N° 1160 –Hebdomadaire Sénégalais (AVRIL 2014)