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Des jeunes surexcités embrasent les HLM et exigent la libération des personnes arrêtées !

NETTALI.NET -Ce dimanche aux Hlm 1, une bataille rangée entre forces de l’ordre et jeunes du quartier a été évitée de justesse. A l’origine, une manifestation de colère qui a pris des allures d’émeute. La population est en effet montée au créneau pour s’opposer à la construction d’une habitation sur un terrain qui servait d’espace de cérémonies. Mais c’est l’arrestation de deux pères de familles qui a mis le feu aux poudres.


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Juillet 2009 à 01:49 | | 0 commentaire(s)|

Des jeunes surexcités embrasent les HLM et exigent la libération des personnes arrêtées !
Aujourd’hui, le dimanche matin n’a pas été calme aux Hlm 1. Vers 10 heures, des jeunes sont sortis de façon spontanée de la rue menant à l’Avenue Cheikh Ahmadou Bamba et faisant face au Groupe solaire privé Madieye Sall. Scandant des slogans du genre"touchez pas à notre terrain","libérez nos parents", ils ont brûlé des pneus sur l’artère principale des Hlm, bloquant du coup la circulation pendant un bon bout de temps.

Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que les manifestants se replient sans toutefois renoncer à leur volonté de montrer leur mécontentement.

"Nous nous sommes toujours opposés à toute sorte de construction sur ce terrain et nous continuerons à s’y opposer", assure le jeune Babacar Ndoye.

Il s’agit d’un habitant du quartier qui a touché son premier ballon de football sur le terrain à l’origine des échauffourées :"Tous ceux qui ont eu à acquérir le terrain depuis la Sn-Hlm se sont finalement résolus à le revendre au lieu d’y construire. Nous avons toujours eu le soutien des différents chefs de quartier depuis feu Abdou Bara Gueye jusqu’au vieux Abdoulaye Sall. Mais un certain Kanté a décidé d’engager un bras de fer. Il a commencé par porter plainte contre les trois propriétaires des maisons riveraines. Même le vieux Sall décédé était concerné. C’est après qu’ils se sont rendus compte de la bourde", raconte avec force, Babacar Ndoye.

Les deux autres patriarches visés par la plainte sont toujours entre les mains du procureur. C’est ce lundi qu’est prévu leur procès. Interpellés jeudi dernier, Abdou Diouf 74 ans et maladif, selon ses voisins et Mahédi Kandé 78 ans ont été déférés au parquet vendredi. Les habitants du quartier demandent leur élargissement et un renoncement du sieur Kanté à son projet d’édification d’une maison sur le terrain.

Le terrain en question mesure à peine 100 m². Mais il a mobilisé tout un quartier, surtout les jeunes.

Un des leaders du mouvement, Modou Diagne Séni explique pourquoi, malgré le fait que le propriétaire du terrain soit dans ses droits, les populations s’opposent à son projet : "Nous essayons de trouver une solution pour qu’on puisse trouver un autre terrain au sieur Kanté. Car cet espace nous sert de lieu de cérémonies depuis plusieurs décennies. Baptême, prières, cérémonies religieuses et autres, c’est ici que nous les faisons pour ne pas barrer la route."

Plus virulent que le doyen Diagne, un autre jeune noyé dans sa sueur et parlant à haute voix assure que lui et ses camarades préfèrent voir le terrain transformé en cimetière.

"Nous sommes prêts à être enterrés ici un à un plutôt que d’y voir un quelconque édifice. On est assez étouffé comme ça !. On dirait qu’ils ne supportent pas de voir un espace vide dans ce quartier assez densément habité déjà.", peste-t-il.

Il a fallu l’arrivée du sous-préfet de Grand Dakar, Pape Samba Mbodj vers 12 heures 30 pour calmer les ardeurs. Une dizaine d’éléments du Groupement Mobile d’Intervention ont d’abord éteint les pneus, dispersé les attroupements et rendu la circulation sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba à nouveau fluide. Le sous-préfet a privilégié la carotte en optant pour le dialogue avec les populations. Mais le bâton n’en est pas moins visible car quelques minutes après son arrivée, une camionnette a "déversé" une vingtaine d’autres éléments pour parer à toute éventualité. « Nous avons réussi à calmer les jeunes, et dès demain lundi nous étudierons l’affaire avec toutes les parties concernées », se félicite Pape Samba Mbodj.

Aux côtés du sous-préfet Mbodj, il y avait les commissaires de police des Hm 5 et du Point E.

- Par Jaraaf S. -

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