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Décharge de Mbeubeuss : Le corps sans vie d'un nouveau-né retrouvé dans les ordures

Née en 1987 à Touba, et mère d'un garçon âgé de 10 ans, Sagar Dia a comparu ce mardi, devant la chambre criminelle de Dakar pour infanticide. Si toutefois le juge suit le réquisitoire du parquet le 17 avril prochain, l'accusée va séjourner dix longues années en prison.


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Avril 2018 à 18:40 | | 0 commentaire(s)|

Décharge de Mbeubeuss : Le corps sans vie d'un nouveau-né retrouvé dans les ordures
C'est dans la soirée du 28 Mars 2013, que les éléments du Commissariat de Malika avaient été informés par les récupérateurs d'ordures de la décharge de Mbeubeuss, de la découverte d'un corps sans vie d'un nouveau-né, enfouilli dans une valise de couleur noire sur les lieux. Le transport effectué par les agents avait permis de procéder au constat d'usage, avant d'évacuer le corps du bébé de sexe féminin à l'hôpital Aristide Le Dantec.

Après son examen médical, la blouse blanche a fait état d'une fracture au niveau de son rachis cervical et de la présence d'excréments sur ses parties anales.

Et les témoignages recueillis sur place par les limiers, avaient permis d'interpeller l'accusée deux jours plus tard, après l'audition du conducteur de la benne à ordures, qui avait déclaré avoir récupéré la valise à Guédiawaye au cours de son trajet.

Face aux enquêteurs, Sagar Dia, divorcée et mère d'un garçon né hors mariage, nie avec véhémence avoir tué son bébé sans convaincre de sa bonne foi. « J'avais contracté cette grossesse des suites d'une relation sexuelle avec mon petit ami, Pape Alioune Kane, après mon divorce. Comme c'était la deuxième fois que cela m'arrivait, j'ai caché la grossesse à tout le monde sauf à mon amant. Et celui-ci, avait même nié au début en être l'auteur. 

Ainsi, j'ai accouché sans assistance d'un mort-né dans ma chambre dans la nuit du 27 mars vers les coups de 22h. Le lendemain à 6h du matin, j'ai acheté deux sachets en plastique à la boutique. J'ai mis le placenta dans l'un des sachets et le bébé dans l'autre. Après, j'ai introduit tous les deux sachets dans la valise avant de les jeter dans la poubelle », a-t-elle soutenu.

Des déclarations que l'accusée, teint noir, taille moyenne, habillée d'une robe de couleur bleu, tête recouverte d'une voile qui cache presque tout le visage, a réitérées ce mardi, devant la chambre criminelle de Dakar après cinq ans derrière les barreaux. « Le bébé n'a ni respiré ni crié à sa naissance. Parce que, la grossesse n'avait fait que sept mois. La preuve au moment d'accoucher, mon oncle comme ma tante avec qui je vivais dans la maison, n'avaient rien entendu. Et c'est le jour où je voulais rentrer chez mes parents à Touba que la Police m'avait arrêté », s'est-elle défendue.

Son amant Pape Alioune Kane, né en 1979 quant à lui, a montré toute son indignation face à son ignoble acte « Ceux sont les policiers qui m'ont appelé depuis Kaolack où je m'étais rendu, pour m'informer des faits. Et ça m'avait  fait trop mal ! Avant de voyager, je lui avais dit de se rendre chez ses parents à Touba. Parce que j'avais des difficultés financières pour m'acquitter convenablement de sa prise en charge médicale. Et je tenais à baptiser mon enfant après sa naissance », a-t-il indiqué.

Pour le représentant du Ministère public, le certificat de genre de mort établi par l'homme de l'art, prouve à son suffisance que l'accusée a étranglé son nouveau-né qui pesait presque deux kilos jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ainsi, il a requis dix ans de travaux forcés contre elle.

La défense assurée par deux avocats a par ailleurs, plaidé à titre principal, la relaxe. Et à titre subsidiaire, une application bienveillante de la loi.

Au terme de leurs plaidoiries, le juge a fixé le délibéré au 17 avril prochain. 






KADY FATY Leral