Réeroo amul, ñakka waxtaan a am. Il n’y a pas de malentendu seulement subsiste l’absence de dialogue.
Source : https://www.dakaractu.com/Dialoguer-n-est-pas-capi...
Il n’est pas besoin d’être un expert ou un acteur politique chevronné pour comprendre que
nous sommes dans un tourment collectif, malgré la décision du Conseil constitutionnel qui
apporte un bol d’air, sans mettre à disposition toutes les réponses. Les problèmes demeurent,
relativement au processus électoral, avec la multitude de contestations des spoliés par là, des
recalés par ci, des partisans du statu quo ante, ou des attentes de ceux qui désirent une remise
à zéro des compteurs. La floraison d’interrogations sur la date du scrutin, sur la fiabilité du
fichier, sur la double nationalité des candidats admis à participer aux élections, etc., tout cela
est révélateur d’un désordre que la simple évocation des codes et règles de droit ne résoud pas
automatiquement. La diversité et le nombre d’interprétations, de la part des agrégés et experts
juridiques, en est la preuve.
Dans de telles conditions, être dans le fétichisme des dates et des principes, pour reprendre les
propos de Me Ousmane Ngom à un média de la place, ne nous permet pas d’avancer. C’est
même d’une certaine manière reporter les problèmes aux lendemains tout proches, avec le
risque de leur aggravation. Par ailleurs, le fétichisme n’engendre, pour la plupart des cas, que
de la désillusion. Face à ce tourment collectif, à cette épreuve qui fragilise notre stabilité et
notre unité, face à cette crise de confiance, de légitimité et d’autorité qui se profile, une remise
à l’ordre est nécessaire. J’entends la voix de mes jeunes amis, qui me dit qu’il n’y a d’ordre
que républicain. Heureusement ! Car en dehors de la République, et de ses fondements et
institutions, le péril nous guette. Mais l’ordre républicain n’est pas un dogme figé. L’ordre
républicain, c’est une harmonie qui se réajuste face aux réalités et à ses désordres, sur la base
de règles consensuelles, fondées sur la raison et les valeurs sociétales. C’est alors une
construction permanente mais partagée, entre les acteurs politiques et sociaux. Et là, il est
grand temps !
J’emprunte la formule à mon homonyme et guide, Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amine,
qu’Allah agrée ses œuvres. Il est grand temps ! Il est grand temps que nous nous parlions, que
nous dissipions ces voiles de suspicion, de méfiance réciproque et de défiance, que nous
démolissions ces cloisons de peur qui nous font nous dresser les uns contre les autres, pour
nous retrouver autour de ce que nous avons en commun et que nous ne pouvons pas nous
partager, le Sénégal.
Ce n’est pas la première fois que, sur le long chemin de la démocratie, notre pays traverse des
écueils qui menacent sa stabilité et son unité. Et nous nous en sommes sortis, car nous avons
toujours pu retrouver notre nature, en tant que pays de dialogue. À l’image de l’adage qui dit
qu’il est facile à l’oiseau de voler, car c’est sa nature, on peut dire qu’il doit être facile alors
pour le Sénégal de dialoguer, puisque c’est un pays de dialogue.
Dialoguer, c’est permettre les mutations positives
Dialoguer n’est pas un aveu de faiblesse ni de capitulation, c’est une posture de sagesse et de
grandeur que seuls peuvent adopter ceux et celles qui sont conscients des enjeux. Ce sont de
tels guides qui sont capables de prendre des décisions qui semblent ramer à contre-courant de
leurs intérêts du moment, mais qui concourent à la victoire des lendemains proches, sur la
base d’acquis consolidés. C’est une posture de maturité, que de faire des arrangements
aujourd’hui, à la place d’une épreuve de force inféconde, et construire les conditions d’arriver
aux objectifs, dans le futur. Le dialogue est un outil qui permet les mutations positives pour
éviter les fractures irréversibles.
Deux ou trois exemples pour illustrer mon propos.
Le premier porte sur la posture du Messager d’Allah lors de l’arrangement avec les
Qurayshites, qui a conclu « l’accord de Hudaybiya ». Alors qu’il était tout proche de la
Mecque avec ses compagnons et les fidèles, pour accomplir le rituel de la ‘umra, il fut stoppé
à Hudaybiya et empêché de poursuivre son chemin. Et il dut, après des pourparlers avec des
négociateurs Qurayshites, reporter sa ‘umra à l’année suivante. Cet arrangement, connu sous
le nom de « pacte de Hudaybiya », avait irrité certains de ses compagnons, dont Ali son
cousin et gendre, qui avaient manifesté leur désaccord. Certes cette décision n’était pas
agréable à prendre, c’était comme une reddition, mais le Messager d’Allah avait compris
qu’aussi difficile soit-elle, c’était la bonne à prendre. Et le triomphe de la conquête de la
Mecque sans effusion de sang en fut la résultante.
Le 2e exemple se rapporte à Mandela. Après 27 années d’une longue, âpre et meurtrière lutte
conte l’apartheid, alors qu’il était encore en prison, il a encouragé et conduit la réconciliation,
a négocié avec ses plus irréductibles adversaires, pour entrer dans le gouvernement de Klerk.
Cela a contribué à créer les bases de la nouvelle Afrique du Sud, nation arc-en-ciel, et lui a
valu le prix Nobel de là paix.
Le 3 e exemple est bien de chez nous, avec les Présidents Diouf et Wade, et avec eux une partie
de la classe politique sénégalaise d’alors. Ils avaient compris que s’arc-bouter sur des
positions irréductibles risquait de nous précipiter dans le gouffre. Leurs conversations
secrètes, leurs concertations et négociations confidentielles, ont balisé la route à l’alternance
de 2000, grâce aux cadres consensuels établis pour une vie politique apaisée. C’est dire que le
dialogue, loin d’être une capitulation, est une posture de dépassement et de progrès, même si,
sur le cliché de l’instantané, certains le perçoivent comme une abdication. Il n’en est rien ! Le
dialogue est un moyen de retrouver la bonne direction et de s’y engager, pour sortir des
impasses de la passion aveugle et aller de l’avant, avec la boussole de la raison.
Convertir une réalité conflictuelle en réalité consensuelle
Aujourd’hui, tout le monde constate que le climat sociopolitique actuel est vicié par la
méfiance réciproque, et c’est un défi complexe de vouloir le transformer en environnement
propice à la construction de la paix sociale. Complexe oui, mais pas impossible, il y a bien des
chemins pour y parvenir si nous voulons rester ce pays distingué dans le concert des nations.
Et plus tôt nous redeviendrons unis, grâce à la gestion intelligente et sage de la diversité et de
la pluralité politique, mieux ce sera pour nous et nos enfants. Plus tôt nous comprendrons que
les divergences une fois exprimées et bien exprimées, sont des invitations à trouver un
minimum de convergence, mieux ce sera pour réduire les fractures, apaiser les souffrances, et
rassurer sur l’avenir de notre démocratie.
Pour cela, il est impératif que nous empruntions le chemin de la rencontre et de la
conversation, avec un sentiment autre que la haine. Car la haine fausse le chemin, par sa
capacité à distordre les perceptions et à crisper les positions. Et il est illusoire de vouloir sortir
de la crise par le radicalisme des uns et des autres, l'héroïsme aveugle sur le front de la rue,
l’outrance du discours des oppositions, ou l’arrogance des hommes au pouvoir. Ce dont il
s’agit, c’est d’adresser une réalité conflictuelle e...
nous sommes dans un tourment collectif, malgré la décision du Conseil constitutionnel qui
apporte un bol d’air, sans mettre à disposition toutes les réponses. Les problèmes demeurent,
relativement au processus électoral, avec la multitude de contestations des spoliés par là, des
recalés par ci, des partisans du statu quo ante, ou des attentes de ceux qui désirent une remise
à zéro des compteurs. La floraison d’interrogations sur la date du scrutin, sur la fiabilité du
fichier, sur la double nationalité des candidats admis à participer aux élections, etc., tout cela
est révélateur d’un désordre que la simple évocation des codes et règles de droit ne résoud pas
automatiquement. La diversité et le nombre d’interprétations, de la part des agrégés et experts
juridiques, en est la preuve.
Dans de telles conditions, être dans le fétichisme des dates et des principes, pour reprendre les
propos de Me Ousmane Ngom à un média de la place, ne nous permet pas d’avancer. C’est
même d’une certaine manière reporter les problèmes aux lendemains tout proches, avec le
risque de leur aggravation. Par ailleurs, le fétichisme n’engendre, pour la plupart des cas, que
de la désillusion. Face à ce tourment collectif, à cette épreuve qui fragilise notre stabilité et
notre unité, face à cette crise de confiance, de légitimité et d’autorité qui se profile, une remise
à l’ordre est nécessaire. J’entends la voix de mes jeunes amis, qui me dit qu’il n’y a d’ordre
que républicain. Heureusement ! Car en dehors de la République, et de ses fondements et
institutions, le péril nous guette. Mais l’ordre républicain n’est pas un dogme figé. L’ordre
républicain, c’est une harmonie qui se réajuste face aux réalités et à ses désordres, sur la base
de règles consensuelles, fondées sur la raison et les valeurs sociétales. C’est alors une
construction permanente mais partagée, entre les acteurs politiques et sociaux. Et là, il est
grand temps !
J’emprunte la formule à mon homonyme et guide, Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amine,
qu’Allah agrée ses œuvres. Il est grand temps ! Il est grand temps que nous nous parlions, que
nous dissipions ces voiles de suspicion, de méfiance réciproque et de défiance, que nous
démolissions ces cloisons de peur qui nous font nous dresser les uns contre les autres, pour
nous retrouver autour de ce que nous avons en commun et que nous ne pouvons pas nous
partager, le Sénégal.
Ce n’est pas la première fois que, sur le long chemin de la démocratie, notre pays traverse des
écueils qui menacent sa stabilité et son unité. Et nous nous en sommes sortis, car nous avons
toujours pu retrouver notre nature, en tant que pays de dialogue. À l’image de l’adage qui dit
qu’il est facile à l’oiseau de voler, car c’est sa nature, on peut dire qu’il doit être facile alors
pour le Sénégal de dialoguer, puisque c’est un pays de dialogue.
Dialoguer, c’est permettre les mutations positives
Dialoguer n’est pas un aveu de faiblesse ni de capitulation, c’est une posture de sagesse et de
grandeur que seuls peuvent adopter ceux et celles qui sont conscients des enjeux. Ce sont de
tels guides qui sont capables de prendre des décisions qui semblent ramer à contre-courant de
leurs intérêts du moment, mais qui concourent à la victoire des lendemains proches, sur la
base d’acquis consolidés. C’est une posture de maturité, que de faire des arrangements
aujourd’hui, à la place d’une épreuve de force inféconde, et construire les conditions d’arriver
aux objectifs, dans le futur. Le dialogue est un outil qui permet les mutations positives pour
éviter les fractures irréversibles.
Deux ou trois exemples pour illustrer mon propos.
Le premier porte sur la posture du Messager d’Allah lors de l’arrangement avec les
Qurayshites, qui a conclu « l’accord de Hudaybiya ». Alors qu’il était tout proche de la
Mecque avec ses compagnons et les fidèles, pour accomplir le rituel de la ‘umra, il fut stoppé
à Hudaybiya et empêché de poursuivre son chemin. Et il dut, après des pourparlers avec des
négociateurs Qurayshites, reporter sa ‘umra à l’année suivante. Cet arrangement, connu sous
le nom de « pacte de Hudaybiya », avait irrité certains de ses compagnons, dont Ali son
cousin et gendre, qui avaient manifesté leur désaccord. Certes cette décision n’était pas
agréable à prendre, c’était comme une reddition, mais le Messager d’Allah avait compris
qu’aussi difficile soit-elle, c’était la bonne à prendre. Et le triomphe de la conquête de la
Mecque sans effusion de sang en fut la résultante.
Le 2e exemple se rapporte à Mandela. Après 27 années d’une longue, âpre et meurtrière lutte
conte l’apartheid, alors qu’il était encore en prison, il a encouragé et conduit la réconciliation,
a négocié avec ses plus irréductibles adversaires, pour entrer dans le gouvernement de Klerk.
Cela a contribué à créer les bases de la nouvelle Afrique du Sud, nation arc-en-ciel, et lui a
valu le prix Nobel de là paix.
Le 3 e exemple est bien de chez nous, avec les Présidents Diouf et Wade, et avec eux une partie
de la classe politique sénégalaise d’alors. Ils avaient compris que s’arc-bouter sur des
positions irréductibles risquait de nous précipiter dans le gouffre. Leurs conversations
secrètes, leurs concertations et négociations confidentielles, ont balisé la route à l’alternance
de 2000, grâce aux cadres consensuels établis pour une vie politique apaisée. C’est dire que le
dialogue, loin d’être une capitulation, est une posture de dépassement et de progrès, même si,
sur le cliché de l’instantané, certains le perçoivent comme une abdication. Il n’en est rien ! Le
dialogue est un moyen de retrouver la bonne direction et de s’y engager, pour sortir des
impasses de la passion aveugle et aller de l’avant, avec la boussole de la raison.
Convertir une réalité conflictuelle en réalité consensuelle
Aujourd’hui, tout le monde constate que le climat sociopolitique actuel est vicié par la
méfiance réciproque, et c’est un défi complexe de vouloir le transformer en environnement
propice à la construction de la paix sociale. Complexe oui, mais pas impossible, il y a bien des
chemins pour y parvenir si nous voulons rester ce pays distingué dans le concert des nations.
Et plus tôt nous redeviendrons unis, grâce à la gestion intelligente et sage de la diversité et de
la pluralité politique, mieux ce sera pour nous et nos enfants. Plus tôt nous comprendrons que
les divergences une fois exprimées et bien exprimées, sont des invitations à trouver un
minimum de convergence, mieux ce sera pour réduire les fractures, apaiser les souffrances, et
rassurer sur l’avenir de notre démocratie.
Pour cela, il est impératif que nous empruntions le chemin de la rencontre et de la
conversation, avec un sentiment autre que la haine. Car la haine fausse le chemin, par sa
capacité à distordre les perceptions et à crisper les positions. Et il est illusoire de vouloir sortir
de la crise par le radicalisme des uns et des autres, l'héroïsme aveugle sur le front de la rue,
l’outrance du discours des oppositions, ou l’arrogance des hommes au pouvoir. Ce dont il
s’agit, c’est d’adresser une réalité conflictuelle e...
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