Ça a chauffé hier, au quartier Grand-Médine. Les éclats de gaz lacrymogènes dans des maisons contrastant avec la fumée des pneus calcinés par des manifestants ; voila une journée d’affrontements sans merci entre les jeunes de ce quartier niché entre les communes d’arrondissement de Patte-d’Oie et des Parcelles assainies et les forces de l’ordre. Qui, d’après les habitants de cette localité, ont encerclé la zone depuis le matin en bloquant toutes les issues.
Tout est parti d’une manifestation que les jeunes du quartier ont initiée, suite à la réception d’un document des mains d’un huissier. Ce dernier, accompagné de quelques gendarmes, est, en effet, venu remettre la notification à certaines familles pour leurs indiquer qu’elles sont sommées de quitter les lieux dans 48 heures.
Mère Awa, en tenue traditionnelle de couleur orange, foulard bien attaché aux reins, fait le récit de sa journée : «C’était vers les coups de 13 h passées de quelques minutes quand je m’apprêtais à faire mes ablutions pour la prière de 14h que l’huissier et des gendarmes ont fait irruption dans la maison pour demander son propriétaire. Le temps de lui signifier que le propriétaire est parti travailler, il me balance un papier que j’ai finalement remis à un de mes fils pour en savoir davantage. Ce dernier, après lecture, est allé voir les jeunes du quartier. Quelques minutes après, j’entends des coups tonner. C’est ainsi que je me suis rendue compte que les policiers sont en train de riposter contre les jeunes.»
Cette dame n’est pas la seule personne ayant subie la visite inopinée de l’huissier et des forces de l’ordre. La maison familiale du jeune Ndongo S, un des manifestants n’est pas épargnée. Trouvé avec ses camarades manifestants dans un atelier de menuiserie métallique en train de disserter sur leur probable déguerpissement, le jeune manifestant moulé dans un tee-shirt près du corps assorti d’un pantalon Jean avait déjà flairé le coup. «J’ai senti cela. Quand j’ai vu que tout le quartier est encerclé par les fourgonnettes des policiers, postées à l’angle de chaque issue du quartier, je me suis dit automatiquement que quelque chose allait se produire ici…» A peine a-t-il terminé son speech que trois policiers traversent l’assistance. Et la discussion de se poursuivre à voix basse afin d’éviter que les policiers ne captent le sujet de leur conversation. «C’est moi-même qui ai reçu le papier pour notre maison», ajoute-t-il
Seulement, le hic dans cette affaire est que les habitants de ce quartier ne savent pas qui est derrière cette sommation de déguerpissement brandie par l’huissier. Mais, des discussions entre habitants du quartier, il ressort qu’une coopérative de Lébou des Niayes aurait, en effet, soutenu que les maisons ciblées sont construites sur leurs terres. «Je ne sais pas qui est derrière cette affaire, mais les gens disent qu’il y a une association de Lébous habitant les Niayes qui dit être propriétaire de la terre de Grand-Médine alors que nous avons notre titre foncier», a lâché Mère Awa.
UN JEUNE CUEILLI SOUS LA DOUCHE
Lors de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, beaucoup de jeunes manifestants ont été arrêtés et mis dans le panier à salade de la Police. Parmi ces jeunes dont le nombre est assez important, certains ont été arrêtés sur le théâtre des opérations, c’est-à-dire sur la route principale qui jouxte la station à essence à coté du pont de la Patte-d’Oie et perpendiculaire aussi à celle appelée Tali boubess qui longe l’Unité 26 des Parcelles assainies.
D’autres manifestants ont, en revanche, été cueillis dans leurs derniers retranchements, à savoir leur domicile. Aliou Mbengue, un jeune de Grand-Médine explique : «Quand la situation s’est calmée, les policiers ont investi le quartier pour prendre des jeunes qu’ils ont mis dans leur véhicule. J’ai été témoin d’une arrestation. Les policiers de connivence avec certaines personnes malintentionnées sont venus chercher un jeune qui était en train de se doucher.»
En outre, les habitants de ce quartier estiment que cette opération de tentative de déguerpissement n’est pas la première. Car, en 2005, un coup de ce genre s’y était produit. C’est finalement par le truchement des autorités étatiques que tout est rentré dans l’ordre (voir ailleurs).
Et, pour l’affaire d’hier, les habitants de Grand-Médine soulignent que les notables de leur quartier, munis des papiers controversés délivrés par l’huissier, sont allés voir le maire de leur localité afin de régler cette affaire une bonne fois pour toute.
Suspension de l’intervention des forces de l’ordre
L’intervention des forces de l’ordre hier au quartier Grand Médine, qui a duré plusieurs heures, connaît une pause. Une situation qui résulte d’une instruction venant du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Collectivités locales. Cheikh Tidiane Sy, selon nos sources, a donné l’ordre aux forces de police, qui s’étaient déployées aux premières heures de la matinée à Grand Médine pour quadriller ledit quartier, «de quitter les lieux jusqu’à nouvel ordre».
Mais, la décision de laisser sur place quelques éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) laisse présager que l’Etat a opté pour la stratégie du recul. Une option qui consisterait à revenir sur les lieux afin de «mieux» opérer le délogement de ces populations, qui ont été sommées de quitter les lieux dans un délai de quarante huit heures par un huissier accompagné par des éléments de la Gendarmerie.
le quotidien
Tout est parti d’une manifestation que les jeunes du quartier ont initiée, suite à la réception d’un document des mains d’un huissier. Ce dernier, accompagné de quelques gendarmes, est, en effet, venu remettre la notification à certaines familles pour leurs indiquer qu’elles sont sommées de quitter les lieux dans 48 heures.
Mère Awa, en tenue traditionnelle de couleur orange, foulard bien attaché aux reins, fait le récit de sa journée : «C’était vers les coups de 13 h passées de quelques minutes quand je m’apprêtais à faire mes ablutions pour la prière de 14h que l’huissier et des gendarmes ont fait irruption dans la maison pour demander son propriétaire. Le temps de lui signifier que le propriétaire est parti travailler, il me balance un papier que j’ai finalement remis à un de mes fils pour en savoir davantage. Ce dernier, après lecture, est allé voir les jeunes du quartier. Quelques minutes après, j’entends des coups tonner. C’est ainsi que je me suis rendue compte que les policiers sont en train de riposter contre les jeunes.»
Cette dame n’est pas la seule personne ayant subie la visite inopinée de l’huissier et des forces de l’ordre. La maison familiale du jeune Ndongo S, un des manifestants n’est pas épargnée. Trouvé avec ses camarades manifestants dans un atelier de menuiserie métallique en train de disserter sur leur probable déguerpissement, le jeune manifestant moulé dans un tee-shirt près du corps assorti d’un pantalon Jean avait déjà flairé le coup. «J’ai senti cela. Quand j’ai vu que tout le quartier est encerclé par les fourgonnettes des policiers, postées à l’angle de chaque issue du quartier, je me suis dit automatiquement que quelque chose allait se produire ici…» A peine a-t-il terminé son speech que trois policiers traversent l’assistance. Et la discussion de se poursuivre à voix basse afin d’éviter que les policiers ne captent le sujet de leur conversation. «C’est moi-même qui ai reçu le papier pour notre maison», ajoute-t-il
Seulement, le hic dans cette affaire est que les habitants de ce quartier ne savent pas qui est derrière cette sommation de déguerpissement brandie par l’huissier. Mais, des discussions entre habitants du quartier, il ressort qu’une coopérative de Lébou des Niayes aurait, en effet, soutenu que les maisons ciblées sont construites sur leurs terres. «Je ne sais pas qui est derrière cette affaire, mais les gens disent qu’il y a une association de Lébous habitant les Niayes qui dit être propriétaire de la terre de Grand-Médine alors que nous avons notre titre foncier», a lâché Mère Awa.
UN JEUNE CUEILLI SOUS LA DOUCHE
Lors de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, beaucoup de jeunes manifestants ont été arrêtés et mis dans le panier à salade de la Police. Parmi ces jeunes dont le nombre est assez important, certains ont été arrêtés sur le théâtre des opérations, c’est-à-dire sur la route principale qui jouxte la station à essence à coté du pont de la Patte-d’Oie et perpendiculaire aussi à celle appelée Tali boubess qui longe l’Unité 26 des Parcelles assainies.
D’autres manifestants ont, en revanche, été cueillis dans leurs derniers retranchements, à savoir leur domicile. Aliou Mbengue, un jeune de Grand-Médine explique : «Quand la situation s’est calmée, les policiers ont investi le quartier pour prendre des jeunes qu’ils ont mis dans leur véhicule. J’ai été témoin d’une arrestation. Les policiers de connivence avec certaines personnes malintentionnées sont venus chercher un jeune qui était en train de se doucher.»
En outre, les habitants de ce quartier estiment que cette opération de tentative de déguerpissement n’est pas la première. Car, en 2005, un coup de ce genre s’y était produit. C’est finalement par le truchement des autorités étatiques que tout est rentré dans l’ordre (voir ailleurs).
Et, pour l’affaire d’hier, les habitants de Grand-Médine soulignent que les notables de leur quartier, munis des papiers controversés délivrés par l’huissier, sont allés voir le maire de leur localité afin de régler cette affaire une bonne fois pour toute.
Suspension de l’intervention des forces de l’ordre
L’intervention des forces de l’ordre hier au quartier Grand Médine, qui a duré plusieurs heures, connaît une pause. Une situation qui résulte d’une instruction venant du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Collectivités locales. Cheikh Tidiane Sy, selon nos sources, a donné l’ordre aux forces de police, qui s’étaient déployées aux premières heures de la matinée à Grand Médine pour quadriller ledit quartier, «de quitter les lieux jusqu’à nouvel ordre».
Mais, la décision de laisser sur place quelques éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) laisse présager que l’Etat a opté pour la stratégie du recul. Une option qui consisterait à revenir sur les lieux afin de «mieux» opérer le délogement de ces populations, qui ont été sommées de quitter les lieux dans un délai de quarante huit heures par un huissier accompagné par des éléments de la Gendarmerie.
le quotidien