Mes respects professeur, même si vous n’en avez pas pour moi et que vous ne comptez pas en avoir. Vous commencez, dès le titre de votre article, par tourner en ridicule mon prénom: «Lammiñ» écrivez-vous en transcription wolof en lieu et place de «Lamine». «La grande gueule» quoi, en traduction simplifiée ! Je n’oserais pas jouer ainsi avec votre illustre prénom, quoiqu’il s’agisse. Mais vous, c’est vous. Pour dire qu’il ne me sera pas recommandé de chercher à connaitre un tel personnage que le vôtre ! Vous portez un lumineux prénom qui ne vous illumine pas. Assurément, il ne vous va pas, avec tant de fièvre, d’agitation et de rage dans votre cœur! Vous arrive t-il d’ailleurs de vous souvenir de qui vous portez le prénom et d’en peser surtout le poids ? Et dire, en plus, que vous êtes formateur. Quel gâchis !
Ma première interrogation est celle-ci: quel rapport avec mes propos sur la baisse du niveau du français et le rôle des syndicats dans notre système scolaire avec vos acides et imprudents commentaires sur ma prise de parole citoyenne sur la politique du président Macky Sall, mon point de vue sur le ministre Youssou Ndour, ma conduite du projet du Mémorial de Gorée, ma qualité de poète et d’écrivain, mon attachement à Senghor ? Que vient faire tout cela dans votre article si incendiaire, si faussement héroïque et si concentré sur ma pauvre petite personne qui a osé donner son avis sur l’école sénégalaise à la demande d’un journaliste ?
Vous apparaissez comme un machiavélique coordonnateur des palmes de l’amalgame, de la frustration, de la méchanceté bien pensée ! C’est là votre infirmité. Vous semblez être un homme pressé qui ne veut pas faire la queue. Moi, j’ai appris à faire la queue. C’est ce qui pourrait nous différencier. Et puis, vous avez choisi de combattre les hommes mais pas leurs idées. Un drame ! Moi, j’accepte d’être assassiné pour mes idées. Pas pour le reste.
Après avoir passé mon texte à la loupe, jusqu’à perdre souffle, notant goulûment chaque injure à la grammaire, vous reprenez votre respiration en me qualifiant de faux intellectuel. Je ne me suis jamais pris ni pour un intellectuel de langue française ni pour un intellectuel traditionnel, car ce dernier existe. Il n y a pas que ceux qui ont été à la haute école française que l’on peut affubler de l’honorable et souvent bouffi terme d’«intellectuel». Et encore ! Me traiter de «faux intellectuel» est trop généreux de votre part, surtout venant d’un homme qui m’a pris dans une chasse à mort. Voyez-vous, j’ai eu toujours peur du mot intellectuel. Et voilà que vous me donnez raison. Je vous le laisse, vous qui intronisez les palmes du livre et de la lecture. C’est ce que j’ai découvert en allant chercher qui vous étiez, au-delà de votre signature, car je ne vous connais ni d’Adam ni d’Êve, ni par vos états de services, urbi et orbi. Mais ce n’est point là le plus important. Vous voilà donc, concentrant tout votre venin sur amadou lamine sall et rien, pas même un hoquet, sur le fond du débat qui me vaut d’être mis en joue, et pas avec des balles à blanc !
Au nom de quoi n’aurait-on pas le droit, sans être lapidé, de donner son point de vue citoyen sur l’état surréaliste de notre école d’aujourd’hui ? Nous sommes tous coupables, cela s’entend ! Je refuse, par contre, de garder la vérité sous le boisseau. Et c’est cette vérité qui me vaut, professeur, vos insultes. Eh bien, que votre châtiment soit donc de voir les citoyens exprimer librement leurs opinions sur la marche de leur société ! Dommage que vous soyez si mal brossé et si mal boutonné dans ce sens !
Il est naturel d’aspirer à un meilleur sort matériel, mais pas au détriment de notre système d’enseignement. Cette aspiration est d’autant plus cruciale, que nous savons combien le malaise matériel peut conduire à la dégradation intellectuelle. J’en suis tous les jours bouleversé en découvrant l’étendue du mal chez moi comme à l’étranger. C’est une injustice pour moi insoutenable ! Il faut mettre à l’abri ceux qui nous aident à grandir: les enseignants!
Un ami m'a appelé au téléphone pour me demander de prendre connaissance de votre article: « Amadou Lammiñ Sall : parlez français s’il vous plaît » - Je l'ai lu votre article. Il est remarquable, c'est-à-dire extraordinaire, c'est-à-dire «qui étonne par sa bizarrerie ». J'aime apprendre et j'ai beaucoup appris et encore sur la nature humaine. Vous avez attendu un an pour me répondre. Vous citez en effet, bizarrement, en chapeau, mes propos parus dans Le Populaire du jeudi 23 août 2012. Et pour faire bien tenir votre mayonnaise, vous y avez adjoint mon texte d’août 2013 paru dans la presse: « J’étais au palais » ! Vous ne me lâchez pas, décidément. Que puis-je attendre demain de votre lugubre sérénade, de votre tenace danse de la mort autour de moi ?
Sans de bons enseignants, cher Amadou Bamba Thiombane, je ne serais pas le peu que je suis. C’est parmi eux que j’ai trouvé ceux qui m’ont fait aimer mon pays. Ils sont ma première patrie par leur exemple. Mon respect pour eux est sans nom. Je suis preneur pour vos leçons, mais pas quand elles se nourrissent de guenilles, de loques, d’insultes. Vous suffoquez de rage, pour en dire le moins. Mais libre à vous d’être d’habiter une telle transe. J'espère que ce n'est pas la dernière fois que vous écrirez sur moi. Vous voyez: j’aime le fouet. Mais c’est surtout le fouet de la critique saine et juste, pas haineuse et irraisonnée, que j’aime et que je respecte. Sans critique, on est congelé. On grandit quand on accepte la critique. Vous, vous ne critiquez pas. Vous mordez à pleines dents, la bave avec. J'ai appris que partout où l'humilité est exclue, la grandeur s'enfuit. Je ne retire rien, bien sûr, de ma parole publique face au drame de notre système scolaire. Je ne m’arrête pas d’ailleurs aux constats. J’apporte humblement des réponses et des esquisses de solutions. C’est notre mission à tous. D’ailleurs, vous consentez à reconnaître que le niveau de certains de vos collègues enjambe allègrement la zone rouge. Tous les sénégalais savent à quel point le mal est profond.
Ce qui m’attriste, c’est que vous ne vous bornez pas à relever, à votre démesurée manière et dans une totale extase, mes errances grammaticales face à Maurice Grevisse. C’est votre droit et même votre métier. A moi de prendre le temps de relire soigneusement mes textes ou de les faire relire par mes plus pointilleux collaborateurs. Ce qui m’attriste, c’est que vous attaquez aussi mes convictions citoyennes; vous vous interrogez même sur ceux qui m’applaudissent, comme si vous devriez gouverner nos vies. C’est là que vous m’inquiétez le plus, car vous confisquez la liberté des autres. C’est avec vous que j’apprends d’ailleurs que l’on m’applaudissait. En m’attaquant sur mes opinions, vous êtes allé trop loin. Mais cela doit vous ressembler. Apparemment, vous m’attendiez au tournant, comme une hyène en une nuit noire. Vous me suiviez de près.
Les références d’archives de votre chapeau le prouvent. Cela m’honore et m’effraie à la fois. La langue française, cher Monsieur, n’est pas un asile sans assistance. La preuve: votre noble métier de formateur dans cette langue pour conduire à sa maitrise écrite et parlée. Cette noblesse qui sous-tend votre métier aurait dû ne pas me valoir vos balles de cyanure, parce que j’ai osé dire ce que je pensais des syndicats, mais surtout de cette insoutenable misère du français, une langue que nous avons choisie et qui a choisi notre pays, là où elle s’est toujours habillée, dit-on, de ses plus beaux atours. Cela valait-il de votre part une sortie si pleine d’ulcères et de rage de charretier ? Je suis sûr que vous pourriez valoir mieux qu’un palefrenier.
Merci de votre détresse devant un si mauvais poète que moi, comme vous avez cru devoir me noter. J’ai choisi l’inconfort en me voulant poète. Vous avez ratissé large dans votre article sur moi. Ai-je besoin de le dire à un chasseur de votre nature ? J’ai toujours défendu ma vocation de poète contre toutes les séductions des hommes politiques. Il est trop tard, à mon âge et selon mes convictions, de prendre une carte de parti ou de coucher avec un chef d’État. C’est le peuple avant moi. Le peuple avant toute chose. La politique n’a jamais été ma tasse de thé.
Piètre héritier de Senghor dites-vous encore de moi? Nulle part, ni dans ma création poétique depuis 40 ans, ni dans mes prises de paroles publiques, je ne me suis jamais réclamé comme l’héritier de Senghor. Comme vous êtes un fouineur au long nez, fouinez ! Au nom de quoi d’ailleurs me réclamerais-je comme son héritier? Il ne s’agit pas de vouloir être son héritier. N’est pas héritier de Sédar qui veut. Il s’agit plutôt d’être digne de lui et de son héritage. Par contre, j’ai fait de Senghor et de son œuvre, obstinément, mon viatique. Je me suis érigé en rempart contre tout ce qui pouvait porter atteinte à son honneur, sans oublier qu’il n’était pas un saint. Lui-même, nous le confesse: Je n’ai pas tout réussi. Il n y a que Dieu pour tout réussir. Senghor m’a tout donné dans mon compagnonnage avec lui. Il a témoigné sur le poète que je tentais d’être. Son témoignage est resté. Je ne fais que lui rendre humblement et par une somme infinitésimale, ce qu’il a apporté à ma vie, ce qu’il m’a appris à aimer et à respecter en premier: l’esprit et le savoir.
Finalement, vous avez pris prétexte de mes points de vue et de mon niveau très bas en français comme vous avez tenu précieusement à le préciser -je fais ce que je peux devant le professeur et grand formateur en français que vous êtes- pour me fusiller de mille balles, comme si vous attendiez ce moment avec délice et appétit. Pour quelle raison inavouée ? Pourquoi avez-vous cru devoir me braquer au nom d’enseignants dont vous reconnaissez vous-même qu’ils portent préjudice à un corps d’élite qui a fait des cadres de ce pays ce qu’ils sont ? Pourquoi tant de haine et de rage dans le cœur d’un enseignant dont la posture doit être humble, fraternelle, sobre, la mission haute et digne ? Nos maitres d’école étaient de cette race qui honore et non qui salit. Il est préférable que je ne sache jamais ce qui vous motive et qui vous êtes réellement !
Un de mes poèmes dit ceci : Tant qu’il y a le ciel il y a toujours l’espoir qu’un oiseau y passe. Pour dire, entre autre, que je n’ai jamais armé un mal contre un mal. J’ouvre mon cœur à la paix non à la furie.
Que Dieu vous garde professeur. Qu'Il garde votre français et apaise votre malédiction sur moi.
Amadou Lamine Sall
Ma première interrogation est celle-ci: quel rapport avec mes propos sur la baisse du niveau du français et le rôle des syndicats dans notre système scolaire avec vos acides et imprudents commentaires sur ma prise de parole citoyenne sur la politique du président Macky Sall, mon point de vue sur le ministre Youssou Ndour, ma conduite du projet du Mémorial de Gorée, ma qualité de poète et d’écrivain, mon attachement à Senghor ? Que vient faire tout cela dans votre article si incendiaire, si faussement héroïque et si concentré sur ma pauvre petite personne qui a osé donner son avis sur l’école sénégalaise à la demande d’un journaliste ?
Vous apparaissez comme un machiavélique coordonnateur des palmes de l’amalgame, de la frustration, de la méchanceté bien pensée ! C’est là votre infirmité. Vous semblez être un homme pressé qui ne veut pas faire la queue. Moi, j’ai appris à faire la queue. C’est ce qui pourrait nous différencier. Et puis, vous avez choisi de combattre les hommes mais pas leurs idées. Un drame ! Moi, j’accepte d’être assassiné pour mes idées. Pas pour le reste.
Après avoir passé mon texte à la loupe, jusqu’à perdre souffle, notant goulûment chaque injure à la grammaire, vous reprenez votre respiration en me qualifiant de faux intellectuel. Je ne me suis jamais pris ni pour un intellectuel de langue française ni pour un intellectuel traditionnel, car ce dernier existe. Il n y a pas que ceux qui ont été à la haute école française que l’on peut affubler de l’honorable et souvent bouffi terme d’«intellectuel». Et encore ! Me traiter de «faux intellectuel» est trop généreux de votre part, surtout venant d’un homme qui m’a pris dans une chasse à mort. Voyez-vous, j’ai eu toujours peur du mot intellectuel. Et voilà que vous me donnez raison. Je vous le laisse, vous qui intronisez les palmes du livre et de la lecture. C’est ce que j’ai découvert en allant chercher qui vous étiez, au-delà de votre signature, car je ne vous connais ni d’Adam ni d’Êve, ni par vos états de services, urbi et orbi. Mais ce n’est point là le plus important. Vous voilà donc, concentrant tout votre venin sur amadou lamine sall et rien, pas même un hoquet, sur le fond du débat qui me vaut d’être mis en joue, et pas avec des balles à blanc !
Au nom de quoi n’aurait-on pas le droit, sans être lapidé, de donner son point de vue citoyen sur l’état surréaliste de notre école d’aujourd’hui ? Nous sommes tous coupables, cela s’entend ! Je refuse, par contre, de garder la vérité sous le boisseau. Et c’est cette vérité qui me vaut, professeur, vos insultes. Eh bien, que votre châtiment soit donc de voir les citoyens exprimer librement leurs opinions sur la marche de leur société ! Dommage que vous soyez si mal brossé et si mal boutonné dans ce sens !
Il est naturel d’aspirer à un meilleur sort matériel, mais pas au détriment de notre système d’enseignement. Cette aspiration est d’autant plus cruciale, que nous savons combien le malaise matériel peut conduire à la dégradation intellectuelle. J’en suis tous les jours bouleversé en découvrant l’étendue du mal chez moi comme à l’étranger. C’est une injustice pour moi insoutenable ! Il faut mettre à l’abri ceux qui nous aident à grandir: les enseignants!
Un ami m'a appelé au téléphone pour me demander de prendre connaissance de votre article: « Amadou Lammiñ Sall : parlez français s’il vous plaît » - Je l'ai lu votre article. Il est remarquable, c'est-à-dire extraordinaire, c'est-à-dire «qui étonne par sa bizarrerie ». J'aime apprendre et j'ai beaucoup appris et encore sur la nature humaine. Vous avez attendu un an pour me répondre. Vous citez en effet, bizarrement, en chapeau, mes propos parus dans Le Populaire du jeudi 23 août 2012. Et pour faire bien tenir votre mayonnaise, vous y avez adjoint mon texte d’août 2013 paru dans la presse: « J’étais au palais » ! Vous ne me lâchez pas, décidément. Que puis-je attendre demain de votre lugubre sérénade, de votre tenace danse de la mort autour de moi ?
Sans de bons enseignants, cher Amadou Bamba Thiombane, je ne serais pas le peu que je suis. C’est parmi eux que j’ai trouvé ceux qui m’ont fait aimer mon pays. Ils sont ma première patrie par leur exemple. Mon respect pour eux est sans nom. Je suis preneur pour vos leçons, mais pas quand elles se nourrissent de guenilles, de loques, d’insultes. Vous suffoquez de rage, pour en dire le moins. Mais libre à vous d’être d’habiter une telle transe. J'espère que ce n'est pas la dernière fois que vous écrirez sur moi. Vous voyez: j’aime le fouet. Mais c’est surtout le fouet de la critique saine et juste, pas haineuse et irraisonnée, que j’aime et que je respecte. Sans critique, on est congelé. On grandit quand on accepte la critique. Vous, vous ne critiquez pas. Vous mordez à pleines dents, la bave avec. J'ai appris que partout où l'humilité est exclue, la grandeur s'enfuit. Je ne retire rien, bien sûr, de ma parole publique face au drame de notre système scolaire. Je ne m’arrête pas d’ailleurs aux constats. J’apporte humblement des réponses et des esquisses de solutions. C’est notre mission à tous. D’ailleurs, vous consentez à reconnaître que le niveau de certains de vos collègues enjambe allègrement la zone rouge. Tous les sénégalais savent à quel point le mal est profond.
Ce qui m’attriste, c’est que vous ne vous bornez pas à relever, à votre démesurée manière et dans une totale extase, mes errances grammaticales face à Maurice Grevisse. C’est votre droit et même votre métier. A moi de prendre le temps de relire soigneusement mes textes ou de les faire relire par mes plus pointilleux collaborateurs. Ce qui m’attriste, c’est que vous attaquez aussi mes convictions citoyennes; vous vous interrogez même sur ceux qui m’applaudissent, comme si vous devriez gouverner nos vies. C’est là que vous m’inquiétez le plus, car vous confisquez la liberté des autres. C’est avec vous que j’apprends d’ailleurs que l’on m’applaudissait. En m’attaquant sur mes opinions, vous êtes allé trop loin. Mais cela doit vous ressembler. Apparemment, vous m’attendiez au tournant, comme une hyène en une nuit noire. Vous me suiviez de près.
Les références d’archives de votre chapeau le prouvent. Cela m’honore et m’effraie à la fois. La langue française, cher Monsieur, n’est pas un asile sans assistance. La preuve: votre noble métier de formateur dans cette langue pour conduire à sa maitrise écrite et parlée. Cette noblesse qui sous-tend votre métier aurait dû ne pas me valoir vos balles de cyanure, parce que j’ai osé dire ce que je pensais des syndicats, mais surtout de cette insoutenable misère du français, une langue que nous avons choisie et qui a choisi notre pays, là où elle s’est toujours habillée, dit-on, de ses plus beaux atours. Cela valait-il de votre part une sortie si pleine d’ulcères et de rage de charretier ? Je suis sûr que vous pourriez valoir mieux qu’un palefrenier.
Merci de votre détresse devant un si mauvais poète que moi, comme vous avez cru devoir me noter. J’ai choisi l’inconfort en me voulant poète. Vous avez ratissé large dans votre article sur moi. Ai-je besoin de le dire à un chasseur de votre nature ? J’ai toujours défendu ma vocation de poète contre toutes les séductions des hommes politiques. Il est trop tard, à mon âge et selon mes convictions, de prendre une carte de parti ou de coucher avec un chef d’État. C’est le peuple avant moi. Le peuple avant toute chose. La politique n’a jamais été ma tasse de thé.
Piètre héritier de Senghor dites-vous encore de moi? Nulle part, ni dans ma création poétique depuis 40 ans, ni dans mes prises de paroles publiques, je ne me suis jamais réclamé comme l’héritier de Senghor. Comme vous êtes un fouineur au long nez, fouinez ! Au nom de quoi d’ailleurs me réclamerais-je comme son héritier? Il ne s’agit pas de vouloir être son héritier. N’est pas héritier de Sédar qui veut. Il s’agit plutôt d’être digne de lui et de son héritage. Par contre, j’ai fait de Senghor et de son œuvre, obstinément, mon viatique. Je me suis érigé en rempart contre tout ce qui pouvait porter atteinte à son honneur, sans oublier qu’il n’était pas un saint. Lui-même, nous le confesse: Je n’ai pas tout réussi. Il n y a que Dieu pour tout réussir. Senghor m’a tout donné dans mon compagnonnage avec lui. Il a témoigné sur le poète que je tentais d’être. Son témoignage est resté. Je ne fais que lui rendre humblement et par une somme infinitésimale, ce qu’il a apporté à ma vie, ce qu’il m’a appris à aimer et à respecter en premier: l’esprit et le savoir.
Finalement, vous avez pris prétexte de mes points de vue et de mon niveau très bas en français comme vous avez tenu précieusement à le préciser -je fais ce que je peux devant le professeur et grand formateur en français que vous êtes- pour me fusiller de mille balles, comme si vous attendiez ce moment avec délice et appétit. Pour quelle raison inavouée ? Pourquoi avez-vous cru devoir me braquer au nom d’enseignants dont vous reconnaissez vous-même qu’ils portent préjudice à un corps d’élite qui a fait des cadres de ce pays ce qu’ils sont ? Pourquoi tant de haine et de rage dans le cœur d’un enseignant dont la posture doit être humble, fraternelle, sobre, la mission haute et digne ? Nos maitres d’école étaient de cette race qui honore et non qui salit. Il est préférable que je ne sache jamais ce qui vous motive et qui vous êtes réellement !
Un de mes poèmes dit ceci : Tant qu’il y a le ciel il y a toujours l’espoir qu’un oiseau y passe. Pour dire, entre autre, que je n’ai jamais armé un mal contre un mal. J’ouvre mon cœur à la paix non à la furie.
Que Dieu vous garde professeur. Qu'Il garde votre français et apaise votre malédiction sur moi.
Amadou Lamine Sall