près avoir été l'objet de toutes les convoitises, et notamment le fruit d'une guerre entre les États, les masques et les gants jetables pourraient bien devenir un véritable problème environnemental. Une vidéo tournée par le fondateur de l'association Opération mer propre, Laurent Lombard, montre qu'une grande partie des déchets qui jonchent les fonds marins de la côte d'Azur sont désormais des masques et des gants jetables. Compte tenu des plusieurs milliards de masques utilisés pendant et après le confinement, le problème pourrait bien devenir très épineux.
Un véritable risque pour la biodiversité
"Ça vous dit cet été de vous baigner avec le Covid-19 ?", demande amèrement Laurent Lombard sur Facebook, pour accompagner ces images. Sur les images : masques chirurgicaux et gants en latex figurent en pôle position parmi les déchets repêchés ce jour-là.
Dimanche 24 mai, les membres de l'association ont ainsi repêché 5 masques et 4 gants en latex dans la baie de Golfe Juan, en seulement deux heures de nettoyage.
"Ce n'est que le début, prédit Laurent Lombard. Quand il va y avoir un gros orage, tous les masques et les gants jetés sur les trottoirs ou dans les égouts vont se retrouver en mer", souligne-t-il. "Sachant que plus de 2 milliards de masques jetables ont été commandés, bientôt il risque d'y avoir plus de masques que de méduses dans les eaux de la Méditerranée", continue Laurent Lombard.
Interrogé par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, il s'inquiète de voir le nombre de masques augmenter au fur et à mesure de ses plongées. Alertant sur cette "nouvelle pollution", le plongeur en appelle à la responsabilité de chacun et interpelle les "élus, députés et pouvoirs publics" afin "d'unir toutes les bonnes initiatives" pour ne pas laisser ce problème s'installer.
Des consignes trop timides
Du côté du gouvernement, les initiatives demeurent pour l'instant relativement timides. Si en matière de traitement des déchets liés au Covid-19, le ministère de l'Ecologie demande d'isoler les masques et gants usagés dans un sac pendant 24h, avant de les jeter avec les ordures ménagères, afin de ne surtout pas les jeter dans la rue, rien n'est spécifiquement fait pour empêcher les déversements dans la mer ou l'océan.
De son côté, Laurent Lombard insiste : un masque usagé a toute sa place dans la poubelle mais certainement pas dans la mer. "80% des déchets que l'on retrouve en mer viennent de la terre. Tout le monde doit prendre conscience que les déchets doivent être jetés dans les poubelles et nulle part ailleurs".
450 ans pour se désagréger
Pour rappel, les masques chirurgicaux jetables sont fabriqués avec des "non tissés polypropylènes", des textiles issus du pétrole aux propriétés intéressantes pour la filtration grâce à l’électricité statique, mais qui comme les lingettes, les couches et autres serviettes mettront près de 450 ans pour disparaitre.