En librairie le 21 mai pour le Robert et le 28 pour le Larousse, ces ouvrages sont traditionnellement plus vendus à l'automne, qui sera cette année marqué par la conférence internationale sur le climat à Paris (30 novembre-11 décembre). Les deux vénérables maisons ont senti le vent et verdi leur registre. Ainsi, "l'anthropocène" (période géologique marquée par l'impact environnemental des activités humaines, ndlr) fait son entrée au Larousse, mais aussi la "durabilité", "l'électrosensibilité", "l'écopastoralisme" et la "particule" (polluante).
Dans le Robert, les mots de l'écologie sont un peu plus contestataires. L'emblématique "zadiste", qui s'est fait connaître en empêchant la construction d'un aéroport ou d'un barrage, entre au dictionnaire avec la ZAD, acronyme de "zone à défendre". Le Robert accueille aussi les "décroissants", les "climatosceptiques" et l'expression "décarboner". Le mot "déchétarien" acquiert droit de cité: "personne qui se nourrit d'aliments de rebut", explique le Robert.
Sens nouveaux
Chez son concurrent, beaucoup de termes s'enrichissent de sens nouveaux: "responsable" n'est plus seulement celui qui "se porte garant" ou qui "pèse les conséquences de ses actes". Il s'emploie également à "respecter les valeurs de développement durable". "L'oubli" devient numérique. "L'action" est aussi judiciaire et collective. Quant à la "ferme", elle n'est plus exclusivement agricole depuis qu'elle définit un "regroupement de dispositifs identiques dans un même lieu et à même échelle" (ferme de serveurs, ferme photovoltaïque).
Se "glamouriser" ou se "mémériser"?
Côté cuisine, le Robert s'ouvre sur le monde avec la courge "butternut", le steak écossais "angus", le citronnier du Japon "yuzu", le "cari" et le "biryani" indiens, et la focaccia italienne. Larousse a retenu la tomate "coeur-de-boeuf", qui conviendra sans doute aussi bien aux "crudivores", qu'aux "végan". Les baies de "goji" et le "guar" pourraient, eux, plaire aux amateurs de "bistronomie", à moins qu'ils ne trouvent une utilisation en cuisine "moléculaire". Quant aux "fashionistas", entrées l'an dernier dans le Larousse, elles devront faire attention de ne pas se "mémériser" en essayant de se "glamouriser".
Sur internet, les deux dictionnaires déploient une stratégie approchante. Le Robert propose une clé d'accès numérique avec une version en téléchargement, une version en ligne par abonnement et une appli Ipad. Larousse propose une carte d'activation donnant accès à 80.000 mots, 9.600 verbes conjugués et 200 vidéos tirées des archives de l'INA sur les moments marquants du XXe siècle. La carte multimédia, "une innovation de 2016", donne accès aux ressources "jusqu'au 1er janvier 2018 avec des mises à jour régulières", précise Larousse.
Le "bolos" et le "melon"
Les deux dictionnaires intronisent en même temps le "bitcoin" et le "big data", ainsi que l'expression "partir en cacahouète". La francophonie livre quelques pépites: "chneuquer" pour "fouiller, fouiner", vient de Suisse, et "siester" pour "faire la sieste", arrive d'Afrique. Le québécois propose "l'égoportrait" en lieu et place du "selfie". En matière politique, rien de plus agaçant qu'un "bolos" (ringard, ndlr) qui aurait attrapé le "melon". Le mot de l'année pourrait être "clivant" pour certains, la "lose" pour d'autres. A moins que "dédiabolisation" ou "rétropédaler" (Larousse) ne prennent le dessus. Le Robert cède au "déclinisme", et au "court-termisme" et rencontre des "nonistes" et des "suprémacistes".
Côté personnalités, Larousse accueille le Britannique Banksy, roi du street art, la jeune Pakistanaise Nobel de la Paix Malala Yousafsai, le philosophe français Bernard Henri-Lévy ou le pionnier de l'agroécologie Pierre Rabhi, au milieu d'une cinquantaine d'autres noms. Le Robert colle à l'actualité avec Daesh, l'acronyme arabe de l'Etat islamique, Kobané, la ville kurde au nord de la Syrie, Felipe VI, le nouveau roi d'Espagne, les dirigeants italien Matteo Renzi et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Serge July, le fondateur de Libération est cité, ainsi que Charlie Hebdo et ses dessinateurs décédés dans l'attentat du 7 janvier, Cabu et Charb.
7sur7.be
Dans le Robert, les mots de l'écologie sont un peu plus contestataires. L'emblématique "zadiste", qui s'est fait connaître en empêchant la construction d'un aéroport ou d'un barrage, entre au dictionnaire avec la ZAD, acronyme de "zone à défendre". Le Robert accueille aussi les "décroissants", les "climatosceptiques" et l'expression "décarboner". Le mot "déchétarien" acquiert droit de cité: "personne qui se nourrit d'aliments de rebut", explique le Robert.
Sens nouveaux
Chez son concurrent, beaucoup de termes s'enrichissent de sens nouveaux: "responsable" n'est plus seulement celui qui "se porte garant" ou qui "pèse les conséquences de ses actes". Il s'emploie également à "respecter les valeurs de développement durable". "L'oubli" devient numérique. "L'action" est aussi judiciaire et collective. Quant à la "ferme", elle n'est plus exclusivement agricole depuis qu'elle définit un "regroupement de dispositifs identiques dans un même lieu et à même échelle" (ferme de serveurs, ferme photovoltaïque).
Se "glamouriser" ou se "mémériser"?
Côté cuisine, le Robert s'ouvre sur le monde avec la courge "butternut", le steak écossais "angus", le citronnier du Japon "yuzu", le "cari" et le "biryani" indiens, et la focaccia italienne. Larousse a retenu la tomate "coeur-de-boeuf", qui conviendra sans doute aussi bien aux "crudivores", qu'aux "végan". Les baies de "goji" et le "guar" pourraient, eux, plaire aux amateurs de "bistronomie", à moins qu'ils ne trouvent une utilisation en cuisine "moléculaire". Quant aux "fashionistas", entrées l'an dernier dans le Larousse, elles devront faire attention de ne pas se "mémériser" en essayant de se "glamouriser".
Sur internet, les deux dictionnaires déploient une stratégie approchante. Le Robert propose une clé d'accès numérique avec une version en téléchargement, une version en ligne par abonnement et une appli Ipad. Larousse propose une carte d'activation donnant accès à 80.000 mots, 9.600 verbes conjugués et 200 vidéos tirées des archives de l'INA sur les moments marquants du XXe siècle. La carte multimédia, "une innovation de 2016", donne accès aux ressources "jusqu'au 1er janvier 2018 avec des mises à jour régulières", précise Larousse.
Le "bolos" et le "melon"
Les deux dictionnaires intronisent en même temps le "bitcoin" et le "big data", ainsi que l'expression "partir en cacahouète". La francophonie livre quelques pépites: "chneuquer" pour "fouiller, fouiner", vient de Suisse, et "siester" pour "faire la sieste", arrive d'Afrique. Le québécois propose "l'égoportrait" en lieu et place du "selfie". En matière politique, rien de plus agaçant qu'un "bolos" (ringard, ndlr) qui aurait attrapé le "melon". Le mot de l'année pourrait être "clivant" pour certains, la "lose" pour d'autres. A moins que "dédiabolisation" ou "rétropédaler" (Larousse) ne prennent le dessus. Le Robert cède au "déclinisme", et au "court-termisme" et rencontre des "nonistes" et des "suprémacistes".
Côté personnalités, Larousse accueille le Britannique Banksy, roi du street art, la jeune Pakistanaise Nobel de la Paix Malala Yousafsai, le philosophe français Bernard Henri-Lévy ou le pionnier de l'agroécologie Pierre Rabhi, au milieu d'une cinquantaine d'autres noms. Le Robert colle à l'actualité avec Daesh, l'acronyme arabe de l'Etat islamique, Kobané, la ville kurde au nord de la Syrie, Felipe VI, le nouveau roi d'Espagne, les dirigeants italien Matteo Renzi et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Serge July, le fondateur de Libération est cité, ainsi que Charlie Hebdo et ses dessinateurs décédés dans l'attentat du 7 janvier, Cabu et Charb.
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