La patience avait fini par payer d’autant que le mis en cause multipliait les sorties médiatiques pour narguer son monde. L’arrestation de Assane Mbacké le 16 mars 2015 avait provoqué un certain malaise à Touba, car des proches de Assane Mbacké, notamment de nombreux jeunes estimaient que cette arrestation était un crime de lèse-Mbacké-Mbacké. De grandes figures de la ville de Touba avaient eu à intercéder auprès du Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, pour l’inciter à intervenir auprès des autorités politiques et judiciaires afin d’obtenir une mise en liberté provisoire de Assane Mbacké. Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, assez embarrassé par les différentes pressions exercées sur lui par ses cousins, mais aussi par un collectif de jeunes membres de la famille de Serigne Touba, ne manqua pas de s’en ouvrir aux autorités publiques. Ces dernières prirent, pendant de longs mois, le prétexte du principe de la séparation des pouvoirs publics qui fait que le gouvernement ne saurait s’immiscer, de manière intempestive, dans une procédure judiciaire.
Ainsi, les magistrats avaient été laissés à leurs responsabilités pour réserver une fin de non recevoir aux demandes répétées de mise en liberté provisoire. L’arrogance des jeunes Mbacké-Mbacké qui réclamaient la libération d’un des leurs n’a pas aidé à faciliter la libération de Assane Mbacké. D’un autre côté, l’attitude de la victime Moustapha Cissé Lô, avec des airs de triomphalisme dans des sorties médiatiques tonitruantes, embarrassait aussi les autorités politiques et judiciaires. C’est ainsi qu’après plus de six mois de détention provisoire, le procureur de Diourbel n’a plus estimé devoir s’opposer à une demande de liberté provisoire d’autant que l’intéressé lui-même, très éprouvé par les conditions de vie dans la prison de Diourbel a directement supplié le juge d’instruction et le procureur de lui permettre de sortir de prison.
A sa dernière demande de liberté provisoire, le Parquet de Diourbel se «rapporta à la décision du juge» considérant sans doute que l’inculpé se serait assagi en prison. Le juge tiendra néanmoins à assujettir des conditions précises à la mise en liberté provisoire. Assane Mbacké accepta de se conformer aux prescriptions et interdictions du juge, à savoir de ne pas quitter le territoire national et de se présenter à lui à des dates régulières et surtout de s’abstenir de toutes déclarations ou manifestations publiques. Assane Mbacké a signé bien volontiers accepter de telles conditions fixées par le juge. Quelque part soulagées par la décision de mise en liberté provisoire intervenue le 28 août 2015, les autorités religieuses de Touba s’en étaient félicitées. Mais, le Khalife général des Mourides avait tenu à se montrer ferme à l’endroit de Assane Mbacké et du collectif des jeunes qui le soutenaient. Au cours d’une audience le 31 août 2015, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké leur dira désapprouver totalement leurs méthodes et surtout leur arrogance et leur impolitesse.
Le guide religieux a dit tout son courroux et les a mis en garde qu’en se comportant comme ils ont eu à le faire, ils ne sauraient compter sur un quelconque soutien de la communauté mouride. Il réitéra ces propos à l’occasion de la célébration de la dernière fête de la Tabaski le 25 septembre 2015 tout comme le 20 septembre dernier à la mosquée Massalikoul Jinaan à Dakar. Il faut dire que dès le 25 mars 2015, quelques jours après l’arrestation de Assane Mbacké, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar avait parlé de la même manière à l’occasion du magal de Mbacké Kadior. D’autres figures de proue de la communauté mouride ont eu à s’inscrire dans cette ligne de conduite indiquée par le khalife des mourides pour réitérer des conseils de retenue et de calme à Assane Mbacké qui leur rendait des visites de courtoisie après sa sortie de prison.
Les autorités de Touba sont assez gênées que les faits divers qui défraient la chronique et impliquent des membres de familles religieuses concernent systématiquement des personnes issues de leur communauté. Seulement, Assane Mbacké ne semble avoir cure de tout cela. Il continue de plus belle à violer allègrement les prescriptions du juge de Diourbel. Déjà, le lendemain de sa mise en liberté provisoire, il avait tenu une conférence de presse pour défier les magistrats en indiquant que «personne ne saurait l’empêcher de vaquer à ses occupations et de faire de la politique». Plus grave, il joint l’acte à la parole en multipliant les déclarations et manifestations politiques. Dans une déclaration enflammée à l’occasion du lancement de son mouvement politique le 30 septembre 2015, il appelle à l’insurrection populaire contre le régime de Macky Sall.
De telles déclarations peuvent-elles continuer à être ignorées par les magistrats, surtout que des voix se lèvent pour se demander où sont le juge et le procureur de Diourbel ? L’Etat joue sa crédibilité dans cette histoire et on en connaît des justiciables dont la mesure de liberté provisoire a été rétractée pour avoir enfreint les conditions fixées par le juge. Le malaise est profond à Touba aussi où l’on a craint que de telles attitudes de défiance sapent l’autorité du Khalife général des mourides.
Ainsi, les magistrats avaient été laissés à leurs responsabilités pour réserver une fin de non recevoir aux demandes répétées de mise en liberté provisoire. L’arrogance des jeunes Mbacké-Mbacké qui réclamaient la libération d’un des leurs n’a pas aidé à faciliter la libération de Assane Mbacké. D’un autre côté, l’attitude de la victime Moustapha Cissé Lô, avec des airs de triomphalisme dans des sorties médiatiques tonitruantes, embarrassait aussi les autorités politiques et judiciaires. C’est ainsi qu’après plus de six mois de détention provisoire, le procureur de Diourbel n’a plus estimé devoir s’opposer à une demande de liberté provisoire d’autant que l’intéressé lui-même, très éprouvé par les conditions de vie dans la prison de Diourbel a directement supplié le juge d’instruction et le procureur de lui permettre de sortir de prison.
A sa dernière demande de liberté provisoire, le Parquet de Diourbel se «rapporta à la décision du juge» considérant sans doute que l’inculpé se serait assagi en prison. Le juge tiendra néanmoins à assujettir des conditions précises à la mise en liberté provisoire. Assane Mbacké accepta de se conformer aux prescriptions et interdictions du juge, à savoir de ne pas quitter le territoire national et de se présenter à lui à des dates régulières et surtout de s’abstenir de toutes déclarations ou manifestations publiques. Assane Mbacké a signé bien volontiers accepter de telles conditions fixées par le juge. Quelque part soulagées par la décision de mise en liberté provisoire intervenue le 28 août 2015, les autorités religieuses de Touba s’en étaient félicitées. Mais, le Khalife général des Mourides avait tenu à se montrer ferme à l’endroit de Assane Mbacké et du collectif des jeunes qui le soutenaient. Au cours d’une audience le 31 août 2015, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké leur dira désapprouver totalement leurs méthodes et surtout leur arrogance et leur impolitesse.
Le guide religieux a dit tout son courroux et les a mis en garde qu’en se comportant comme ils ont eu à le faire, ils ne sauraient compter sur un quelconque soutien de la communauté mouride. Il réitéra ces propos à l’occasion de la célébration de la dernière fête de la Tabaski le 25 septembre 2015 tout comme le 20 septembre dernier à la mosquée Massalikoul Jinaan à Dakar. Il faut dire que dès le 25 mars 2015, quelques jours après l’arrestation de Assane Mbacké, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar avait parlé de la même manière à l’occasion du magal de Mbacké Kadior. D’autres figures de proue de la communauté mouride ont eu à s’inscrire dans cette ligne de conduite indiquée par le khalife des mourides pour réitérer des conseils de retenue et de calme à Assane Mbacké qui leur rendait des visites de courtoisie après sa sortie de prison.
Les autorités de Touba sont assez gênées que les faits divers qui défraient la chronique et impliquent des membres de familles religieuses concernent systématiquement des personnes issues de leur communauté. Seulement, Assane Mbacké ne semble avoir cure de tout cela. Il continue de plus belle à violer allègrement les prescriptions du juge de Diourbel. Déjà, le lendemain de sa mise en liberté provisoire, il avait tenu une conférence de presse pour défier les magistrats en indiquant que «personne ne saurait l’empêcher de vaquer à ses occupations et de faire de la politique». Plus grave, il joint l’acte à la parole en multipliant les déclarations et manifestations politiques. Dans une déclaration enflammée à l’occasion du lancement de son mouvement politique le 30 septembre 2015, il appelle à l’insurrection populaire contre le régime de Macky Sall.
De telles déclarations peuvent-elles continuer à être ignorées par les magistrats, surtout que des voix se lèvent pour se demander où sont le juge et le procureur de Diourbel ? L’Etat joue sa crédibilité dans cette histoire et on en connaît des justiciables dont la mesure de liberté provisoire a été rétractée pour avoir enfreint les conditions fixées par le juge. Le malaise est profond à Touba aussi où l’on a craint que de telles attitudes de défiance sapent l’autorité du Khalife général des mourides.
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