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Décryptage Leral.net-Candidat «virtuel» du PDS à la Présidentielle 2019 : Karim Meissa Wade ou la politique «Bluetooth»

Comme un «Tirailleur sénégalais» qui tire ailleurs, Karim Wade n’est plus géolocalisable. Dubaï, Versailles, on ne sait pas. La seule chose qu’on peut tenir pour certaine, c’est qu’il n’est plus au Sénégal. C’est la seule certitude. Il est introuvable. Comme un «smartphone hi-tech», Karim Wade pilote à distance ses actions politiques, via appels et Bluetooth. Pas de contact physique avec les militants, pas de contact avec la presse. Mais, dans quelle galaxie politique évolue actuellement Karim Meïssa Wade? Et quels dividendes, le fils de Wade espère-t-il gagner avec cette politique «Bluetooth» à 08 mois des Législatives et à 3 ans de la Présidentielle? Leral.net a tenté d’y voir plus clair…


Rédigé par leral.net le Mardi 20 Septembre 2016 à 08:00 | | 0 commentaire(s)|

Candidat désigné du PDS pour l’élection présidentielle de 2019, Karim Wade n’est-t-il pas plutôt un candidat «virtuel» qui fait juste de la politique «Bluetooth». Va-t-il revenir au Sénégal fédérer la famille libérale?

D’ailleurs, la technologie Bluetooth prend son nom du roi danois, Harald Blåtand, un roi du Xème siècle, surnommée «Harald, la dent bleue» qui avait unifié plusieurs régions scandinaves. Karim Wade peut-t-il réussir cette même prouesse avec la famille libérale, en restant à Dubaï ou à Versailles.

Avec cet éloignement physique, le fils de Wade peut-il être le prochain candidat de la famille libérale à la Présidentielle 2019. Le Pds ne fait t-il pas de la politique fiction avec ce Plan A? Autant de questions que la léthargie et le silence politique assourdissant posent avec insistance aux analystes politiques.

En clamant que c’est Karim ou rien sur la place publique, le PDS gesticule, mais, dans le fond, certains, en sourdine, commencent à se rendre compte que « Rimka » pourrait être une impasse politique.

Pape Samba Mboup crache dans la soupe libérale

D’ailleurs, Pape Samba Mboup, l'ancien chef de cabinet du Président Wade, avec sa franchise légendaire, a jeté une pierre dans le jardin secret du PDS, ces derniers jours.

«Les dirigeants du Pds qui sont à Dakar ne prennent aucune initiative sans l’aval de Versailles ou de Doha. Même pour mettre une virgule, ils sont obligés d’appeler Paris, Versailles et Doha pour demander où mettre la virgule», a-t-il martelé dans les colonnes de l’AS.
Avant de crever l’abcès, en ces termes : «pourquoi ne pas désigner, à côté, un autre candidat au cas où. Nous devons réfléchir à un plan B. Car, s’il s’avère que Karim Wade est recalé au dernier moment, que fera le parti ? Il est temps qu’on prépare le Plan B pour qu’on ne soit pas pris au dépourvu. Le parti regorge de personnes qui présentent un profil parfait pour être candidat».

Et puis Paf! Pape Samba Mboup a dit ce que beaucoup se murmuraient à l’oreille, craignant toujours le «grand Manitou», dans sa tour d’Ivoire à Versailles.

Cette déclaration de Pape Samba Mboup n’a pas plu à tout le monde comme à Moise Rampino qui avait mené le combat de la libération de Karim Wade, en entrant, lui-même, en prison. Ce dernier a même fait une longue diatribe insolente pour vilipender le passé de Pape Samba Mboup.

Au-delà de cette position officieuse de Moise Rampino, le PDS reste toujours dans le même sillage au niveau officiel.

Précisant n’avoir jamais été engagé dans des discussions pour l'octroi de postes au HCCT, le PDS, via un communiqué officiel, a juste rappelé «qu'il a pour seul objectif de gagner les prochaines élections législatives en coalition avec ses alliés de l'opposition, mais aussi de revenir au pouvoir en gagnant l’élection présidentielle de 2019».

Donc, le combat de la famille libérale continue, mais, avec quel leader : Karim Wade, Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Souleymane Ndéné Ndiaye…Idrissa Seck? Allez savoir…

Le «génie politique» de Macky Sall a-t-il fait de Karim une «momie» politique ?

Malgré tout, la question qui taraude les esprits est de savoir si le refus d’avoir un plan B, n’est pas politiquement dangereux pour le PDS. Puisqu’aujourd’hui, on s’inquiète du fait que Karim Wade ne soit pas devenu, par la force du génie politique de Macky Sall, une «momie» politique qui ne se réveillera plus jamais.

En effet, la grâce présidentielle est là pour l’illustrer, d’autant que Karim Wade, depuis lors, est muet comme une carpe, alors qu’il reste le joker politique du PDS.

Certes, le PDS veut se barricader derrière ses certitudes, mais, la sortie de prison rocambolesque de Karim Wade, sur fond d’exfiltration nocturne, sans discours, sans presse, avait déjà jeté la suspicion d’un deal latent avec le régime, comme l’avait souligné Idrissa Seck.

Karim s’était alors juste fendu d’un communiqué lapidaire qui avait remercié les chefs coutumiers et religieux le Khalife Général des Mourides, le Khalife Général des Tidjanes ainsi que son porte-parole Serigne Abdoul Aziz SY Al Ibn, l’Archevêque de Dakar et l’Émir du Qatar, Sheikh Tamin ben Hamad AL Thani.

Toutefois, politiquement, Karim Wade avait aussi souhaité «l’adhésion du plus grand nombre de nos concitoyens à qui je demande de venir nous y rejoindre, pour assurer les victoires à venir, notamment lors des prochaines élections législatives, et porter encore plus haut l’ambition et la vision de Me Abdoulaye Wade».

Mais, la concrétisation de la vision d’Abdoulaye Wade peut-elle se matérialiser de Dubaï ou de Versailles, sans confrontation, sans une stratégie politique concrète et claire ?

Or, aujourd’hui, Karim Wade, au-delà de ce discours, ne s’est juste contenté que d’appels et de coups de téléphones de remerciement. Est-ce suffisant? C’est un leurre que de croire qu’on peut être Président au Sénégal, sans descendre dans l’arène politique, si on sait qu’Abdoulaye Wade a souffert le martyre de l’opposition pendant 26 ans.

Quel plan B pour le PDS ?

Karim Wade, qui n’a même pas pu gagner la Mairie de Dakar, peut-il être, la seule hirondelle qui va faire le printemps du PDS en 2019. N’est-il pas un pari risqué pour le PDS?

Farba Senghor, lui, mise gros sur «l’effet Karim Wade» qui va permettre «d’inverser la tendance, lors des élections législatives et de la Présidentielle à venir. Et Macky Sall le sait très bien», a-t-il dit dans les colonnes du Le «Témoin». Mais quand?

Déjà, on est presque à trois mois de la fin de l’année 2016. Il y aura des élections législatives en 2017 et la Présidentielle s’annonce en 2019. De qui se moque-t-on ? Dans cette sphère de la «Virtual» politique, on y fourre tout, mais, dans la «Real» politique, le PDS sait qu’il doit impérativement avoir un Plan B. Puisque le Plan A n’est pas encore dans les conditions optimales de performance.

Au-delà de toutes ces considérations, il y a l’écueil juridique de l’acceptation de la candidature de Karim Wade par le Conseil constitutionnel à cause de son casier judiciaire qui s’est sali avec la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Quid du débat sur la double nationalité qui l’attend ?
Les malentendus sont peut-être définitifs entre Karim Wade et la présidentielle de 2019. Wait and see.

Massène DIOP leral.net