“Chaînons manquants” de l’évolution planétaire
Ces objets – trop petits et faiblement lumineux – sont très difficiles à détecter. Au point qu’aucun chercheur n’a eu jusqu’à présent l’occasion d’en apercevoir, ne serait-ce qu’un seul. Pour déceler leur présence, une équipe d’astronomes a donc récemment décidé d’user d’un moyen indirect : l’occultation. Le principe est le même que la méthode du transit généralement associée à la découverte d’exoplanètes : on observe une étoile, et on attend qu’un objet passe devant pour bloquer une partie de la lumière.
Et la technique a payé : après avoir analysé les fluctuations de luminosité de près de 2 000 étoiles, des astronomes de l’observatoire astronomique national du Japon auraient en effet décelé la présence d’un objet de 1,3 kilomètre du rayon. Celui-ci évoluerait à environ 32 unités astronomiques du Soleil (une UA équivaut à la distance Terre-Soleil). En d’autres termes, l’objet se situe à une distance équivalente à celle de Pluton du Soleil.
Vestige de notre système
Après la naissance de notre étoile, un disque de poussière et de gaz s’est donc mis à tourbillonner autour. Les forces électrostatiques ont commencé à lier les particules entre elles, et à mesure que ces agglomérations prenaient de la masse, leur force gravitationnelle évoluait également, recueillant de plus en plus de particules. Certaines de ces agglomérations de matière se sont transformées en planètes et planètes naines, mais d’autres sont restées coincées à un stade primitif de leur formation. C’est le cas de cet objet, qui évolue depuis avec d’autres vestiges du système solaire dans la ceinture de Kuiper.
Pour les chercheurs, ces objets pourraient être plus nombreux qu’on ne le pensait auparavant. Ils prévoient dorénavant d’explorer cette vaste zone plus en détails, avant de porter leur regard encore plus loin : dans le nuage encore inexploré d’Oort, à entre 20 000 à 30 000 UA du Soleil.
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