Poursuivi pour menace de mort, violence et voie de fait, Moussa Dioum a comparu, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. L’individu, souffrant de démence, s’est rendu chez son ami d’enfance et employeur, Ibrahima Traoré, pour proférer à son encontre des menaces de mort. Dans sa furie, il a cassé le pare-brise de sa voiture.
Le prévenu en question est un homme âgé d’une cinquantaine d’années, qui se nomme Moussa Dioum et qui ne jouirait pas de toutes ses facultés mentales. Sensible à son sort, la présidente de la composition d’hier décide de statuer sur son affaire, en suspendant la mise en état.
Au parloir, le mis en cause adopte une attitude contraire à celle des prévenus qui s’y présentent d’habitude. Tantôt, il tourne le dos au magistrat et contemple le hall qui est bondé de monde en cette matinée, tantôt il se penche vers le sol comme s’il recherchait un objet perdu. Redressé par le garde pénitentiaire, Moussa Dioum hurle de plus belle et accuse celui-ci de le maltraiter.
Ce prévenu qui conteste pourtant sa démence, est poursuivi pour menace de mort, détention d’arme blanche, violence et voie de fait. La partie civile, Ibrahima Traoré, est son ami d’enfance pour qui il a travaillé pendant 6 ans. Sur les raisons de sa comparution, le prévenu ne reconnaît que le fait de violence et de voie de fait. Clamant sa bonne santé mentale, Moussa Dioum, Directeur commercial dans l’entreprise du plaignant, explique qu’il a agi de la sorte, car son ami et employeur lui doit beaucoup d’argent.
“Il me fait travailler comme un esclave. Je lui fais gagner des millions et il me paie des miettes’’, s’est-il offusqué à la barre. Ces propos du mis en cause étaient les seuls cohérents de tout ceux qu’il a pu tenir au parloir.
A la barre, Ibrahima Traoré a exposé les faits. “Ce jour-là, il a surgi de nulle part, au moment où je garais ma voiture, et je l’ai vu jeter quelque chose par terre. Comme il n’y avait personne dans le quartier, j’ai fait marche arrière, pour me sauver, car je savais qu’il était en colère. C’est ainsi qu’il a jeté un projectile sur le pare-brise, à hauteur de ma tête. Il m’a insulté de mère et m’a dit: "Descends de ta voiture, je vais te buter’’’, raconte ce marié et père d’un enfant de 3 ans. Poursuivant ses déclarations, il affirme que n’eût été l’intervention de son voisin Fodé, le pire aurait pu se passer.
Sur les conditions de travail de son employé, le requérant explique : “De 2014 à novembre 2019, il travaillait dans ma société. A cause de sa maladie, on a rompu le contrat. Il a toujours détourné l’argent de la société sans s’inquiéter. Quand il est tombé malade, je l’ai évacué en France pour qu’il se soigne. Il a été libéré de son hospitalisation au mois de février.’’
Pour démontrer au tribunal l’attitude dangereuse de son ami à son égard, le sieur Traoré déclare : “Deux jours avant la Tabaski, quand je lui ai dit que nous allions rompre son contrat, il m’a dit : ‘Je vais te tuer et ça sera sans suite, car j’ai un dossier médical qui atteste ma folie.’’
Dans sa plaidoirie, Me Fall, conseil de la partie civile, réclame le franc symbolique pour son client. “Ce sont pratiquement des amis d’enfance. Ils se connaissent très bien. Compte tenu de leur amitié, mon client l’a embauché comme responsable commercial. Mais il en a profité pour détourner son argent. Malgré les mises en garde de sa famille, il a toujours cheminé avec lui. Mais à cause des menaces de mort, il a dit stop’’, a relevé la robe noire.
L’avocat a demandé au tribunal d’assortir la peine d’une obligation de soins, au besoin par la force, et de prononcer des mesures d’éloignement de Moussa Dioum, du quartier où réside M. Traoré.
Selon la parquetière, le prévenu a une conscience assez claire et des propos assez cohérents. “On ne peut pas lui permettre de profiter de son état de démence pour troubler l’ordre public. Il a été libéré de sa prise en charge psychiatrique en France en février’’, mentionne le substitut du procureur, qui dit s’en rapporter à la décision du tribunal.
Venu assurer les intérêts du prévenu, Me Domingo Dieng sollicite l’application de l’article 50 du Code pénal pour son client, afin que sa santé mentale ne souffre d’aucun doute et la prononciation de la mesure d’éloignement pour préserver la sécurité de la partie civile.
Malgré sa requête de retourner chez lui, Moussa Dioum devra prendre son mal en patience à la citadelle du silence jusqu’au 28 octobre, car l’affaire est mise en délibéré à cette date.
Enquete
Le prévenu en question est un homme âgé d’une cinquantaine d’années, qui se nomme Moussa Dioum et qui ne jouirait pas de toutes ses facultés mentales. Sensible à son sort, la présidente de la composition d’hier décide de statuer sur son affaire, en suspendant la mise en état.
Au parloir, le mis en cause adopte une attitude contraire à celle des prévenus qui s’y présentent d’habitude. Tantôt, il tourne le dos au magistrat et contemple le hall qui est bondé de monde en cette matinée, tantôt il se penche vers le sol comme s’il recherchait un objet perdu. Redressé par le garde pénitentiaire, Moussa Dioum hurle de plus belle et accuse celui-ci de le maltraiter.
Ce prévenu qui conteste pourtant sa démence, est poursuivi pour menace de mort, détention d’arme blanche, violence et voie de fait. La partie civile, Ibrahima Traoré, est son ami d’enfance pour qui il a travaillé pendant 6 ans. Sur les raisons de sa comparution, le prévenu ne reconnaît que le fait de violence et de voie de fait. Clamant sa bonne santé mentale, Moussa Dioum, Directeur commercial dans l’entreprise du plaignant, explique qu’il a agi de la sorte, car son ami et employeur lui doit beaucoup d’argent.
“Il me fait travailler comme un esclave. Je lui fais gagner des millions et il me paie des miettes’’, s’est-il offusqué à la barre. Ces propos du mis en cause étaient les seuls cohérents de tout ceux qu’il a pu tenir au parloir.
A la barre, Ibrahima Traoré a exposé les faits. “Ce jour-là, il a surgi de nulle part, au moment où je garais ma voiture, et je l’ai vu jeter quelque chose par terre. Comme il n’y avait personne dans le quartier, j’ai fait marche arrière, pour me sauver, car je savais qu’il était en colère. C’est ainsi qu’il a jeté un projectile sur le pare-brise, à hauteur de ma tête. Il m’a insulté de mère et m’a dit: "Descends de ta voiture, je vais te buter’’’, raconte ce marié et père d’un enfant de 3 ans. Poursuivant ses déclarations, il affirme que n’eût été l’intervention de son voisin Fodé, le pire aurait pu se passer.
Sur les conditions de travail de son employé, le requérant explique : “De 2014 à novembre 2019, il travaillait dans ma société. A cause de sa maladie, on a rompu le contrat. Il a toujours détourné l’argent de la société sans s’inquiéter. Quand il est tombé malade, je l’ai évacué en France pour qu’il se soigne. Il a été libéré de son hospitalisation au mois de février.’’
Pour démontrer au tribunal l’attitude dangereuse de son ami à son égard, le sieur Traoré déclare : “Deux jours avant la Tabaski, quand je lui ai dit que nous allions rompre son contrat, il m’a dit : ‘Je vais te tuer et ça sera sans suite, car j’ai un dossier médical qui atteste ma folie.’’
Dans sa plaidoirie, Me Fall, conseil de la partie civile, réclame le franc symbolique pour son client. “Ce sont pratiquement des amis d’enfance. Ils se connaissent très bien. Compte tenu de leur amitié, mon client l’a embauché comme responsable commercial. Mais il en a profité pour détourner son argent. Malgré les mises en garde de sa famille, il a toujours cheminé avec lui. Mais à cause des menaces de mort, il a dit stop’’, a relevé la robe noire.
L’avocat a demandé au tribunal d’assortir la peine d’une obligation de soins, au besoin par la force, et de prononcer des mesures d’éloignement de Moussa Dioum, du quartier où réside M. Traoré.
Selon la parquetière, le prévenu a une conscience assez claire et des propos assez cohérents. “On ne peut pas lui permettre de profiter de son état de démence pour troubler l’ordre public. Il a été libéré de sa prise en charge psychiatrique en France en février’’, mentionne le substitut du procureur, qui dit s’en rapporter à la décision du tribunal.
Venu assurer les intérêts du prévenu, Me Domingo Dieng sollicite l’application de l’article 50 du Code pénal pour son client, afin que sa santé mentale ne souffre d’aucun doute et la prononciation de la mesure d’éloignement pour préserver la sécurité de la partie civile.
Malgré sa requête de retourner chez lui, Moussa Dioum devra prendre son mal en patience à la citadelle du silence jusqu’au 28 octobre, car l’affaire est mise en délibéré à cette date.
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