Pour ceux qui seraient tentés de briguer la magistrature suprême du Sénégal, il faudra compter avec Serigne Béthio Thioune et ses neuf millions de talibés qu’il dit compter dans son fichier. Personne ne peut faire un trait sur lui. Rien ne va plus entre le président de la République et Cheikh Béthio Thioune. Sur les origines de la brouille entre les ex-amis d’hier, aucune explication. Mais des sources bien informées et proches de l’entourage du chef des Thiantacounes confient : «Wade n’a pas été loyal avec Cheikh Béthio. Quand il a voulu que les Sénégalais le réélisent à la tête du pays, il avait demandé et obtenu son soutien. Mais, depuis que ce vœu s’est réalisé, il l’ignore royalement et manigance même des complots à son endroit.» Et ces sources de poursuivre : «Wade ne consulte plus le Cheikh.» Toutefois, affirment toujours ces sources, le président de la République a tenté tout dernièrement de recoller les morceaux en proposant de recevoir le Cheikh en audience ou bien de venir lui rendre visite au lieu qu’il lui plaira d’indiquer. «Niet», lui aurait rétorqué Cheikh Béthio Thioune.
Interpellé sur ses rapports difficiles avec l’actuel chef de l’Etat, notés après les élections présidentielles et législatives, le commandant en chef des diawrigne de Cheikh Saliou Mbacké reste nuancé, mais consent à dire : «J’ai été invité par lui (le Président Wade) à le soutenir en tant que talibé de Serigne Saliou. Je l’ai soutenu et le Sénégal en est témoin. Pour demain, seul Dieu sait si je vais répéter mon expérience avec lui.» C’est après que Wade a échoué dans toutes ses tentatives de reprendre langue avec son ancien souteneur, qu’entra en jeu son fils Karim Wade. Une première fois, il a envoyé des émissaires auprès du Thiantacoune en chef lors de sa retraite à Keur samba Laobé, un village situé dans le département. Une deuxième fois, le fils du chef de l’Etat et son entourage ont été reçus, toujours à leur demande, à Mermoz. Béthio Thioune, face à la presse confirme en révélant les motifs de l’audience : «Je confirme qu’ils sont venus me voir, mais ils ne sont pas venus me voir en politique. Karim, le fils de maître Abdoulaye Wade, il est venu me rendre visite, mais en préambule de ses propos, il me dit : «Je ne viens pas vous voir, parce que je veux faire de la politique ; je viens vous voir parce que je suis talibé de Serigne Saliou. Vous êtes cheikh de Serigne Saliou, je viens faire mon ziar.» Si elle veut être élevée au niveau de président de la République, elle aurait raison de me rencontrer, la «Génération du concret». Mais qui, au Sénégal, ose prétendre à être président de la République sans faire recours à Cheikh Béthio ? Celui qui me met entre parenthèses, ne sera jamais Président parce que j’ai le monde qui vote.» Sur ses ambitions présidentielles et le parti politique qu’il aurait créé, Béthio Thioune, qui revendique au passage neuf millions de disciples, répond : «L’être change ; je peux un jour changer et vouloir être président de la République. Qu’est-ce qui m’empêche ? J’ai été formé dans les mêmes écoles que les ex-présidents de la République. Je ne suis pas traumatisé par le langage des non-initiés ; ils racontent des histoires. Le jour, où j’en créerais, vous serez les premiers à être informés. Je ne l’exclus pas, mais le jour où çà aura lieu, je suis persuadé que vous serez les premiers informés.»
PROCESSION POUR UN PACTE D’ALLEGEANCE
Auparavant, à la tête d’une longue procession, Cheikh Béthio Thioune et sa suite ont marché sur une distance de 4 km pour venir renouveler leur pacte d’allégeance à Serigne Cheikh Saliou. L’itinéraire qui a été choisi en premier lieu, a été changé conformément aux directives de Serigne Cheikh Saliou, qui a enjoint Béthio Thioune et ses talibés de respecter scrupuleusement les interdits du Khalife général des Mourides qui leur avait demandé de ne pas arpenter la route menant directement à la mosquée en passant par la gare routière. Ce qui a été fait devant les yeux des limiers qui veillaient au grain. D’ailleurs, ce ziar, si on en croit Cheikh Béthio Thioune, n’a jamais connu une aussi grande ampleur. Combien étaient-ils à venir répondre à l’invitation de leur guide ? Difficile de répondre à une telle question, vu la marée humaine qui a déferlé vers la résidence du regretté Serigne Saliou Mbacké. Des scènes d’hystérie et des évanouissements ont été dénombrés au fur et à mesure qu’approchaient les marcheurs. Et le clou a été atteint dans la maison du cinquième Khalife des Mourides. Face à cette déferlante humaine, la sécurité du Cheikh n’avait trouvé comme réponse que d’user de gourdins et de ceinturons pour contenir tout ce beau monde qui coûte que coûte, voulait s’approcher du Cheikh. Devant le khalife de Serigne Saliou, Cheik Béthio Thioune rendra grâce à son regretté marabout. Parlant du dernier fils de Bamba sur terre, il dira : «Je ne cesserai jamais de lui rendre grâce tant que je serais en vie et même au-delà car, n’eût été lui, je ne serais pas devenu ce que je suis aujourd’hui.» Fidèle à sa réputation, celui qui a été intronisé commandant des Diawrigne par le fils aîné de Serigne Saliou dira : «Serigne Saliou n’est pas mort et ne mourra jamais. Il est éternel.» Et c’est ce qui explique que, pour lui, rien n’est de trop pour se rappeler cet être incommensurable. Ainsi pour les besoins du ziar, 20 tonnes de riz pour une valeur de 5 600 000 francs, 60 bœufs à 300 000 francs l’un, soit 18 000 000 francs, 15 000 000 de francs pour les condiments, 300 bidons de 20 litres à raison de 18 000 francs le bidon soit 5 400 000 francs, 190 sacs d’oignons, un camion rempli d’eau minérale et un autre de boissons, etc., ont été distribués aux invités. Cheikh Béthiou a demandé à tous les talibés, le moment venu, de prendre le chemin de Khelcom pour les opérations de récolte des cultures. Une grosse enveloppe dont le contenu a été gardé secret a été remise au Khalife de Serigne Saliou qui a remercié Cheikh Béthio Thioune et révélé qu’il avait envoyé des émissaires auprès de El hadji Mouhamadou Lamine Bara pour l’informer du ziar que son talibé devait venir faire samedi dernier. Ce qui a eu le mérite de couper court aux rumeurs qui disaient que le Khalife général des Mourides n’était pas informé.
Interpellé sur ses rapports difficiles avec l’actuel chef de l’Etat, notés après les élections présidentielles et législatives, le commandant en chef des diawrigne de Cheikh Saliou Mbacké reste nuancé, mais consent à dire : «J’ai été invité par lui (le Président Wade) à le soutenir en tant que talibé de Serigne Saliou. Je l’ai soutenu et le Sénégal en est témoin. Pour demain, seul Dieu sait si je vais répéter mon expérience avec lui.» C’est après que Wade a échoué dans toutes ses tentatives de reprendre langue avec son ancien souteneur, qu’entra en jeu son fils Karim Wade. Une première fois, il a envoyé des émissaires auprès du Thiantacoune en chef lors de sa retraite à Keur samba Laobé, un village situé dans le département. Une deuxième fois, le fils du chef de l’Etat et son entourage ont été reçus, toujours à leur demande, à Mermoz. Béthio Thioune, face à la presse confirme en révélant les motifs de l’audience : «Je confirme qu’ils sont venus me voir, mais ils ne sont pas venus me voir en politique. Karim, le fils de maître Abdoulaye Wade, il est venu me rendre visite, mais en préambule de ses propos, il me dit : «Je ne viens pas vous voir, parce que je veux faire de la politique ; je viens vous voir parce que je suis talibé de Serigne Saliou. Vous êtes cheikh de Serigne Saliou, je viens faire mon ziar.» Si elle veut être élevée au niveau de président de la République, elle aurait raison de me rencontrer, la «Génération du concret». Mais qui, au Sénégal, ose prétendre à être président de la République sans faire recours à Cheikh Béthio ? Celui qui me met entre parenthèses, ne sera jamais Président parce que j’ai le monde qui vote.» Sur ses ambitions présidentielles et le parti politique qu’il aurait créé, Béthio Thioune, qui revendique au passage neuf millions de disciples, répond : «L’être change ; je peux un jour changer et vouloir être président de la République. Qu’est-ce qui m’empêche ? J’ai été formé dans les mêmes écoles que les ex-présidents de la République. Je ne suis pas traumatisé par le langage des non-initiés ; ils racontent des histoires. Le jour, où j’en créerais, vous serez les premiers à être informés. Je ne l’exclus pas, mais le jour où çà aura lieu, je suis persuadé que vous serez les premiers informés.»
PROCESSION POUR UN PACTE D’ALLEGEANCE
Auparavant, à la tête d’une longue procession, Cheikh Béthio Thioune et sa suite ont marché sur une distance de 4 km pour venir renouveler leur pacte d’allégeance à Serigne Cheikh Saliou. L’itinéraire qui a été choisi en premier lieu, a été changé conformément aux directives de Serigne Cheikh Saliou, qui a enjoint Béthio Thioune et ses talibés de respecter scrupuleusement les interdits du Khalife général des Mourides qui leur avait demandé de ne pas arpenter la route menant directement à la mosquée en passant par la gare routière. Ce qui a été fait devant les yeux des limiers qui veillaient au grain. D’ailleurs, ce ziar, si on en croit Cheikh Béthio Thioune, n’a jamais connu une aussi grande ampleur. Combien étaient-ils à venir répondre à l’invitation de leur guide ? Difficile de répondre à une telle question, vu la marée humaine qui a déferlé vers la résidence du regretté Serigne Saliou Mbacké. Des scènes d’hystérie et des évanouissements ont été dénombrés au fur et à mesure qu’approchaient les marcheurs. Et le clou a été atteint dans la maison du cinquième Khalife des Mourides. Face à cette déferlante humaine, la sécurité du Cheikh n’avait trouvé comme réponse que d’user de gourdins et de ceinturons pour contenir tout ce beau monde qui coûte que coûte, voulait s’approcher du Cheikh. Devant le khalife de Serigne Saliou, Cheik Béthio Thioune rendra grâce à son regretté marabout. Parlant du dernier fils de Bamba sur terre, il dira : «Je ne cesserai jamais de lui rendre grâce tant que je serais en vie et même au-delà car, n’eût été lui, je ne serais pas devenu ce que je suis aujourd’hui.» Fidèle à sa réputation, celui qui a été intronisé commandant des Diawrigne par le fils aîné de Serigne Saliou dira : «Serigne Saliou n’est pas mort et ne mourra jamais. Il est éternel.» Et c’est ce qui explique que, pour lui, rien n’est de trop pour se rappeler cet être incommensurable. Ainsi pour les besoins du ziar, 20 tonnes de riz pour une valeur de 5 600 000 francs, 60 bœufs à 300 000 francs l’un, soit 18 000 000 francs, 15 000 000 de francs pour les condiments, 300 bidons de 20 litres à raison de 18 000 francs le bidon soit 5 400 000 francs, 190 sacs d’oignons, un camion rempli d’eau minérale et un autre de boissons, etc., ont été distribués aux invités. Cheikh Béthiou a demandé à tous les talibés, le moment venu, de prendre le chemin de Khelcom pour les opérations de récolte des cultures. Une grosse enveloppe dont le contenu a été gardé secret a été remise au Khalife de Serigne Saliou qui a remercié Cheikh Béthio Thioune et révélé qu’il avait envoyé des émissaires auprès de El hadji Mouhamadou Lamine Bara pour l’informer du ziar que son talibé devait venir faire samedi dernier. Ce qui a eu le mérite de couper court aux rumeurs qui disaient que le Khalife général des Mourides n’était pas informé.