Un peu moins d'un mois après avoir résilié son contrat à l'amiable avec l'Olympique de Marseiille, Lassana Diarraa tenu à revenir, lundi soir sur BeiN Sports, sur son aventure phocéenne et cette fin en queue de poisson. Pour le milieu de terrain, qui sortait d'une période de seize mois sans jouer, tout avait parfaitement commencé: "Je suis arrivé avec une vraie envie de réussir et une vraie ambition".
Un retour au premier plan, qui lui a permis également de retrouver rapidement l'équipe de France et qui a fait le bonheur de l'équipe phocéenne. Mais s'il s'est engagé officiellement pour trois ans avec l'OM, l'ancien de Chelsea et du Real indique aussi avoir signé un contrat sous seing privé (non reconnu en France), qui lui permettait d'aller voir ailleurs au bout d'un an en cas d'offre intéressante. Et c'est là que le bât blesse. Le club n'aurait pas respecté sa promesse.
"J'ai pris des engagements et le club a pris des engagements. J'ai respecté les miens, le club n'a pas payé de transfert, n'a rien payé. Mais l'OM n'a pas respecté ses engagements envers moi. La saison se passe bien, je réintègre l'équipe de France, je suis dans le bon wagon pour l'Euro (qu'il loupe finalement sur blessure). J'ai des sollicitations, j'ai signé un contrat sous seing privé qui dit que je suis libre. Je fais valoir mes droits. Je vais être franc avec vous, je n'aurais jamais signé à l'OM si je n'avais pas signé ce contrat sous seing privé".
"J'ai du caractère"
Longtemps évoquée, la question de son amende de 10 millions d'euros pour rupture abusive de contrat avec son précédent club le Lokomotiv Moscou ne serait jamais entrée en ligne de compte selon Lass: "Je m’engageais à payer une supposée amende, le club s’engageait à me libérer en cas de proposition intéressante. Dès janvier, j’aurai pu partir dans des clubs plus prestigieux, mais c'était hors de question, Marseille m’a tendu la main. En revanche, si cet été j'avais des offres de clubs jouant la Ligue des champions, j'ai dit au club qu'il fallait me libérer". Aujourd'hui, le joueur dit avoir réglé le litige avec le club moscovite en payant personnellement son amende.
Agréablement surpris par les performances de Lass, l'OM, qui est alors en train de changer de direction (Magarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune cèdent la place à Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud), l'aurait donc retenu contre son gré. S'il ne tient pas à expliquer pourquoi il veut quitter le club à tout prix l'été dernier ("des raisons qui ne regardent que moi", dit-il, le joueur formé au Havre estime avoir été trahi et avoir subi une forme de chantage psychologique: "J’ai du caractère, on m’en demande d’en avoir sur le terrain, je ne suis pas un mouton, il ne faut pas me trahir. Je me suis senti trahi".
La nouvelle direction phocéenne avec qui il traite en fin de saison, même si elle n'entre en fonction officiellement que fin octobre, souhaitait selon ses dires, absolument l'intégrer au nouveau projet: "Je leur ai dit: « cet été il faut me libérer, sinon cela ne va pas bien se passer ». Ils m'ont répondu: « tu donnes un coup de main sur le mois d'août et on te libère ». Mais le 29 ou le 30, juste avant la fin du mercato, j'ai reçu un coup de téléphone de Maître Poulmaire, qui représentait la nouvelle direction me demandant de venir à Marseille (le joueur est resté vivre à l'hôtel durant toute sa période phocéenne, sa famille étant restée à Paris) et là on me dit que je fais partie intégrante du projet. Je suis flatté, mais moi je veux partir (...) Je n'ai pas demandé à l’OM de régler mon amende, je voulais juste qu’on me libère, ce n'est pas ce qui s’est passé. Ce n'est pas moi qui ait provoqué tout ça".
Lass' reproche en fait aux dirigeants du club phocéen d'avoir tenu un double discours entre ce qui se disait en privé et ce qui était dit dans la presse. Pour lui, ces derniers n'auraient jamais dû laissé entendre que son avenir pourrait s'inscrire à l'OM.
Il reproche également à Rudi Garcia de lui avoir retiré le brassard dès son arrivée et de l'avoir mis au même niveau que les autres joueurs, alors qu'il était retenu contre son gré. "Au niveau de la Ligue 1, je n’ai rien à prouver. Je n’ai pas peur de le dire, assure-t-il. Je pense que tout le monde l’a vu. Je peux l’entendre, mais de mon point de vue, je ne peux pas l’accepter".
Un discours qui en dit quand même long sur la haute opinion que le joueur a de lui-même. Soulagé par ce dénouement et heureux de pouvoir être proche des siens, Lassana Diarra se donne désormais le temps de la réflexion pour son avenir. S'il dit envisager la retraite ("C'est possible !"), il n'exclut pas de tenter une dernière expérience aux Etats-Unis ou au Qatar. Mais pas avant l'été prochain...
source: Sport