À Tampa
«Je suis sûr qu'ils auront plein de choses adorables à dire à mon sujet», avait ironisé Barack Obama au premier jour de la convention républicaine qui se tient à Tampa. Il ne s'est pas trompé. Dans les discours, sur le floor et dans les couloirs du forum, le président déchaîne plus les passions (négatives) que Mitt Romney (positives). Le gouverneur du New Jersey Chris Christie n'a mentionné le nom du candidat républicain que trois minutes avant la fin de son important discours d'ouverture.
Dans les couloirs, lorsque l'on demande aux délégués et à leurs invités ce qui les attire chez Mitt Romney, ils répondent souvent Paul Ryan, son colistier, et la phrase commence invariablement par le mot «Obama». Le président est, selon eux, en train de transformer l'Amérique en une nation d'assistés - à l'européenne - qui mettrait l'avenir du pays en péril.
À Tampa, welfare, entitlementet food stamps, pour «providence», «aides sociales» et «coupons d'alimentation», (essentiellement destinées aux minorités noire et hispanique, les plus pauvres du pays), sont des mots tabous. Pour Jeff Johns, délégué du Wisconsin, c'est du «gâchis.» «Barack Obama a creusé le déficit budgétaire comme aucun autre président avant lui.» George Bush a certes commencé, admet-il, «mais c'était pour la guerre, pas pour nourrir les assistés». Question de priorité. Rhodes Prince, délégué de l'Alabama, va plus loin: «Obama n'est pas un patriote. Encore quatre ans et l'Amérique sombrera.»
«Un cauchemar de dépendance»
À la tribune, les orateurs se bousculent pour dénoncer les uns après les autres la «gabegie», en ignorant l'amélioration lente de l'économie et l'héritage Bush. Le président de la Chambre des représentants John Boehner a proposé de «jeter dehors» Barack Obama.Pour l'ultraconservateur Rick Santorum, malheureux aux primaires, le président a carrément transformé «le rêve américain de liberté et d'opportunités en un cauchemar de dépendance».
L'Amérique ne manque pas de déçus du président et le parti républicain est en train de capitaliser sur cette faiblesse. L'ancien élu démocrate Artur Davis, récemment converti, est aujourd'hui un héros du Grand Old Party. «On aurait dû savoir que quand la soirée(le discours de Barack Obama à la convention démocrate de 2008) a commencé avec des colonnes grecques en contreplaqué et de la fausse fumée, ça ne pouvait que mal se terminer», a-t-il lancé à la tribune, sous les applaudissements de la foule.
Dans les rangs disciplinés des délégués, on se veut optimiste quant à une victoire de Mitt Romney depuis qu'il a choisi Paul Ryan, même si la passion n'est pas au rendez-vous.
En revanche, chez les partisans du libertarien Ron Paul, on a un discours différent. Les «pauliens» sont en vérité furieux d'un changement de règles de représentation de dernière minute. Ils ont provoqué une mini-insurrection mardi sur le floor. Interrogé sur son soutien à Mitt Romney sur Fox News, Ron Paul a déclaré: «Comptez-moi parmi les indécis.»
Par Adèle Smith
«Je suis sûr qu'ils auront plein de choses adorables à dire à mon sujet», avait ironisé Barack Obama au premier jour de la convention républicaine qui se tient à Tampa. Il ne s'est pas trompé. Dans les discours, sur le floor et dans les couloirs du forum, le président déchaîne plus les passions (négatives) que Mitt Romney (positives). Le gouverneur du New Jersey Chris Christie n'a mentionné le nom du candidat républicain que trois minutes avant la fin de son important discours d'ouverture.
Dans les couloirs, lorsque l'on demande aux délégués et à leurs invités ce qui les attire chez Mitt Romney, ils répondent souvent Paul Ryan, son colistier, et la phrase commence invariablement par le mot «Obama». Le président est, selon eux, en train de transformer l'Amérique en une nation d'assistés - à l'européenne - qui mettrait l'avenir du pays en péril.
À Tampa, welfare, entitlementet food stamps, pour «providence», «aides sociales» et «coupons d'alimentation», (essentiellement destinées aux minorités noire et hispanique, les plus pauvres du pays), sont des mots tabous. Pour Jeff Johns, délégué du Wisconsin, c'est du «gâchis.» «Barack Obama a creusé le déficit budgétaire comme aucun autre président avant lui.» George Bush a certes commencé, admet-il, «mais c'était pour la guerre, pas pour nourrir les assistés». Question de priorité. Rhodes Prince, délégué de l'Alabama, va plus loin: «Obama n'est pas un patriote. Encore quatre ans et l'Amérique sombrera.»
«Un cauchemar de dépendance»
À la tribune, les orateurs se bousculent pour dénoncer les uns après les autres la «gabegie», en ignorant l'amélioration lente de l'économie et l'héritage Bush. Le président de la Chambre des représentants John Boehner a proposé de «jeter dehors» Barack Obama.Pour l'ultraconservateur Rick Santorum, malheureux aux primaires, le président a carrément transformé «le rêve américain de liberté et d'opportunités en un cauchemar de dépendance».
L'Amérique ne manque pas de déçus du président et le parti républicain est en train de capitaliser sur cette faiblesse. L'ancien élu démocrate Artur Davis, récemment converti, est aujourd'hui un héros du Grand Old Party. «On aurait dû savoir que quand la soirée(le discours de Barack Obama à la convention démocrate de 2008) a commencé avec des colonnes grecques en contreplaqué et de la fausse fumée, ça ne pouvait que mal se terminer», a-t-il lancé à la tribune, sous les applaudissements de la foule.
Dans les rangs disciplinés des délégués, on se veut optimiste quant à une victoire de Mitt Romney depuis qu'il a choisi Paul Ryan, même si la passion n'est pas au rendez-vous.
En revanche, chez les partisans du libertarien Ron Paul, on a un discours différent. Les «pauliens» sont en vérité furieux d'un changement de règles de représentation de dernière minute. Ils ont provoqué une mini-insurrection mardi sur le floor. Interrogé sur son soutien à Mitt Romney sur Fox News, Ron Paul a déclaré: «Comptez-moi parmi les indécis.»
Par Adèle Smith