Malheureusement, la démocratie se limite pour la plupart à une multiplication et à une juxtaposition d’institutions qui profitent plus aux individus qu’à la communauté. Il n’est pas superficiel de dénombrer 200 partis politiques au Sénégal, plus d’une vingtaine de centrales syndicales, beaucoup de communes qui vont encore augmenter avec l’Acte III de la décentralisation, de corps de contrôle, de juridictions.
En outre, des élections tous les deux ans sans compter l’OFNAC, le ministère de la bonne gouvernance. Cette dernière trouvaille nous pose problème car nous pensions vraiment que la bonne gouvernance est un état d’esprit, un comportement. Une structure qui s’occupe de la bonne gouvernance n’est pas nécessaire. Il suffit de toujours donner l’exemple en termes de transparence, de rigueur et d’équité dans la gestion en haut lieu pour que le peuple suive.
S’occuper de la bonne gouvernance par une communication agressive, des séminaires, des communiqués relève d’une perte de temps et de moyens. Les hommes et les femmes, du reste très compétents, qui animent ce ministère pouvaient être déployés ailleurs pour une meilleure utilisation de leur talent.
La tendance à vouloir se doter de toutes les institutions est surréaliste. Une économie pauvre ne peut se permettre d’exceller uniquement en politique. Il est préférable d’avoir une croissance plus rapide des entreprises que des partis politiques ou des syndicats. Une démocratie économique où le secteur privé n’a pas besoin de se mêler à la politique pour survivre et pourra exercer sans pression ni menace ni discrimination.
On se glorifie souvent de notre modèle démocratique. Il est excellent mais reste politiquement coloré. La démocratie sénégalaise ne s’est jamais traduite en performance économique. On a frisé le ridicule et même frôlé la catastrophe pour pousser Wade à partir. Le système favorise plus une carrière politique qu’un investissement privé.
La démocratie, quelle que soit sa pertinence, n’est pas l’élément moteur de la croissance économique. Il suffit de regarder la Tunisie et la Lybie d’avant révolution pour étayer cette thèse. Mieux les pays considérés comme des dictatures sont aujourd’hui émergents : Turquie, Iran.
Ce qui est paradoxal c’est qu’on ne parle jamais de démocratie dans les monarchies du golfe et on traite de tyrans les régimes qui n’arrangent pas commercialement les puissances occidentales. Pire, elles arrivent à imposer ou à appuyer des dictatures pour défendre leurs intérêts.
Les tunisiens et libyens vivaient mieux sous respectivement Ben Ali et Kadhafi. La Tunisie d’alors très en retard au plan démocratique était un modèle de réussite économique. Tunis a cru naïvement à un changement brutal de régime au prix de la liberté et des droits de l’homme. Le réveil est actuellement très douloureux avec une économie bâtie au bout de vingt ans de sacrifice et de volonté politique en déliquescence permanente. Ils se rendent compte maintenant que l’économie est plus difficile à reconstruire qu’un projet de loi favorisant les droits de l’homme.
Les droits de l’homme ne nourrissent personne, n’habillent personne, il faut plus insister sur l’économie. La démocratie doit se faire de façon progressive et en adéquation avec nos réalités. Importer des modèles de l’Occident ne fait que retarder le processus de développement économique. Les pays occidentaux ont parfaitement conscience de nos difficultés à appliquer ces modèles compte tenu de nos cultures et de la faiblesse de nos économies.
Par conséquent, ne soyons pas obnubilés par la démocratie et les droits de l’homme. Il est plus facile de les obtenir dans un pays en croissance économique parce que les moyens sont disponibles pour opérer des changements.
Mettons plus de force dans la balance économique en réduisant au maximum les institutions, les cumuls de mandat, les partis politiques, les syndicats, les débats radiotélévisés sur la démocratie. Au bout d’efforts et de sacrifices, on atteindra à coup sûr l’émergence, le meilleur chemin qui garantit la nourriture, le logement, l’habillement, en somme le pouvoir d’achat.
SILIMA NIEUMBE DIOUF
mohalamdiouf@gmail.com
En outre, des élections tous les deux ans sans compter l’OFNAC, le ministère de la bonne gouvernance. Cette dernière trouvaille nous pose problème car nous pensions vraiment que la bonne gouvernance est un état d’esprit, un comportement. Une structure qui s’occupe de la bonne gouvernance n’est pas nécessaire. Il suffit de toujours donner l’exemple en termes de transparence, de rigueur et d’équité dans la gestion en haut lieu pour que le peuple suive.
S’occuper de la bonne gouvernance par une communication agressive, des séminaires, des communiqués relève d’une perte de temps et de moyens. Les hommes et les femmes, du reste très compétents, qui animent ce ministère pouvaient être déployés ailleurs pour une meilleure utilisation de leur talent.
La tendance à vouloir se doter de toutes les institutions est surréaliste. Une économie pauvre ne peut se permettre d’exceller uniquement en politique. Il est préférable d’avoir une croissance plus rapide des entreprises que des partis politiques ou des syndicats. Une démocratie économique où le secteur privé n’a pas besoin de se mêler à la politique pour survivre et pourra exercer sans pression ni menace ni discrimination.
On se glorifie souvent de notre modèle démocratique. Il est excellent mais reste politiquement coloré. La démocratie sénégalaise ne s’est jamais traduite en performance économique. On a frisé le ridicule et même frôlé la catastrophe pour pousser Wade à partir. Le système favorise plus une carrière politique qu’un investissement privé.
La démocratie, quelle que soit sa pertinence, n’est pas l’élément moteur de la croissance économique. Il suffit de regarder la Tunisie et la Lybie d’avant révolution pour étayer cette thèse. Mieux les pays considérés comme des dictatures sont aujourd’hui émergents : Turquie, Iran.
Ce qui est paradoxal c’est qu’on ne parle jamais de démocratie dans les monarchies du golfe et on traite de tyrans les régimes qui n’arrangent pas commercialement les puissances occidentales. Pire, elles arrivent à imposer ou à appuyer des dictatures pour défendre leurs intérêts.
Les tunisiens et libyens vivaient mieux sous respectivement Ben Ali et Kadhafi. La Tunisie d’alors très en retard au plan démocratique était un modèle de réussite économique. Tunis a cru naïvement à un changement brutal de régime au prix de la liberté et des droits de l’homme. Le réveil est actuellement très douloureux avec une économie bâtie au bout de vingt ans de sacrifice et de volonté politique en déliquescence permanente. Ils se rendent compte maintenant que l’économie est plus difficile à reconstruire qu’un projet de loi favorisant les droits de l’homme.
Les droits de l’homme ne nourrissent personne, n’habillent personne, il faut plus insister sur l’économie. La démocratie doit se faire de façon progressive et en adéquation avec nos réalités. Importer des modèles de l’Occident ne fait que retarder le processus de développement économique. Les pays occidentaux ont parfaitement conscience de nos difficultés à appliquer ces modèles compte tenu de nos cultures et de la faiblesse de nos économies.
Par conséquent, ne soyons pas obnubilés par la démocratie et les droits de l’homme. Il est plus facile de les obtenir dans un pays en croissance économique parce que les moyens sont disponibles pour opérer des changements.
Mettons plus de force dans la balance économique en réduisant au maximum les institutions, les cumuls de mandat, les partis politiques, les syndicats, les débats radiotélévisés sur la démocratie. Au bout d’efforts et de sacrifices, on atteindra à coup sûr l’émergence, le meilleur chemin qui garantit la nourriture, le logement, l’habillement, en somme le pouvoir d’achat.
SILIMA NIEUMBE DIOUF
mohalamdiouf@gmail.com