Pour notre part, nous entendions, dans les propos du président sénégalais, que, pour lui, la constante ou la règle, dans le réglement de la crise en Casamance, était la guerre, alors que l’option de la paix n’en serait qu’une éventualité sinon une exception.
Voilà donc une conception du problème sénégalo-bissauguinéo-gambien en Casamance qui ne s’embarasse aucunement du postulat, universellement admis comme tel, selon lequel la vie de toute personne humaine, dans l’absolu, est une histoire sacrée qui mérite, en tant que telle, partout dans le monde, y compris donc en Casamance, une révérence certaine de la part de tous et de chacun.
Aussi, rétorquions-nous alors au président Wade comme suit. En effet, pour notre part, nous considérions que la paix devait être la règle, et le demeurer en toutes circonstances et en tous lieux.
Il ne s’agit donc pas de la paix selon Wade, mais de la paix, la vraie, celle qui ne se bricole pas. C’est à dire qu’il n’est guère question de la paix en tant prétexte artifiel de concourir pour le Prix Nobel de la Paix, mais qu’il s’agit plutôt, et par dessus tout, de la paix en tant qu’opportunité d’amitié, de fraternité, de conciliation ou de réconciliation des cœurs, des hommes et des peuples.
Et donc la paix comme l’occasion par excellence pour la concorde nationale en tant que conséquence du commun vouloir de vie commune à plusieurs peuples dans une seule et même nation, en l’occurrence la nation sénégalaise.
.../...
Cette paix tant attendue par tous les Peuples du Sénégal et de la Sous-Région, et au premier chef par l’armée nationale et les combattants du MFDC. Mais, faut-il insister encore, une paix qu’il ne faut plus bricoler ; qu’il faut certes hâter mais guère précipiter ni (re)construire avec les sables mouvants de l’irréalisme, car la paix avant l’heure ça n’est jamais la paix. Oui, et cela est une fatalité inscrite dans l’humanité, y compris donc dans notre propre société, la paix avant l’heure ça n’est jamais la paix.
En tous les cas, et fort malheureusement, c’est bien ce que nous rappelle la mort tragique de civils et de soldats, enregistrée en Casamance à la faveur de la recrudescence de la violence qui y prévaut depuis plusieurs mois.
A titre personnel, autant qu’en ma qualité de Secrétaire Général du MFDC, je le déplore.
Mais j’en suis d’autant plus désolé que sont restés vains tous mes appels – qui ne se comptent plus ! – à plus de responsabilité et de courage politique, plus de respect et de considération mutels, plus d’honnêteté intellectuelle, plus d’éthique et de morale, plus de rigueur et de professionnalisme ; et donc moins d’amateurisme et de légèreté, moins de mensonge et de tortuosité, dans la gestion concertée du processus de paix en Casamance.
Au lieu de cela, le président Wade et son gouvernement, pour leur part et pour toute réponse à mes multiples cris de coeur, ont préféré opter pour le pilotage unilatéral à vue dudit processus de paix, doublé de pratiques espiègles.
Cela étant, l’un et l’autre se révèlent, de plus en plus, et pour le malheur du Sénégal, une calamité pour le pays. Hélas !
Villeurbanne, le 4 octobre 2009
Jean-Marie François BIAGUI
Secrétaire Général du MFDC
Voilà donc une conception du problème sénégalo-bissauguinéo-gambien en Casamance qui ne s’embarasse aucunement du postulat, universellement admis comme tel, selon lequel la vie de toute personne humaine, dans l’absolu, est une histoire sacrée qui mérite, en tant que telle, partout dans le monde, y compris donc en Casamance, une révérence certaine de la part de tous et de chacun.
Aussi, rétorquions-nous alors au président Wade comme suit. En effet, pour notre part, nous considérions que la paix devait être la règle, et le demeurer en toutes circonstances et en tous lieux.
Il ne s’agit donc pas de la paix selon Wade, mais de la paix, la vraie, celle qui ne se bricole pas. C’est à dire qu’il n’est guère question de la paix en tant prétexte artifiel de concourir pour le Prix Nobel de la Paix, mais qu’il s’agit plutôt, et par dessus tout, de la paix en tant qu’opportunité d’amitié, de fraternité, de conciliation ou de réconciliation des cœurs, des hommes et des peuples.
Et donc la paix comme l’occasion par excellence pour la concorde nationale en tant que conséquence du commun vouloir de vie commune à plusieurs peuples dans une seule et même nation, en l’occurrence la nation sénégalaise.
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Cette paix tant attendue par tous les Peuples du Sénégal et de la Sous-Région, et au premier chef par l’armée nationale et les combattants du MFDC. Mais, faut-il insister encore, une paix qu’il ne faut plus bricoler ; qu’il faut certes hâter mais guère précipiter ni (re)construire avec les sables mouvants de l’irréalisme, car la paix avant l’heure ça n’est jamais la paix. Oui, et cela est une fatalité inscrite dans l’humanité, y compris donc dans notre propre société, la paix avant l’heure ça n’est jamais la paix.
En tous les cas, et fort malheureusement, c’est bien ce que nous rappelle la mort tragique de civils et de soldats, enregistrée en Casamance à la faveur de la recrudescence de la violence qui y prévaut depuis plusieurs mois.
A titre personnel, autant qu’en ma qualité de Secrétaire Général du MFDC, je le déplore.
Mais j’en suis d’autant plus désolé que sont restés vains tous mes appels – qui ne se comptent plus ! – à plus de responsabilité et de courage politique, plus de respect et de considération mutels, plus d’honnêteté intellectuelle, plus d’éthique et de morale, plus de rigueur et de professionnalisme ; et donc moins d’amateurisme et de légèreté, moins de mensonge et de tortuosité, dans la gestion concertée du processus de paix en Casamance.
Au lieu de cela, le président Wade et son gouvernement, pour leur part et pour toute réponse à mes multiples cris de coeur, ont préféré opter pour le pilotage unilatéral à vue dudit processus de paix, doublé de pratiques espiègles.
Cela étant, l’un et l’autre se révèlent, de plus en plus, et pour le malheur du Sénégal, une calamité pour le pays. Hélas !
Villeurbanne, le 4 octobre 2009
Jean-Marie François BIAGUI
Secrétaire Général du MFDC