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EDF dans le capital de Senelec ? Par Frédéric Tendeng

Même s’il ne le dit pas de façon explicite, le communiqué rempli de zones d’ombres publié par le ministère de l’Energie ce Vendredi 18 décembre n’écarte plus la possibilité que le groupe Electricité de France (EDF) fasse son entrée dans le capital de la Société National d’Electricité du Sénégal (Senelec), qui peine à joindre les deux bouts afin de remplir la mission de service public qui lui est assignée, à savoir, fournir les foyers et les ayants droit de l’électricité en quantité suffisante et régulière.


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Décembre 2010 à 14:59 | | 1 commentaire(s)|

EDF dans le capital de Senelec ?  Par Frédéric Tendeng
A la recherche de solutions à l’équation Senelec dont les inconnues et les variables continuent visiblement d’échapper à Karim Wade, le fils du chef de l’Etat avoue de plus en plus son impuissance et décline avoir obtenu du groupe français EDF qu’il aide Senelec à mettre en œuvre des mesures qui permettront de mettre fin aux délestages et de satisfaire la demande en énergie. Au terme donc de l’accord que Karim Wade a signé à Paris avec Henri Proglio, le PDG d’EDF, cette société française s’engage à aider le Sénégal à développer et à mettre en œuvre des options visant à renforcer la production et le taux de rendement des équipements de production et de transport de la Senelec. Voilà qui dit tout et rien à la fois car ce communiqué soulève encore plus de questions qu’il n’informe les sénégalais. Si ce sont des services qu’EDF doit rendre à Senelec, combien cela coûterait à l’Etat du Sénégal ? On voit mal en effet comment Senelec signerait un accord avec EDF en lui fermant son capital, et permettre à défaut à la société française de faire tout simplement de la figuration ou de la consultance alors que cela n’est pas la priorité. Mieux, l’expertise sénégalaise pour la dernière option existe et n’est pas à démontrer. D’autre part, on se demande comment Senelec qui ne fonctionne que sur des systèmes de paie, ne remplit pas les conditions bancaires pour mettre en place un crédit documentaire et manque d’argent liquide pour s’acheter et se faire livrer le combustible de ses centrales, pourrait louer les services coûteux d’EDF pour tout simplement faire de la supervision sans contrepartie d’une entreprise dont le dernier rapport interne confirme le poids énorme des arriérés (60 milliards fin août 2010) avec des prévisions de résultats nets négatifs pouvant aller de 20 à 25 milliards de nos francs en 2011. La recapitalisation et le dégroupage des activités de Senelec étant parmi les solutions les mieux envisagées dans la situation actuelle, ce serait en effet une bonne perche que Karim Wade tendrait aux français.
Que la société EDF aide Senelec à régler définitivement le problème des coupures d’électricité est salutaire. Il est cependant dommage de noter que le ministère de l’Energie étale encore une fois beaucoup d’incongruités et de vices sur la place publique. Dans la forme, il aurait été plus judicieux de faire signer cette accord par le nouvel administrateur de Senelec qui serait en face de son répondant protocolaire d’EDF. L’argument de la crédibilité et des capacités de négociations du nouvel administrateur dans une affaire délicate et de grand intérêt comme celle-là ne saurait prospérer. Malheureusement, on note ici l’omniprésence du super ministre de l’Energie qui s’implique maintenant dans la gestion opérationnelle de Senelec comme cela a souvent été son mode opératoire partout où il est passé. Le cas de Air Sénégal Internationale est encore tout frais dans les mémoires. Sans trop nous attarder sur la question de savoir quels sont les éléments qui ont présidé au choix spécifique d’EDF dans la signature de cet accord, il convient par contre de se demander ce qu’il adviendra de l’audit technique et financier en cours à Senelec puisqu’on souligne au ministère de Karim Wade que dans l’accord signé par le fils du chef de l’Etat avec EDF, les deux parties signataires ont également convenu de réaliser un audit immédiat du parc de la Senelec pour vérifier s’il est possible d’accélérer la maintenance des ouvrages à l’arrêt ou d’améliorer leur puissance de fonctionnement, si celle-ci est inférieure à la puissance théorique et la disponibilité. Quel est cet audit immédiat mentionné dans l’accord ? Va-t-on suspendre l’audit en cours et démarrer un nouvel audit co-parrainé avec EDF ? A-t-on déjà reçu les résultats de l’audit en cours ? Combien cela a-t-il coûté au contribuable ? Que fera-t-on des autres diagnostics antérieurs à l’audit en cours ? Autant de questions qui ont leur raison d’être si l’on tient compte du tapage qui a été fait autour du dernier plan d’urgence et de restructuration de Senelec avec l’audit en cours comme un des éléments phares de la « nouvelle dynamique » du ministre de l’Energie. Il convient ainsi d’attirer l’attention des autorités du ministère de l’Energie sur ces interrogations pour éviter que ça tire dans tous les sens et que le cafouillage prenne le devant sur les velléités animées par une course contre la montre. Des cafouillages justement, on en trouve toujours dans le dossier Senelec puisque là où Samuel Sarr annonçait en Conseil des Ministres que l’État va racheter 90% des actions de son partenaire producteur indépendant d’énergie, GTI en vertu d’un accord signé mercredi 7 avril dernier, par les deux parties, on est maintenant arrivé à annoncé il y a une semaine, que GTI refuse de fonctionner pour n’avoir pu trouver un accord raisonnable avec l’Etat du Sénégal.
En fin de compte, la volonté affichée de Karim Wade d’être la pierre angulaire dans la gestion opérationnelle de Senelec et sa persistance à vouloir coûte que coûte en tirer des gains politiques, montre encore fois que nous sommes très éloignés d’une rupture avec la gestion politisée de cette société, inhibant ainsi toutes les esquisses de solutions aux coupures de courant à court et à moyen termes. Or c’est cela qui empêche le fils du chef du de l’Etat de dormir.

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par madou koulee le 20/12/2010 18:16 | Alerter
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vous aviez annulee la vente de hidro quebec il ya 10ans donc reconnaisser que vs etes incapable vous revene sur les pas du ps vers la privatisation

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