Qu’est-ce que cela vous fait d’être considérée comme la reine des podiums au Sénégal ?
Enfin, ça me fait plaisir que certains le pensent, même si ce n’est pas tout le monde, parce que je crois qu’être dans quelque chose, que ce soit dans la mode ou autre chose, et que les gens reconnaissent votre travail, c’est extraordinaire. On prie Dieu d’aller de l’avant. Donc, si aujourd’hui je suis arrivée à ce niveau, je suis vraiment ravie d’être parmi les reines du podium.
Vous avez fait la couverture du magazine Icône n°2, depuis lors qu’est-ce qui s’est passé ?
A la parution de ce numéro, j’étais extrêmement heureuse. C’était la première fois qu’on me prenait en photo pour faire une couverture de mode. Naturellement, pour quelqu’un qui venait de commencer, c’était important surtout que Icône est devenu le top des magazines people. Je me rappelle, cette nuit-là, je n’avais pas dormi. A l’époque, j’étais chez Moise Ambroise Gomis, pour « Style et mode ». Je n’avais pas encore commencé à défiler. ça m’avait vraiment fait plaisir, je me sentais comme une starlette (rires…). Quand je marchais dans la rue, je faisais tout pour que les gens me reconnaissent. La parution de ma photo dans Icône a apporté beaucoup de changements dans ma carrière.
Quels changements ?
La suite a été facile (machalah). Tonton Mansour (Ndlr : notre Dirpub) je l’ai connu avant de commencer le mannequinat. A l’époque, dès qu’il m’a vue, il m’a encouragée en me disant que je pourrais devenir mannequin et être célèbre dans la mode. C’est par la suite que j’ai rencontré Moise Ambroise Gomis qui m’a mise dans son agence. C’est ainsi que j’ai commencé à faire « Style et mode » avec les mèches Darling. J’ai rencontré ensuite Axel qui m’a fait venir à un casting de Collé Ardo Sow pour Sira Vision et c’est comme ça que j’ai débuté ma carrière de mannequin. Après, les défilés se sont enchaînés, les voyages aussi. La première styliste qui m’a fait voyager, c’est Collé Sow Ardo, à l’époque j’avais 20 ans. Après, tout est devenu facile pour moi.
Comment avez-vous vécu ce changement brusque de votre vie ? Tout d’un coup vous devenez célèbre…
Au début… au début (elle se répète), c’était un monde très glamour… (Elle hésite) je ne sais pas comment le dire. Du jour au lendemain, je me retrouve dans un monde de paillettes, de flashs, de défilés, de cameras…, c’était comme un rêve qui est venu comme ça… Je ne m’attendais même pas à être mannequin, mais je crois que c’est le mannequinat qui est venu vers moi, comme je le dis souvent. Mais après, c’est devenu beaucoup plus sérieux, les cachets ont commencé à augmenter, et voilà, j’ai travaillé très, très dur pour arriver à ce niveau-là. Au début, je ne me prenais pas au sérieux, mais après, j’ai compris qu’on pouvait être quelqu’un dans le milieu de la mode, si on respecte les engagements et une bonne ligne de conduite. Et j’ai tout fait pour ne pas déraper. Et voilà, Dieu merci !
Quand vous êtes entrée dans le milieu, vous n’avez pas rencontré trop de difficultés avec les anciens mannequins ?
Ah, vous savez…, il faut vraiment être dedans pour comprendre. Je ne dirais pas que c’est de la méchanceté, mais en général, quand on arrive quelque part, on est un peu sur la défensive, et je crois que ce n’est pas bien. Moi-même, je l’ai fait, mais j’ai eu tort, parce que j’avais cru que les anciennes ne m’accueilleraient pas bien. Je fais partie des premiers jeunes mannequins de ma génération à avoir défilé avec elles. Elles étaient près de la retraite alors que moi, je venais d’arriver. Ce n’était pas facile au début, mais je pense que c’est nous qui avons créé cette petite ambiance de guerre, de concurrence… C’est parce qu’on était jeunes, on ne comprenait pas. C’est quand on a commencé à travailler ensemble que j’ai su vraiment que c’était des personnes très ouvertes, très simples et faciles à vivre.
Actuellement vous êtes un grand mannequin professionnel, vos cachets doivent être énormes ?
Oui, tout cela dépend des voyages, de là où on va. Par exemple, à Dakar, le milieu de la mode n’est pas très développé, je dirai même en Afrique. On n’a jamais ce que l’on mérite, mais je crois que mes cachets ont triplé. Nous, on a eu de la chance par rapport aux deux générations précédentes. Les cachets ne sont plus les mêmes, on ne nous fait pas venir pour des miettes. Cependant, il nous arrive d’aider deux ou trois personnes parce que ce sont des connaissances, des amis. Mais en général, ça va, on nous paye bien, même si ce n’est pas des cachets aussi énormes qu’en Europe où ils sont mille fois plus développés que nous. Je profite de l’occasion pour inciter les Africains à consommer local, ça fera développer la mode et les mannequins pourront en bénéficier aussi…
Avez- vous été contactée par des stylistes étrangers, en Europe et en Amérique notamment ?
On sort souvent du Sénégal pour aller vers le reste du continent et aux Etats-Unis. Mais avec mon bébé que j’ai eu très tôt, je suis un peu mère poule. Il y a une agence « travelling vogue », je crois ou quelque chose comme ça, qui se trouve aux Etats-Unis, qui m’avait contactée afin que je travaille avec eux. Mais il fallait que je vive là-bas, à l’époque, j’étais mariée et mère d’un petit garçon. Je n’ai pas pu (elle se répète), ça n’a pas été facile. Et des amis stylistes aussi ont voulu que je vienne pour pouvoir m’intégrer dans le milieu américain, mais comme j’étais mariée… Je crois que ça m’a un peu freinée quoi…
Justement en parlant de votre mariage, il parait que vous étiez dans un ménage polygame et ça n’a sûrement pas dû être facile. Est-ce la cause de votre divorce ?
Premièrement : je ne veux pas entrer dans ce sujet-là. Deuxièmement : ça n’a pas été difficile. Ma coépouse Adja Khady - à qui je fais un coucou- c’est mon amie, on a de bons rapports, elle m’appelle tout le temps. La semaine dernière (Ndlr : l’entretien s’est déroulé le mardi 2 mars), je l’ai eue au téléphone. Vous savez, rien n’est facile et dans tous les ménages, il y a des hauts et des bas. Mais mon divorce n’a rien à avoir avec mon métier. Au contraire, mon ex-mari m’avait beaucoup aidée dans mon travail. Ce n’est pas ça la cause de notre rupture.
Et vous ne voulez pas nous en parler ?
Non, je crois que c’est quelque chose de privé, et si on dit ménage, c’est quelque chose qui se passe entre quatre murs. Et par respect, je n’aimerais pas évoquer ce sujet en public.
Maintenant que vous êtes célibataire, il doit y avoir quelqu’un dans votre vie. Vos rapports avec les hommes ?
ça, c’est le dernier de mes soucis…
Vous n’êtes pas harcelée…
Enfin ... je ne sais pas (elle éclate de rires). Vous savez, je suis un garçon manqué, je ne me prends jamais la tête pour être belle, je n’essaye pas d’attirer les hommes…
Il n’y a aucun homme dans votre vie ?
Je ne sais pas… Pour le moment, je ne veux vraiment pas entrer dans ces détails…
Vous avez eu une déception amoureuse ?
Non, non, non (elle s’énerve un peu). Je suis très jeune, peut-être que j’ai été déçue une ou deux fois, mais ce n’est pas méchant. Je veux dire que ce n’est pas ça qui peut me freiner ! Je suis une femme pleine de vie (elle insiste sur le dernier mot). Je suis jeune, j’ai tout le temps devant moi !
Vous avez une préférence d’homme ? Blanc ou Noir ?
Ça importe peu ! L’essentiel, c’est d’avoir un homme qui peut me supporter, m’aimer, un homme humble qui m’accepte comme je suis.
Cet homme-là vous l’aviez- trouvé et vous l’avez laissé s’échapper ?
Vous savez, on peut être avec un homme bien, s’aimer et tout, mais la rupture, ça vient d’Allah, c’était écrit, c’est notre destin. Mais cela ne veut pas forcément dire qu’on va trouver mieux, l’homme idéal n’existe pas.
Que pensez-vous de la nouvelle vague de mannequins qui arrive ?
Vous savez, maintenant tout le monde se dit mannequin, mais les vrais, on peut les compter. On peut vraiment les compter. Elles sont 15 ou 25 au plus, ça s’arrête là. Il ne suffit pas seulement d’être grande, fine pour se dire mannequin. Aujourd’hui, un mannequin doit avoir quelque chose dans la tête. La beauté n’a rien à avoir avec le mannequinat. Et pour être une vraie professionnelle, il faut une solide formation. Nous, nous avons arrêté très tôt nos études, on n’avait pas compris. Alors, je lance un appel à tous ces jeunes mannequins qui me liront. Je leur recommande donc de poursuivre leurs études et si elles ont, comme moi, arrêté très tôt leurs études, d’essayer de trouver quelque chose à faire. La carrière d’un mannequin est très courte. Moi déjà, je n’ai fait que cinq ans, mais j’ai beaucoup fait, beaucoup défilé, beaucoup voyagé, que je n’ai plus rien à prouver. Là, je commence à préparer ma retraite. Je n’ai pas dit que j’arrête, mais ça va venir. Peut-être dans 2 ou 3 ans. Encore une fois, je crois que les mannequins devraient essayer de tout faire pour se professionnaliser. Je crois que tout le monde a commencé très tôt, mais aussi ce n’est pas tout le monde qui a essayé de se professionnaliser. Moi je m’entraînais beaucoup chez moi, et jusqu’à présent, je m’entraîne. J’étais dans une bonne agence qui m’a apprise à marcher…
Vous avez arrêté vos études très tôt, qui vous a formée ?
C’est l’école de la rue qui m’a formée. J’ai arrêté mes études en classe de 3ème avant le BFEM. A l’époque, je voulais être chanteuse, donc au lieu d’aller à l’école, j’allais à la plage avec ma guitare. Hum...Hum !! Après j’ai travaillé comme serveuse, j’avais 18 ans et deux ans plus tard, je suis entrée dans le mannequinat.
Qu’est- ce que vous faites à part le mannequinat ?
Je travaille dans deux petites structures. Je suis dans le bâtiment. J’ai aussi travaillé comme assistante de direction… Vous savez, avec le boulot qu’on fait, on a la chance de rencontrer beaucoup de personnes et ça nous facilite les choses. Donc, même si on n’a pas de diplôme, avec un petit coup de pouce, on peut y arriver. Cela m’a aussi poussée à me former. J’ai fait un peu d’informatique, j’ai suivi une formation en anglais au British, maintenant je parle et écrit couramment l’anglais.
Contrairement aux autres mannequins comme Adja Diallo par exemple, on ne vous voit pas dans les pages faits divers de journaux...
Enfin, je crois que déjà, avec le boulot qu’on fait, on est assez exposées, alors moi, je préfère être dans mon petit coin. Mais il m’arrive quand même de sortir. Je suis jeune et j’adore aller danser, aller voir mes amis, discuter et tout. Mais souvent, je préfère quand même prendre du recul, parce que c’est bien pour préparer son futur. Je veux juste sortir de temps en temps, mais ne pas me faire trop voir. Je suis comme ça de nature, par ce que très jeune, j’ai beaucoup fait dans ma vie, j’ai beaucoup fait la fête. Mais à un certain moment, il faut savoir qui on est et prendre un peu de recul. Adja Diallo par exemple, les médias aiment tomber sur elle. Mais c’est une fille bien, je la connais, elle a commencé un peu avant moi, je l’ai trouvée à l’agence, mais c’est une fille très bien, très innocente. On travaille ensemble, je vais chez elle, elle vient chez moi, elle m’invite chez elle, on se parle au téléphone. On la juge mal, il faut l’approcher pour savoir qui elle est. Elle n’est pas tout le temps un ange, mais ce n’est pas le diable non plus. Et puis, vous savez, une personne peut sortir tous les jours et être bonne. Elle peut aussi rester chez elle tous les jours et faire n’importe quoi. Le fait de sortir ou pas, le fait de fumer, de boire ou non, ça n’a rien à voir avec la bonté d’une personne. La bonté, c’est à l’intérieur, maintenant ce qu’une personne fait de l’extérieur, ça n’engage qu’elle. Moi j’aime une personne de par la pureté de son cœur.
Quels critères faut-il pour être un bon mannequin ?
Minimum, 1,75m, et surtout tout faire pour ne pas être parmi les mannequins idiotes. Avoir la tête sur les épaules ! Car si on peut garder la tête sur les épaules, on peut garder les pieds sur un podium, c’est très important !
Parmi les jeunes sur qui portez-vous un espoir ?
Parmi les jeunes… (Elle hésite…) ce n’est pas facile des les citer comme ça, j’ai pas tous les noms dans la tête.
Bijou par exemple…
Mais... Bijou, elle n’a plus rien à prouver, elle défile bien, elle a défilé partout, on a voyagé partout. Je peux même dire qu’elle ne fait plus partie des jeunes mannequins. Peut-être que… je ne sais pas… c’est difficile de le dire. Maintenant, il y a tellement de filles qui défilent bien que l’on ne peut plus dire qui est jeune ou pas. Parce que je me dis qu’un jeune mannequin est quelqu’un qui a fait 6 mois ou 1 an. Codou Dieng, la fille de Fallou Dieng, elle a les mensurations parfaites, le teint uniforme, elle défile bien. Elle aussi, elle n’a pratiquement plus rien à prouver, elle commence à aller de l’avant. Je ne les connais pas toutes, mais elles doivent beaucoup travailler et prendre le mannequinat au sérieux.
Malgré la naissance d’un enfant vous avez une taille parfaite quel est votre secret ?
Faire du sport et ne pas manger trop gras.
Vous avez des projets ?
Je veux ouvrir une petite structure pour aider les jeunes, une petite société d’événementiel, comme je suis dans ça, c’est ce que je connais. Je veux être femme d’affaires, ouvrir mes complexes. Ça commence à prendre forme. Je remercie la personne qui m’a beaucoup soutenue, qui m’a beaucoup aidée et il se reconnaîtra. C’est un ami, on a beaucoup cheminé ensemble, mes parents aussi.
Propos recueillis par Ndèye Bâ
Source : Icône/Xalimasn.com
Enfin, ça me fait plaisir que certains le pensent, même si ce n’est pas tout le monde, parce que je crois qu’être dans quelque chose, que ce soit dans la mode ou autre chose, et que les gens reconnaissent votre travail, c’est extraordinaire. On prie Dieu d’aller de l’avant. Donc, si aujourd’hui je suis arrivée à ce niveau, je suis vraiment ravie d’être parmi les reines du podium.
Vous avez fait la couverture du magazine Icône n°2, depuis lors qu’est-ce qui s’est passé ?
A la parution de ce numéro, j’étais extrêmement heureuse. C’était la première fois qu’on me prenait en photo pour faire une couverture de mode. Naturellement, pour quelqu’un qui venait de commencer, c’était important surtout que Icône est devenu le top des magazines people. Je me rappelle, cette nuit-là, je n’avais pas dormi. A l’époque, j’étais chez Moise Ambroise Gomis, pour « Style et mode ». Je n’avais pas encore commencé à défiler. ça m’avait vraiment fait plaisir, je me sentais comme une starlette (rires…). Quand je marchais dans la rue, je faisais tout pour que les gens me reconnaissent. La parution de ma photo dans Icône a apporté beaucoup de changements dans ma carrière.
Quels changements ?
La suite a été facile (machalah). Tonton Mansour (Ndlr : notre Dirpub) je l’ai connu avant de commencer le mannequinat. A l’époque, dès qu’il m’a vue, il m’a encouragée en me disant que je pourrais devenir mannequin et être célèbre dans la mode. C’est par la suite que j’ai rencontré Moise Ambroise Gomis qui m’a mise dans son agence. C’est ainsi que j’ai commencé à faire « Style et mode » avec les mèches Darling. J’ai rencontré ensuite Axel qui m’a fait venir à un casting de Collé Ardo Sow pour Sira Vision et c’est comme ça que j’ai débuté ma carrière de mannequin. Après, les défilés se sont enchaînés, les voyages aussi. La première styliste qui m’a fait voyager, c’est Collé Sow Ardo, à l’époque j’avais 20 ans. Après, tout est devenu facile pour moi.
Comment avez-vous vécu ce changement brusque de votre vie ? Tout d’un coup vous devenez célèbre…
Au début… au début (elle se répète), c’était un monde très glamour… (Elle hésite) je ne sais pas comment le dire. Du jour au lendemain, je me retrouve dans un monde de paillettes, de flashs, de défilés, de cameras…, c’était comme un rêve qui est venu comme ça… Je ne m’attendais même pas à être mannequin, mais je crois que c’est le mannequinat qui est venu vers moi, comme je le dis souvent. Mais après, c’est devenu beaucoup plus sérieux, les cachets ont commencé à augmenter, et voilà, j’ai travaillé très, très dur pour arriver à ce niveau-là. Au début, je ne me prenais pas au sérieux, mais après, j’ai compris qu’on pouvait être quelqu’un dans le milieu de la mode, si on respecte les engagements et une bonne ligne de conduite. Et j’ai tout fait pour ne pas déraper. Et voilà, Dieu merci !
Quand vous êtes entrée dans le milieu, vous n’avez pas rencontré trop de difficultés avec les anciens mannequins ?
Ah, vous savez…, il faut vraiment être dedans pour comprendre. Je ne dirais pas que c’est de la méchanceté, mais en général, quand on arrive quelque part, on est un peu sur la défensive, et je crois que ce n’est pas bien. Moi-même, je l’ai fait, mais j’ai eu tort, parce que j’avais cru que les anciennes ne m’accueilleraient pas bien. Je fais partie des premiers jeunes mannequins de ma génération à avoir défilé avec elles. Elles étaient près de la retraite alors que moi, je venais d’arriver. Ce n’était pas facile au début, mais je pense que c’est nous qui avons créé cette petite ambiance de guerre, de concurrence… C’est parce qu’on était jeunes, on ne comprenait pas. C’est quand on a commencé à travailler ensemble que j’ai su vraiment que c’était des personnes très ouvertes, très simples et faciles à vivre.
Actuellement vous êtes un grand mannequin professionnel, vos cachets doivent être énormes ?
Oui, tout cela dépend des voyages, de là où on va. Par exemple, à Dakar, le milieu de la mode n’est pas très développé, je dirai même en Afrique. On n’a jamais ce que l’on mérite, mais je crois que mes cachets ont triplé. Nous, on a eu de la chance par rapport aux deux générations précédentes. Les cachets ne sont plus les mêmes, on ne nous fait pas venir pour des miettes. Cependant, il nous arrive d’aider deux ou trois personnes parce que ce sont des connaissances, des amis. Mais en général, ça va, on nous paye bien, même si ce n’est pas des cachets aussi énormes qu’en Europe où ils sont mille fois plus développés que nous. Je profite de l’occasion pour inciter les Africains à consommer local, ça fera développer la mode et les mannequins pourront en bénéficier aussi…
Avez- vous été contactée par des stylistes étrangers, en Europe et en Amérique notamment ?
On sort souvent du Sénégal pour aller vers le reste du continent et aux Etats-Unis. Mais avec mon bébé que j’ai eu très tôt, je suis un peu mère poule. Il y a une agence « travelling vogue », je crois ou quelque chose comme ça, qui se trouve aux Etats-Unis, qui m’avait contactée afin que je travaille avec eux. Mais il fallait que je vive là-bas, à l’époque, j’étais mariée et mère d’un petit garçon. Je n’ai pas pu (elle se répète), ça n’a pas été facile. Et des amis stylistes aussi ont voulu que je vienne pour pouvoir m’intégrer dans le milieu américain, mais comme j’étais mariée… Je crois que ça m’a un peu freinée quoi…
Justement en parlant de votre mariage, il parait que vous étiez dans un ménage polygame et ça n’a sûrement pas dû être facile. Est-ce la cause de votre divorce ?
Premièrement : je ne veux pas entrer dans ce sujet-là. Deuxièmement : ça n’a pas été difficile. Ma coépouse Adja Khady - à qui je fais un coucou- c’est mon amie, on a de bons rapports, elle m’appelle tout le temps. La semaine dernière (Ndlr : l’entretien s’est déroulé le mardi 2 mars), je l’ai eue au téléphone. Vous savez, rien n’est facile et dans tous les ménages, il y a des hauts et des bas. Mais mon divorce n’a rien à avoir avec mon métier. Au contraire, mon ex-mari m’avait beaucoup aidée dans mon travail. Ce n’est pas ça la cause de notre rupture.
Et vous ne voulez pas nous en parler ?
Non, je crois que c’est quelque chose de privé, et si on dit ménage, c’est quelque chose qui se passe entre quatre murs. Et par respect, je n’aimerais pas évoquer ce sujet en public.
Maintenant que vous êtes célibataire, il doit y avoir quelqu’un dans votre vie. Vos rapports avec les hommes ?
ça, c’est le dernier de mes soucis…
Vous n’êtes pas harcelée…
Enfin ... je ne sais pas (elle éclate de rires). Vous savez, je suis un garçon manqué, je ne me prends jamais la tête pour être belle, je n’essaye pas d’attirer les hommes…
Il n’y a aucun homme dans votre vie ?
Je ne sais pas… Pour le moment, je ne veux vraiment pas entrer dans ces détails…
Vous avez eu une déception amoureuse ?
Non, non, non (elle s’énerve un peu). Je suis très jeune, peut-être que j’ai été déçue une ou deux fois, mais ce n’est pas méchant. Je veux dire que ce n’est pas ça qui peut me freiner ! Je suis une femme pleine de vie (elle insiste sur le dernier mot). Je suis jeune, j’ai tout le temps devant moi !
Vous avez une préférence d’homme ? Blanc ou Noir ?
Ça importe peu ! L’essentiel, c’est d’avoir un homme qui peut me supporter, m’aimer, un homme humble qui m’accepte comme je suis.
Cet homme-là vous l’aviez- trouvé et vous l’avez laissé s’échapper ?
Vous savez, on peut être avec un homme bien, s’aimer et tout, mais la rupture, ça vient d’Allah, c’était écrit, c’est notre destin. Mais cela ne veut pas forcément dire qu’on va trouver mieux, l’homme idéal n’existe pas.
Que pensez-vous de la nouvelle vague de mannequins qui arrive ?
Vous savez, maintenant tout le monde se dit mannequin, mais les vrais, on peut les compter. On peut vraiment les compter. Elles sont 15 ou 25 au plus, ça s’arrête là. Il ne suffit pas seulement d’être grande, fine pour se dire mannequin. Aujourd’hui, un mannequin doit avoir quelque chose dans la tête. La beauté n’a rien à avoir avec le mannequinat. Et pour être une vraie professionnelle, il faut une solide formation. Nous, nous avons arrêté très tôt nos études, on n’avait pas compris. Alors, je lance un appel à tous ces jeunes mannequins qui me liront. Je leur recommande donc de poursuivre leurs études et si elles ont, comme moi, arrêté très tôt leurs études, d’essayer de trouver quelque chose à faire. La carrière d’un mannequin est très courte. Moi déjà, je n’ai fait que cinq ans, mais j’ai beaucoup fait, beaucoup défilé, beaucoup voyagé, que je n’ai plus rien à prouver. Là, je commence à préparer ma retraite. Je n’ai pas dit que j’arrête, mais ça va venir. Peut-être dans 2 ou 3 ans. Encore une fois, je crois que les mannequins devraient essayer de tout faire pour se professionnaliser. Je crois que tout le monde a commencé très tôt, mais aussi ce n’est pas tout le monde qui a essayé de se professionnaliser. Moi je m’entraînais beaucoup chez moi, et jusqu’à présent, je m’entraîne. J’étais dans une bonne agence qui m’a apprise à marcher…
Vous avez arrêté vos études très tôt, qui vous a formée ?
C’est l’école de la rue qui m’a formée. J’ai arrêté mes études en classe de 3ème avant le BFEM. A l’époque, je voulais être chanteuse, donc au lieu d’aller à l’école, j’allais à la plage avec ma guitare. Hum...Hum !! Après j’ai travaillé comme serveuse, j’avais 18 ans et deux ans plus tard, je suis entrée dans le mannequinat.
Qu’est- ce que vous faites à part le mannequinat ?
Je travaille dans deux petites structures. Je suis dans le bâtiment. J’ai aussi travaillé comme assistante de direction… Vous savez, avec le boulot qu’on fait, on a la chance de rencontrer beaucoup de personnes et ça nous facilite les choses. Donc, même si on n’a pas de diplôme, avec un petit coup de pouce, on peut y arriver. Cela m’a aussi poussée à me former. J’ai fait un peu d’informatique, j’ai suivi une formation en anglais au British, maintenant je parle et écrit couramment l’anglais.
Contrairement aux autres mannequins comme Adja Diallo par exemple, on ne vous voit pas dans les pages faits divers de journaux...
Enfin, je crois que déjà, avec le boulot qu’on fait, on est assez exposées, alors moi, je préfère être dans mon petit coin. Mais il m’arrive quand même de sortir. Je suis jeune et j’adore aller danser, aller voir mes amis, discuter et tout. Mais souvent, je préfère quand même prendre du recul, parce que c’est bien pour préparer son futur. Je veux juste sortir de temps en temps, mais ne pas me faire trop voir. Je suis comme ça de nature, par ce que très jeune, j’ai beaucoup fait dans ma vie, j’ai beaucoup fait la fête. Mais à un certain moment, il faut savoir qui on est et prendre un peu de recul. Adja Diallo par exemple, les médias aiment tomber sur elle. Mais c’est une fille bien, je la connais, elle a commencé un peu avant moi, je l’ai trouvée à l’agence, mais c’est une fille très bien, très innocente. On travaille ensemble, je vais chez elle, elle vient chez moi, elle m’invite chez elle, on se parle au téléphone. On la juge mal, il faut l’approcher pour savoir qui elle est. Elle n’est pas tout le temps un ange, mais ce n’est pas le diable non plus. Et puis, vous savez, une personne peut sortir tous les jours et être bonne. Elle peut aussi rester chez elle tous les jours et faire n’importe quoi. Le fait de sortir ou pas, le fait de fumer, de boire ou non, ça n’a rien à voir avec la bonté d’une personne. La bonté, c’est à l’intérieur, maintenant ce qu’une personne fait de l’extérieur, ça n’engage qu’elle. Moi j’aime une personne de par la pureté de son cœur.
Quels critères faut-il pour être un bon mannequin ?
Minimum, 1,75m, et surtout tout faire pour ne pas être parmi les mannequins idiotes. Avoir la tête sur les épaules ! Car si on peut garder la tête sur les épaules, on peut garder les pieds sur un podium, c’est très important !
Parmi les jeunes sur qui portez-vous un espoir ?
Parmi les jeunes… (Elle hésite…) ce n’est pas facile des les citer comme ça, j’ai pas tous les noms dans la tête.
Bijou par exemple…
Mais... Bijou, elle n’a plus rien à prouver, elle défile bien, elle a défilé partout, on a voyagé partout. Je peux même dire qu’elle ne fait plus partie des jeunes mannequins. Peut-être que… je ne sais pas… c’est difficile de le dire. Maintenant, il y a tellement de filles qui défilent bien que l’on ne peut plus dire qui est jeune ou pas. Parce que je me dis qu’un jeune mannequin est quelqu’un qui a fait 6 mois ou 1 an. Codou Dieng, la fille de Fallou Dieng, elle a les mensurations parfaites, le teint uniforme, elle défile bien. Elle aussi, elle n’a pratiquement plus rien à prouver, elle commence à aller de l’avant. Je ne les connais pas toutes, mais elles doivent beaucoup travailler et prendre le mannequinat au sérieux.
Malgré la naissance d’un enfant vous avez une taille parfaite quel est votre secret ?
Faire du sport et ne pas manger trop gras.
Vous avez des projets ?
Je veux ouvrir une petite structure pour aider les jeunes, une petite société d’événementiel, comme je suis dans ça, c’est ce que je connais. Je veux être femme d’affaires, ouvrir mes complexes. Ça commence à prendre forme. Je remercie la personne qui m’a beaucoup soutenue, qui m’a beaucoup aidée et il se reconnaîtra. C’est un ami, on a beaucoup cheminé ensemble, mes parents aussi.
Propos recueillis par Ndèye Bâ
Source : Icône/Xalimasn.com