Ça y est ! Jammeh s`en est allé. Les Gambiens et la communauté internationales peuvent enfin pousser un ouf de soulagement… Après vingt-deux ans de règne sans partage, l`Homme fort de Kanilai décide enfin de quitter la Gambie et de poser ses baluchons sur le sol équato-guinéen. Une décision que même les plus optimistes d'entre nous, avaient voué aux calendes grecques.
Au chant grégorien des analyses politiques, on craignait le pire. Même son de cloche chez les Gambiens qui avaient fini de vider les lieux à la recherche d`un ailleurs meilleur… Tout est bien qui finit bien pourrait-on dire.
De nombreux observateurs semblent les avoir rangés aux oubliettes au profit de la CEDEAO et des différents acteurs de la médiation lors cette crise. Pourtant, le courage et la détermination en bandoulière, Solo Sendeng, Fatou Camara, Fatoumata Diawara, Nogaye N’diaye et tant d’autres courageux Gambiens, ont décidé de faire partie de ceux-là qui changeront le cours des choses, de rompre d’avec statu quo de la dictature, au péril de leurs vies.
Sous réserve de cette remarque, qu'on le mette sur le compte de l'intimidante intervention militaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de la capacité de persuasion des différents chefs d'Etat qui ont tenté de faire entendre raison à Jammeh, un bain de sang a été évité de justesse.
Tel un éclair dans la grisaille des institutions africaines qui brillent souvent de par leur pusillanimité, la gestion de la CEDEAO des péripéties de la crise gambienne ouvre une nouvelle ère d`une Afrique plus responsable et plus hardie face à ses crises politiques…
Cependant, sans jouer aux oiseaux de mauvais augures, force est de constater que la gestion de l`ère post- Jammeh ne sera pas de tout repos. Le tombeur du natif de Kanilaï a du pain sur la planche.
En ces moments d'incertitude, dans une zone de forte turbulence, dans une Gambie post-Jammeh, il devra avoir les coudées franches pour diriger une Gambie fortement marquée de l'empreinte de Jammeh qui a eu certainement eu le temps d`y installer un chaos économique et financier pour donner du fil à retordre à son successeur. De hauts cadres de l’administration gambienne ont d`ailleurs rapporté à la presse que le Trésor public gambien a été complètement dévasté par l`ex-chef d`Etat avec la complicité de certains agents.
Au-delà de ce paramètre, le nouveau chef d’Etat, en tant que chef de l’armée, aura la lourde tâche et le redoutable défi de commander une armée qui n`existe que de nom et dont le qualificatif le plus adéquat pour la désigner est celui de milice.
Adama Barrow hérite alors d`un Etat gorgé de défis dont les attentes des populations sont nombreuses sur tous les plans. Du reste, l'état de grâce de son nouveau régime risque d'être brève. C'est dire tout simplement que la Gambie a besoin, plus que jamais, d’être assistée. Le Sénégal a justement un rôle très important dans cette assistance à la Gambie, n'en déplaisent aux zélateurs d'un nationalisme primaire qui ne manqueront pas d'accuser notre pays de velléités colonialistes.
Abdoulaye FALL, Leral.net
Au chant grégorien des analyses politiques, on craignait le pire. Même son de cloche chez les Gambiens qui avaient fini de vider les lieux à la recherche d`un ailleurs meilleur… Tout est bien qui finit bien pourrait-on dire.
De nombreux observateurs semblent les avoir rangés aux oubliettes au profit de la CEDEAO et des différents acteurs de la médiation lors cette crise. Pourtant, le courage et la détermination en bandoulière, Solo Sendeng, Fatou Camara, Fatoumata Diawara, Nogaye N’diaye et tant d’autres courageux Gambiens, ont décidé de faire partie de ceux-là qui changeront le cours des choses, de rompre d’avec statu quo de la dictature, au péril de leurs vies.
Sous réserve de cette remarque, qu'on le mette sur le compte de l'intimidante intervention militaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de la capacité de persuasion des différents chefs d'Etat qui ont tenté de faire entendre raison à Jammeh, un bain de sang a été évité de justesse.
Tel un éclair dans la grisaille des institutions africaines qui brillent souvent de par leur pusillanimité, la gestion de la CEDEAO des péripéties de la crise gambienne ouvre une nouvelle ère d`une Afrique plus responsable et plus hardie face à ses crises politiques…
Cependant, sans jouer aux oiseaux de mauvais augures, force est de constater que la gestion de l`ère post- Jammeh ne sera pas de tout repos. Le tombeur du natif de Kanilaï a du pain sur la planche.
En ces moments d'incertitude, dans une zone de forte turbulence, dans une Gambie post-Jammeh, il devra avoir les coudées franches pour diriger une Gambie fortement marquée de l'empreinte de Jammeh qui a eu certainement eu le temps d`y installer un chaos économique et financier pour donner du fil à retordre à son successeur. De hauts cadres de l’administration gambienne ont d`ailleurs rapporté à la presse que le Trésor public gambien a été complètement dévasté par l`ex-chef d`Etat avec la complicité de certains agents.
Au-delà de ce paramètre, le nouveau chef d’Etat, en tant que chef de l’armée, aura la lourde tâche et le redoutable défi de commander une armée qui n`existe que de nom et dont le qualificatif le plus adéquat pour la désigner est celui de milice.
Adama Barrow hérite alors d`un Etat gorgé de défis dont les attentes des populations sont nombreuses sur tous les plans. Du reste, l'état de grâce de son nouveau régime risque d'être brève. C'est dire tout simplement que la Gambie a besoin, plus que jamais, d’être assistée. Le Sénégal a justement un rôle très important dans cette assistance à la Gambie, n'en déplaisent aux zélateurs d'un nationalisme primaire qui ne manqueront pas d'accuser notre pays de velléités colonialistes.
Abdoulaye FALL, Leral.net