Comment est née votre passion pour le football ?
Je suis né à Cité Lamy, un quartier de la ville de Thiès, à quelques pas du célèbre terrain Concorde où se déroulaient des navétanes de très haut niveau avec la participation de très grands joueurs comme Cheikh Fam, Djadjilou Diallo, excellent milieu de la Police, Lamine Ndiaye, un des meilleurs de sa génération, Abdou Ndiaye de la Police, Ibrahima Yade, le fameux ailier de l’Us Rail, Robert Mango dit Capi de l’Asfa. J’ai joué avec tous ceux que je viens de citer. Avant eux, il y avait la célèbre équipe thiessoise de navétanes «Concorde» avec le gardien de but Tine, les Mame Ndiaye et son frère Cheikhna Ndiaye, célèbre guitariste de l’orchestre Baobab, Mama Birame Diouf, ailier droit de la police, MomarThioune, excellent ailier droit et adroit devant les buts, et surtout Lucien Preira, un des meilleurs attaquants de l’époque, très technique et efficace en attaque, sans oublier les Moussa Ndiaye de l’Us Rail, surnommé «Pieds de fer» qui jouait pieds nus et que fuyaient ceux qui étaient bien chaussés.
Les pieds de Moussa Ndiaye, le fameux latéral droit de Grand Thiès me rappellent ceux de Yoro Thiam dit Diassigue ou Diass, qui marchait pieds nus dans la forêt de Bango quand on allait vers Saint-Louis puis Maka Toubé, lors de notre fameuse grève de 1974 au Prytanée, alors que ceux d’entre nous qui même avec leurs bottillons (pataugasses) faisaient attention avec les épines qui jonchaient le sol, DIASS lui, pieds nus, disait que les épines fuyaient ses pieds caril les écrasait.
J’allais oublier Prosper Mendy, le brésilien du groupe, virtuose du ballon rond et très élégant au milieu du terrain. J’ai commencé à jouer au football avec l’équipe de notre école primaire. Nous avions comme entraîneur, notre instituteur, feu Sadaro Mbaye, grand acteur de cinéma et qui a joué dans de grands films de Ousmane Sembène comme «Guelewar». Au CE2, un des meilleurs joueurs de notre école en classe de CM2, m’avait surnommé «Fodé», du nom de ce grand et gros lutteur Fodé Doussouba, car pour mon âge, j’étais un peu gros.
Par la suite, à partir de 1969, je pratiquais quotidiennement le football dans l’équipe du Prytanée en catégorie minime, cadette, junior et sénior car surclassé en sénior dès ma première année junior. Au Prytanée, j’étais dans la même classe que de très grands connaisseurs du foot comme Ousmane Diop Zaza et Farba Lamine Sall Bosquier. Inutile de dire qu’on suivait le football partout dans le monde et même les championnats de deuxième division. Nous marchions la nuit de Bango jusqu’à l’aéroport de Saint-Louis (environ 4 km) pour suivre les matchs de Saint-Etienne ou du Bayern (c’était avant 1972, date de l’avènement de la télé au foyer du Prytanée).
À cette époque, certains de nos camarades enfants de troupe me surnommaient Frantz Beckenbauer car j’évoluais dans l’équipe de foot de l’école. Il faut tout de même signaler qu’au foyer du Prytanée, nous disposions quotidiennement du journal «L’Équipe» qui nous plongeait dans le monde du foot professionnel. Pendant cette période, il y avait une effervescence footballistique à Saint-Louis avec l’arrivée des Séga Sakho, Badou Gaye, Médoune et Baye Touré au Lycée Charles de Gaulle.
D’ailleurs, les matchs Prytanée-De Gaulle étaient des événements suivis. Le journal la Voix de l’Enfant de Troupe (VET) avec les reportages brillants de El hadji Alioune Dramé, ancien DG du Soleil et éminent journaliste, témoigne du niveau élevé du football à Saint-Louis à cette période. Je ne peux oublier les matchs Brack-Asfa avec Mawade Wade comme entraineur du Brack des Petit Guèye et Anoune Ndiaye !
Quand l’Asfa venait à SaintLouis, j’accompagnais Pacheco jusqu’au terrain, lui tenant la main sous l’œil complice des Coulibaly, Oumar Diop et Yamagor. Une grande équipe de l’Asfa avec de grands joueurs comme Pacheco, le grand libéro jamais fatigué dans un terrain de foot et capitaine courageux.
Qui est meilleur entre Pelé et Maradona, Platini et Zidane, Messi et CR7, El hadji Diouf et Sadio Mané ?
J’aime un peu seulement l’homme Pelé mais j’adore le footballeur. Je rejoins Gullit, le talentueux joueur hollandais, dont le père lui avait demandé de refuser de serrer la main de Pelé parce que, malgré toute sa notoriété, il n’avait rien fait pour la cause de la race noire à l’image des sprinters noirs américains. Maradona a été un génie du football et nous a valu beaucoup de satisfaction. Très technique et beau dribleur, il a été souvent époustouflant sur un terrain de foot.
Pelé avait la chance d’être mieux entouré sur le terrain que lui. Quant à Zidane, il est plus talentueux que Platini. Platini avait un coup de patte très adroit et une très bonne lecture du jeu. Mais avec Zizou, c’est une autre altitude, un autre air qu’on respire. Messi est sans aucun doute vraiment beaucoup plus doué. Cristiano est un parfait athlète et un excellent buteur, mais il est moins doué que Messi. El Hadji Diouf est très talentueux comme Sadio Mané, mais le potentiel de ce dernier pourrait dépasser Dioufy dans les années à venir. El Hadji Ousseynou Diouf a émerveillé le stade Léopold Sédar Senghor dès son premier match avec l’équipe nationale du Sénégal. Je n’avais pas encore vu un tel talent sur un terrain de foot dans ce pays. Tout y était : la vision, la technique, l’élégance sur le terrain et l’esprit très collectif.
Pour en venir à Vladimir Poutine, quels sont les enjeux économiques, politiques et stratégiques que la Coupe du monde Russie 2018 représente pour lui ?
Pour Poutine, le moment est propice afin de donner une meilleure image de la Russie après ses différents succès récents sur la scène mondiale. Les récents rapprochements avec la Chine et les Usa deTrump, la campagne réussie en Syrie, l’amitié avec l’Iran qui se révèle une puissance sous-régionale et la sortie de la crise ukrainienne avec la conquête de la Crimée. La réconciliation avec la société civile russe passe par une pacification de l’espace russe. Le succès de la prochaine Coupe du monde peut créer une effervescence politique en Russie, propice à un dialogue approprié avec tous les acteurs des affaires économiques et du monde politique.
Comment le Sénégal peut-il atteindre les ½ finales ?
En jouant simplement au football avec un engagement et une intelligence basés sur la qualité de nos joueurs. Une défense avec Lamine Gassama à droite, Kalidou Koulibaly, Kara et Sabaly, un milieu autour de Kouyaté, Sané et Cheikh Ndoye et une attaque autour de Mané, Niang, Keita Baldé ou Diafra Sakho, le Sénégal a les moyens de jouer jusqu’au bout dans cette Coupe du monde. L’entraîneur et son staff ont l’expérience qu’il faut pour faire face.
As Sport
Je suis né à Cité Lamy, un quartier de la ville de Thiès, à quelques pas du célèbre terrain Concorde où se déroulaient des navétanes de très haut niveau avec la participation de très grands joueurs comme Cheikh Fam, Djadjilou Diallo, excellent milieu de la Police, Lamine Ndiaye, un des meilleurs de sa génération, Abdou Ndiaye de la Police, Ibrahima Yade, le fameux ailier de l’Us Rail, Robert Mango dit Capi de l’Asfa. J’ai joué avec tous ceux que je viens de citer. Avant eux, il y avait la célèbre équipe thiessoise de navétanes «Concorde» avec le gardien de but Tine, les Mame Ndiaye et son frère Cheikhna Ndiaye, célèbre guitariste de l’orchestre Baobab, Mama Birame Diouf, ailier droit de la police, MomarThioune, excellent ailier droit et adroit devant les buts, et surtout Lucien Preira, un des meilleurs attaquants de l’époque, très technique et efficace en attaque, sans oublier les Moussa Ndiaye de l’Us Rail, surnommé «Pieds de fer» qui jouait pieds nus et que fuyaient ceux qui étaient bien chaussés.
Les pieds de Moussa Ndiaye, le fameux latéral droit de Grand Thiès me rappellent ceux de Yoro Thiam dit Diassigue ou Diass, qui marchait pieds nus dans la forêt de Bango quand on allait vers Saint-Louis puis Maka Toubé, lors de notre fameuse grève de 1974 au Prytanée, alors que ceux d’entre nous qui même avec leurs bottillons (pataugasses) faisaient attention avec les épines qui jonchaient le sol, DIASS lui, pieds nus, disait que les épines fuyaient ses pieds caril les écrasait.
J’allais oublier Prosper Mendy, le brésilien du groupe, virtuose du ballon rond et très élégant au milieu du terrain. J’ai commencé à jouer au football avec l’équipe de notre école primaire. Nous avions comme entraîneur, notre instituteur, feu Sadaro Mbaye, grand acteur de cinéma et qui a joué dans de grands films de Ousmane Sembène comme «Guelewar». Au CE2, un des meilleurs joueurs de notre école en classe de CM2, m’avait surnommé «Fodé», du nom de ce grand et gros lutteur Fodé Doussouba, car pour mon âge, j’étais un peu gros.
Par la suite, à partir de 1969, je pratiquais quotidiennement le football dans l’équipe du Prytanée en catégorie minime, cadette, junior et sénior car surclassé en sénior dès ma première année junior. Au Prytanée, j’étais dans la même classe que de très grands connaisseurs du foot comme Ousmane Diop Zaza et Farba Lamine Sall Bosquier. Inutile de dire qu’on suivait le football partout dans le monde et même les championnats de deuxième division. Nous marchions la nuit de Bango jusqu’à l’aéroport de Saint-Louis (environ 4 km) pour suivre les matchs de Saint-Etienne ou du Bayern (c’était avant 1972, date de l’avènement de la télé au foyer du Prytanée).
À cette époque, certains de nos camarades enfants de troupe me surnommaient Frantz Beckenbauer car j’évoluais dans l’équipe de foot de l’école. Il faut tout de même signaler qu’au foyer du Prytanée, nous disposions quotidiennement du journal «L’Équipe» qui nous plongeait dans le monde du foot professionnel. Pendant cette période, il y avait une effervescence footballistique à Saint-Louis avec l’arrivée des Séga Sakho, Badou Gaye, Médoune et Baye Touré au Lycée Charles de Gaulle.
D’ailleurs, les matchs Prytanée-De Gaulle étaient des événements suivis. Le journal la Voix de l’Enfant de Troupe (VET) avec les reportages brillants de El hadji Alioune Dramé, ancien DG du Soleil et éminent journaliste, témoigne du niveau élevé du football à Saint-Louis à cette période. Je ne peux oublier les matchs Brack-Asfa avec Mawade Wade comme entraineur du Brack des Petit Guèye et Anoune Ndiaye !
Quand l’Asfa venait à SaintLouis, j’accompagnais Pacheco jusqu’au terrain, lui tenant la main sous l’œil complice des Coulibaly, Oumar Diop et Yamagor. Une grande équipe de l’Asfa avec de grands joueurs comme Pacheco, le grand libéro jamais fatigué dans un terrain de foot et capitaine courageux.
Qui est meilleur entre Pelé et Maradona, Platini et Zidane, Messi et CR7, El hadji Diouf et Sadio Mané ?
J’aime un peu seulement l’homme Pelé mais j’adore le footballeur. Je rejoins Gullit, le talentueux joueur hollandais, dont le père lui avait demandé de refuser de serrer la main de Pelé parce que, malgré toute sa notoriété, il n’avait rien fait pour la cause de la race noire à l’image des sprinters noirs américains. Maradona a été un génie du football et nous a valu beaucoup de satisfaction. Très technique et beau dribleur, il a été souvent époustouflant sur un terrain de foot.
Pelé avait la chance d’être mieux entouré sur le terrain que lui. Quant à Zidane, il est plus talentueux que Platini. Platini avait un coup de patte très adroit et une très bonne lecture du jeu. Mais avec Zizou, c’est une autre altitude, un autre air qu’on respire. Messi est sans aucun doute vraiment beaucoup plus doué. Cristiano est un parfait athlète et un excellent buteur, mais il est moins doué que Messi. El Hadji Diouf est très talentueux comme Sadio Mané, mais le potentiel de ce dernier pourrait dépasser Dioufy dans les années à venir. El Hadji Ousseynou Diouf a émerveillé le stade Léopold Sédar Senghor dès son premier match avec l’équipe nationale du Sénégal. Je n’avais pas encore vu un tel talent sur un terrain de foot dans ce pays. Tout y était : la vision, la technique, l’élégance sur le terrain et l’esprit très collectif.
Pour en venir à Vladimir Poutine, quels sont les enjeux économiques, politiques et stratégiques que la Coupe du monde Russie 2018 représente pour lui ?
Pour Poutine, le moment est propice afin de donner une meilleure image de la Russie après ses différents succès récents sur la scène mondiale. Les récents rapprochements avec la Chine et les Usa deTrump, la campagne réussie en Syrie, l’amitié avec l’Iran qui se révèle une puissance sous-régionale et la sortie de la crise ukrainienne avec la conquête de la Crimée. La réconciliation avec la société civile russe passe par une pacification de l’espace russe. Le succès de la prochaine Coupe du monde peut créer une effervescence politique en Russie, propice à un dialogue approprié avec tous les acteurs des affaires économiques et du monde politique.
Comment le Sénégal peut-il atteindre les ½ finales ?
En jouant simplement au football avec un engagement et une intelligence basés sur la qualité de nos joueurs. Une défense avec Lamine Gassama à droite, Kalidou Koulibaly, Kara et Sabaly, un milieu autour de Kouyaté, Sané et Cheikh Ndoye et une attaque autour de Mané, Niang, Keita Baldé ou Diafra Sakho, le Sénégal a les moyens de jouer jusqu’au bout dans cette Coupe du monde. L’entraîneur et son staff ont l’expérience qu’il faut pour faire face.
As Sport