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Désorganisation de la filière, Problémes de distributions et d'informations : Ces problèmes qui empêchent l’envol du riz local

Rédigé par leral.net le Mardi 24 Janvier 2012 à 15:35 | | 0 commentaire(s)|

«Forum d’affaires du Riz local sénégalais», c’est la rencontre initiée par Usaid, pour peser la compétitivité du riz produit chez nous, et cerner les difficultés qui entravent son envol. L’obstacle premier est le manque d’organisation et d’informations. «A l’heure actuelle, au niveau de la vallée, les systèmes d’informations sont tout simplement déficients. C’est de ça qu’on parle quand on parle d’organisation», a diagnostiqué Jean Michel Voisard, du Programme de croissance accélérée de l’Usaid.


Désorganisation de la filière, Problémes de distributions et d'informations  : Ces problèmes qui empêchent l’envol du riz local
Pour lui, «il faut que les distributeurs aient une idée très claire des quantités disponibles, qu’ils soient capables de gérer leur approvisionnement non pas campagne par campagne, mais semaine par semaine». Mais il regrette, «à l’heure actuelle, on est en pleine récolte on n’a aucune idée du stock disponible de riz dans la vallée». Un avis que partagera parfaitement l’importateur de riz Moustapha Tall : «aujourd’hui il n’y a plus à démontrer la compétitivité du produit sénégalais, par rapport au riz importé. Il est compétitif, mais on a un problème d’organisation», s'est-il désolé. Et M. Voisar de l’Usaid dira que si notre riz local est bien présent en milieu rural, il l’est bien moins en zone urbaine : «pour le moment, le riz sénégalais se distribue bien dans la vallée, en région, dans les systèmes traditionnels. Mais il a des difficultés à pénétrer la distribution urbaine et ça c’est souvent à cause d’un déficit d’informations de systèmes qui permettent au riz sénégalais de se brancher sur les réseaux de distribution». Pour Mme Ndiaye Fatimata Doukouré, directrice de la nouvelle société de commercialistion du riz, «les importateurs sont prêts à utiliser leurs réseaux de distribution du riz importé pour mettre
en place le riz produit localement». Mais, l’Etat n’accompagne toujours pas financièrement la nouvelle structure, ce qui l’empêche d’atteindre les objectifs qui lui ont été fixés. «L’Etat avait promis de mettre en place une ligne de crédits pour la société. On nous a demandé de mettre en place un business plan, ce qui a été fait. Donc on va aller au niveau du ministère pour que les engagements de l’Etat puissent être respectés». Ensuite, l’autre problème souligné par les panélistes, c’est la disponibilité du produit. Révélant des projections faites pour 2015, le Dr Fall de l’Isra dira : «à ce rythme, la demande, autour de 2 022, serait de 1,250 millions de tonnes, alors que la production à cette époque, si on va à ce rythme, c’est vrai qu’on a fait des bons cette année, mais ces bons sont abaissés cette année, on serait à hauteur de 500 mille tonnes. Ce sont les hypothèses basées sur les données statistiques. Mais on sait que l’Etat a créé un programme pour atteindre l’autosuffisance en 2015 et il y a des sources de motivation qui vont certainement réduire cette demande qui est soldée par les importations».

Moustapha Tall décrie la libéralisation désorganisée de l’importation du riz
L’importateur de riz Moustapha Tall n’est pas content de la manière dont a été libéralisé le secteur dans lequel il se meut. Pour lui, la libéralisation a
semé la désorganisation de ce secteur, où règne l’anarchie. «Depuis que les importations ont été libéralisées, on n’a que des ennuis. Ce qui n’est
pas organisé, ça ne crée que des problèmes, des pertes incalculables. Tu ne sais même pas où tu vas. C’est une libéralisation qui a été mal organisée», a-t-il pesté, hier, lors du forum d’affaires sur le riz local sénégalais. Pour lui, cette anarchie a été voulue par les gouvernants : «libéraliser de cette manière-là, moi je pense que ça a été voulu, et c’est pour cette raison-là que j’ai rencontré le chef de l’Etat en 2003 pour lui dire que c’est mal organisé. Il a promis d’organiser un Conseil présidentiel, ce qui n’a pas été tenu. Si le Conseil avait eu lieu, peut-être, on aurait pris de bonnes décisions pour avancer. A la place on met Goana, on met Réva. Mais Goana, s’il n’y a pas de contenu, comment voulez-vous avoir des résultats? Ce n’est pas qu’un slogan. Goana ça ne suffit pas de dire Goana et les gens chantent Goana. Non, il faut un contenu pour faire avancer les choses, un moteur», peste l’importateur.
Youssouf SANE
Le Populaire