Déjà, une bonne frange de la communauté intellectuelle voit à travers la nomination de Diagna Ndiaye « un privilège de trop qui remet en cause le nationalisme prôné et voulu par les devanciers de l’actuel président ». Car, à en croire nos interlocuteurs, Diagna Ndiaye ne s’évertuera « jamais » à ramer à contre-courant de la volonté des Mimran, qui avaient bénéficié de l’octroi du monopole sur la production et la vente du sucre depuis le président Senghor. En clair, M. Ndiaye va s’employer à casser toute concurrence potentielle à son employeur dans le secteur du sucre, de la farine et du secteur bancaire et les multiples et diverses sociétés appartenant aux Mimran. On ne peut pas se hasarder à scier la branche sur laquelle on est assis. Si Diagna Ndiaye va rabattre des investisseurs, ce sera donc dans les secteurs où les Mimran n’ont pas investi au Sénégal. De ce fait, pour des opérateurs économiques la nomination de Diagna Ndiaye est un frein aux « initiatives locales », voire même un coup de massue sur la tête des opérateurs économiques sénégalais. Nos interlocuteurs signalent que juste quelques jours après la mesure prise par Macky Sall, 10 000 tonnes de sucre exporté par des hommes d’affaires sénégalais sont en souffrance au Port autonome de Dakar. Elles représentent une valeur de 6 milliards de francs Cfa. Pour les importateurs victimes de cette situation, ce n’est hélas que le début d’un commencement. Car, « Diagna Ndiaye est très connu de ses patrons pour se hasarder à ne pas servir leurs intérêts ». Ils trouvent que le Sénégal « regorge tellement de cadres que le président Macky Sall pouvait se passer du choix d’un ministre-conseiller partisan ». Des grincements de dents que Diagna Ndiaye et son nouvel employeur gagneraient à calmer. Car, le minimum pour un investisseur est, d’abord, de s’assurer de l’environnement des affaires du pays qu’il cible.
Xibar.net, La redaction
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