C'est pour échapper à sa "condition de bête fauve" que cet ancien malfaiteur de 34 ans, qui sera jugé en avril 2013 par la cour d'assises du Rhône pour s'être évadé avec explosifs et otages -avant d'être repris 36 heures plus tard-, s'est lancé dans l'écriture de Condamné à vivre, qui vient de paraître chez Flammarion.
De Fresnes à Clairvaux en passant par Bois-d'Arcy, Lannemezan ou Villefranche-sur-Saône, il dépeint en plus de 300 pages la dizaine de prisons où il a séjourné depuis son incarcération, fin 2002, pour la "tentative d'homicide" d'un policier.
Enclin à l'évasion, aux agressions contre les gardiens et à la confection de pics à glace artisanaux, El Hadj Omar Top insiste sur ses nombreux passages au quartier disciplinaire et surtout à l'isolement, "prison dans la prison" où il se sent réduit à l'état "de détritus".
"Posez-vous la question: être traité comme un objet usagé, y survivrais-je? Simple à savoir. Prenez une couverture et restez une journée entière, nuit comprise, allongé dans une décharge", écrit le prisonnier, classé parmi les quelques centaines de "détenus particulièrement signalés" de France.
"Au cachot, j'ai entendu des braqueurs pleurer, j'ai vu des terroristes gémir de douleur, des jeunes se pendre, boire de l'eau de Javel...", poursuit-il, évoquant "une torture blanche" où l'absence de contacts humains "rend fou", plus sûrement que la faim, le manque de lumière et les bruits incessants.
Au-delà de ce témoignage rare sur l'isolement, dispositif dont l'usage abusif a valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme en 2009, El Hadj Omar Top décrit la grande diversité des conditions de détention, de centrale en maison d'arrêt.
Grandes disparités selon les prisons
"Gamelle pire que le vomi" et rats à Fresnes, dans le Val-de-Marne, contre "prison exemplaire" à Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, avec ses douches propres et son gymnase. Quiétude et vue sur le pic du Midi à Lannemezan, dans les Pyrénées, contre cellules "pas plus larges qu'une tombe" à Clairvaux, centrale ultrasécurisée dans l'Aube.
Au fil de son tour de France pénitentiaire, on voit le détenu s'endurcir à cette "école" où "tout le monde médite plusieurs crimes en secret", organisant des tournois d'"ultimate fighting" en pleine promenade et traquant les "balances" qu'il faudra rouer de coups.
Lorsqu'il raconte son évasion début 2009 de la centrale de Moulins-Yzeure, dans l'Allier, un poème résume son état d'esprit: "Omar le Tigre" (son surnom) s'y brosse en "honnête prédateur, qui fait son job de chasseur", prêt à "déchiqueter" plutôt que de "pourrir en détention".
Insoumis et violent, le prisonnier réussit pourtant à s'assagir le temps de mener à bien une licence de mathématiques, saluant les "hommes merveilleux" qui l'ont formé entre deux séjours au mitard, et découvrant sa propre soif de connaissance.
Surtout, il aspire à se "construire en homme" depuis son mariage avec Clara, visiteuse de prison qui lui a donné fin 2011 un enfant conçu au parloir. Jusque-là indifférent à la justice, dont il disait "ne rien attendre", El Hadj Omar Top cherchera parmi ses jurés lyonnais, en avril prochain, "des hommes et des femmes pour croire encore" en lui.
De Fresnes à Clairvaux en passant par Bois-d'Arcy, Lannemezan ou Villefranche-sur-Saône, il dépeint en plus de 300 pages la dizaine de prisons où il a séjourné depuis son incarcération, fin 2002, pour la "tentative d'homicide" d'un policier.
Enclin à l'évasion, aux agressions contre les gardiens et à la confection de pics à glace artisanaux, El Hadj Omar Top insiste sur ses nombreux passages au quartier disciplinaire et surtout à l'isolement, "prison dans la prison" où il se sent réduit à l'état "de détritus".
"Posez-vous la question: être traité comme un objet usagé, y survivrais-je? Simple à savoir. Prenez une couverture et restez une journée entière, nuit comprise, allongé dans une décharge", écrit le prisonnier, classé parmi les quelques centaines de "détenus particulièrement signalés" de France.
"Au cachot, j'ai entendu des braqueurs pleurer, j'ai vu des terroristes gémir de douleur, des jeunes se pendre, boire de l'eau de Javel...", poursuit-il, évoquant "une torture blanche" où l'absence de contacts humains "rend fou", plus sûrement que la faim, le manque de lumière et les bruits incessants.
Au-delà de ce témoignage rare sur l'isolement, dispositif dont l'usage abusif a valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme en 2009, El Hadj Omar Top décrit la grande diversité des conditions de détention, de centrale en maison d'arrêt.
Grandes disparités selon les prisons
"Gamelle pire que le vomi" et rats à Fresnes, dans le Val-de-Marne, contre "prison exemplaire" à Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, avec ses douches propres et son gymnase. Quiétude et vue sur le pic du Midi à Lannemezan, dans les Pyrénées, contre cellules "pas plus larges qu'une tombe" à Clairvaux, centrale ultrasécurisée dans l'Aube.
Au fil de son tour de France pénitentiaire, on voit le détenu s'endurcir à cette "école" où "tout le monde médite plusieurs crimes en secret", organisant des tournois d'"ultimate fighting" en pleine promenade et traquant les "balances" qu'il faudra rouer de coups.
Lorsqu'il raconte son évasion début 2009 de la centrale de Moulins-Yzeure, dans l'Allier, un poème résume son état d'esprit: "Omar le Tigre" (son surnom) s'y brosse en "honnête prédateur, qui fait son job de chasseur", prêt à "déchiqueter" plutôt que de "pourrir en détention".
Insoumis et violent, le prisonnier réussit pourtant à s'assagir le temps de mener à bien une licence de mathématiques, saluant les "hommes merveilleux" qui l'ont formé entre deux séjours au mitard, et découvrant sa propre soif de connaissance.
Surtout, il aspire à se "construire en homme" depuis son mariage avec Clara, visiteuse de prison qui lui a donné fin 2011 un enfant conçu au parloir. Jusque-là indifférent à la justice, dont il disait "ne rien attendre", El Hadj Omar Top cherchera parmi ses jurés lyonnais, en avril prochain, "des hommes et des femmes pour croire encore" en lui.