Qui l’eût cru ?
Oui, dans la déchirure des inimitiés politiques qui se figent, des divergences d’opinion qui se cristallisent et des fossés entre frères qui se creusent, peu d’entre nous pouvait croire au retour de la paix des braves, à travers ces mains qui se cherchent en attendant de se trouver, de se tenir pour mieux faire tenir debout et droit, notre si cher pays.
Aujourd’hui n’est pas hier. Or, aujourd’hui est encore incertain. Car, l’apaisement a gagné les esprits. Certes. Il nous reste à lui ouvrir nos cœurs.
Comment ?
Par le dialogue bien entendu. No,n ce dialogue circonstanciel, à visée conjoncturelle, mais bien un dialogue franc, en profondeur. Un dialogue patriotique et républicain ; un dialogue ni pour Jean ni pour Demba. Un dialogue de tous ; un dialogue pour tous. Un dialogue « Ndiaye » comme ce nom presque totem de notre cher pays.
« (…) Le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue », nous renseigne Hannah Arendt.
Dès lors le dialogue, le vrai, n’est pas moyen, mais finalité. Le dialogue, le bon, n’est pas échappatoire ni exutoire. Il est essence. Et l’essence ne se refuse pas ; l’essence ne s’instrumentalise pas.
Passé le temps des forces dites vives, est venu le temps des forces intelligentes.
Nous en appelons donc à l’intelligence collective qui fait homme, afin de renouer le fil de ce que Aristote considère comme étant l’essence de la vie en cité.
Le Sénégal le vaut bien.
Le Sénégal le vaut bien. En effet. Mais, nous tous, voulons-nous individuellement, collectivement et avant tout, le bien du Sénégal ? Ou faisons-nous passer notre bien propre par la voie de ce bien commun que l’on arbore, pour mieux servir ce bien nôtre, personnel, individuel et égotiste ?
Il nous faut décidément un supplément de courage pour faire un dialogue fondateur d'avenir, pour la nation entière. Il nous faut assurément un surplus d’âme pour taire nos divergences pas si divergentes, lorsqu’elles convergent toutes vers ce Sénégal un et pour tous…
Ainsi, la crainte légitime de Henri Lafrance, point ne nous impactera. Pour lui, « peu importe le dialogue ou le monologue, les gens ne comprennent et ne saisissent que ce qui fait leur affaire ». Car nous faisons du Sénégal et du Sénégal seulement, notre affaire.
Passé le temps des césures socio-politiques, dans l’épaisseur des opinions clivantes mal canalisées, est venu le temps du Sénégal, le temps du retour à soi ; le temps du retour aux sources. Retour donc vers ce fondamentalement sénégalais, que l’on n’aurait jamais dû quitter : waxtaane, yewteré en pulaar.
Le Sénégal n’a pas attendu Aristote pour acquiescer à ce que les Grecs appelaient « philanthropia », « amour de l’homme. Car dans ce Sénégal nôtre, nous scandons depuis des millénaires, « nitt, nitt moy garabame » ou son équivalent en poular si mal compris et bien galvaudé, « neddo ko bandoum », signifiant que l’être humain ne vaut que par son rapport à son semblable.
Dialoguer donc ; en acceptant que c’est ce qui nous fait homme. Car l’homme est le seul animal qui ne règle pas que par la ruse ou par la violence ses différends.
Un dialogue inclusif ; un dialogue total. Pour que les rumeurs soient tues à jamais ; les rancœurs réfrénées ; les déchirures dépassées et que les ambitions soient énergie collective et non carburant corrosif.
Oui, un dialogue Total. Au-delà des apparences qui se soignent, des images qui arrangent et des postures qui arrondissent, nous souhaitons un dialogue à la fois horizontal et vertical.
Un dialogue pour le Sénégal.
Le Sénégal vaut tous les sacrifices. Sacrifions nos attentes partisanes, pour ce pays qui nous a tout donné et sans lequel, nous ne sommes rien.
Mamadou Thiam, président du Mouvement Agir pour l’émergence
mamadouthiam@hotmail.com
Oui, dans la déchirure des inimitiés politiques qui se figent, des divergences d’opinion qui se cristallisent et des fossés entre frères qui se creusent, peu d’entre nous pouvait croire au retour de la paix des braves, à travers ces mains qui se cherchent en attendant de se trouver, de se tenir pour mieux faire tenir debout et droit, notre si cher pays.
Aujourd’hui n’est pas hier. Or, aujourd’hui est encore incertain. Car, l’apaisement a gagné les esprits. Certes. Il nous reste à lui ouvrir nos cœurs.
Comment ?
Par le dialogue bien entendu. No,n ce dialogue circonstanciel, à visée conjoncturelle, mais bien un dialogue franc, en profondeur. Un dialogue patriotique et républicain ; un dialogue ni pour Jean ni pour Demba. Un dialogue de tous ; un dialogue pour tous. Un dialogue « Ndiaye » comme ce nom presque totem de notre cher pays.
« (…) Le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue », nous renseigne Hannah Arendt.
Dès lors le dialogue, le vrai, n’est pas moyen, mais finalité. Le dialogue, le bon, n’est pas échappatoire ni exutoire. Il est essence. Et l’essence ne se refuse pas ; l’essence ne s’instrumentalise pas.
Passé le temps des forces dites vives, est venu le temps des forces intelligentes.
Nous en appelons donc à l’intelligence collective qui fait homme, afin de renouer le fil de ce que Aristote considère comme étant l’essence de la vie en cité.
Le Sénégal le vaut bien.
Le Sénégal le vaut bien. En effet. Mais, nous tous, voulons-nous individuellement, collectivement et avant tout, le bien du Sénégal ? Ou faisons-nous passer notre bien propre par la voie de ce bien commun que l’on arbore, pour mieux servir ce bien nôtre, personnel, individuel et égotiste ?
Il nous faut décidément un supplément de courage pour faire un dialogue fondateur d'avenir, pour la nation entière. Il nous faut assurément un surplus d’âme pour taire nos divergences pas si divergentes, lorsqu’elles convergent toutes vers ce Sénégal un et pour tous…
Ainsi, la crainte légitime de Henri Lafrance, point ne nous impactera. Pour lui, « peu importe le dialogue ou le monologue, les gens ne comprennent et ne saisissent que ce qui fait leur affaire ». Car nous faisons du Sénégal et du Sénégal seulement, notre affaire.
Passé le temps des césures socio-politiques, dans l’épaisseur des opinions clivantes mal canalisées, est venu le temps du Sénégal, le temps du retour à soi ; le temps du retour aux sources. Retour donc vers ce fondamentalement sénégalais, que l’on n’aurait jamais dû quitter : waxtaane, yewteré en pulaar.
Le Sénégal n’a pas attendu Aristote pour acquiescer à ce que les Grecs appelaient « philanthropia », « amour de l’homme. Car dans ce Sénégal nôtre, nous scandons depuis des millénaires, « nitt, nitt moy garabame » ou son équivalent en poular si mal compris et bien galvaudé, « neddo ko bandoum », signifiant que l’être humain ne vaut que par son rapport à son semblable.
Dialoguer donc ; en acceptant que c’est ce qui nous fait homme. Car l’homme est le seul animal qui ne règle pas que par la ruse ou par la violence ses différends.
Un dialogue inclusif ; un dialogue total. Pour que les rumeurs soient tues à jamais ; les rancœurs réfrénées ; les déchirures dépassées et que les ambitions soient énergie collective et non carburant corrosif.
Oui, un dialogue Total. Au-delà des apparences qui se soignent, des images qui arrangent et des postures qui arrondissent, nous souhaitons un dialogue à la fois horizontal et vertical.
Un dialogue pour le Sénégal.
Le Sénégal vaut tous les sacrifices. Sacrifions nos attentes partisanes, pour ce pays qui nous a tout donné et sans lequel, nous ne sommes rien.
Mamadou Thiam, président du Mouvement Agir pour l’émergence
mamadouthiam@hotmail.com