L’heure est grave. Harcelés par les opposants à la candidature de Wade pour un troisième mandat, mis sous pression (calculée) par le camp présidentiel, maltraités dans les médias, les « cinq sages » du conseil constitutionnel vivent comme un enfer.
Leur sommeil de juste est troublé par la peur palpable qui les habite et les ronge au fur et à mesure qu’approche la date fatidique du dépôt des candidatures à la présidentielle 2012. Le président Cheikh Tidiane Diakhaté et ses quatre autres collègues sont tenaillés entre le marteau de la pression permanente et bruyante des opposant qui crient à l’invalidité de la candidature de Me Wade et l’enclume des coups silencieux et feutrés assénés par le camp du pouvoir qui jure de la légalité d’un troisième mandat de leur candidat.
Cette situation est invivable pour les membres du conseil constitutionnel et leur entourage immédiat. Malgré une sécurité renforcée aussi bien à leur domicile qu’au siège du conseil constitutionnel, la plupart des « cinq sages » craignent pour leur intégrité physique en raison des menaces de plus en plus reçues de part et d’autre des acteurs de la vie politique.
En ce temps de fureur et de rumeurs, ou le pays s’est pris de sourde passion autour du vif débat sur la recevabilité ou non de Me Abdoulaye Wade, le conseil constitutionnel se sent épié de toutes parts, attendu au tournant par les acteurs et observateurs d’ici et d’ailleurs.
Le poids des regards lourdement posés sur eux, au Sénégal comme à l’étranger indispose les « cinq sages » , et inquiète gravement leur entourage. « Ils sont dans une situation intenable, quasi-dramatique, expose un proche d’un des « sage » : En interne, ils se disent que toute décision qu’ils prendraient pourrait générer de la violence. S’ils disent oui à la candidature de Wade , le pays pourrait connaitre une vive tension. S’ils récusent au Président la possibilité de se présenter , son camp pourrait aussi se soulever . Car, comme le dit un « sage » : « Ils semblent calmes parce qu’ils sont au pouvoir, mais ce sont des bandits capables de tout. » Les membres du conseil avouent tous qu’ils sont devant une situation délicate, car ça peut très vite dégénérer.
Photo de la peur
Malgré un séminaire ultra-médiatisé au mois de septembre dernier une grosse opération de communication qui leur a servi comme d’un exutoire, les « cinq sages » subissent quotidiennement l’étreinte d’une pression permanente et grandissante. Surtout le président, le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, le plus exposé aux récriminations et aux menaces, en témoignent l’acte posé par Malick Noel Seck et ses partisans de Convergence socialiste qui ont manifesté juste devant son domicile.
Quelques semaines après la vraie-fausse affaire du cercueil. Une hausse dans la température de la contestation de la candidature de Me Wade qui ravive les craintes autour de la personne du président du conseil constitutionnel.
Déjà il y a quelques semaines, l’entourage du magistrat Diakhaté avait prestement pris l’attache de quelques rédactions de journaux dakarois pour « implorer » que la photo du président du Conseil constitutionnel soit, autant que possible, retirée des unes des quotidiens.
La démarche tenait à des raisons de sécurité. « Le président Diakhaté est trop exposé à la face des journaux, à un moment ou il y a comme un trop-plein de passion autour du Conseil constitutionnel, plaident ses proches.
Pour des raisons de sécurité, ce n’est pas toujours évident pour lui… » L’assassinat, en 1993, de Me Babacar Sèye, ancien vice-président du Conseil constitutionnel, reste une page de la vie politique Sénégalaise qui hante encore les coursives du siège des « cinq sages »
Déménagement
Ces menaces qui pèsent sur la sécurité des membres du Conseil constitutionnel sont prises très au sérieux en interne, comme au sommet de l’Etat. Alerté, le pouvoir a entrepris depuis plusieurs mois à protéger l’intégrité des « cinq sages » par renforcement conséquent du dispositif humain de sécurité mis à leur disposition.
Mieux, il circule depuis plusieurs semaines dans le circuit de l’Etat un dossier relatif au déménagement du siège du Conseil constitutionnel. Une décision prise de commun accord avec les « cinq sages » et qui s’explique par l’exposition du bâtiment, posé sur la corniche ouest de Dakar, qui abrite la juridiction.
Sa proximité avec la mer et son ouverture sur des zones difficiles à sécuriser (plage réputées fréquentées par des personnes en marge de la société) ne sont pas pour rassurer les juges et les autorités sénégalaises.
Outre le transfert programmé des locaux dans un lieu plus sur, il est annoncé le renforcement de la sécurité personnelle de chacun des membres du Conseil constitutionnel. Au bureau, en ville comme à la maison. Dur, dur d’être « sage » dans ce Sénégal politique actuel.
Par Ndagua Ndiaye ( L'Observateur)
Mis en Ligne : Piccmi.com
Leur sommeil de juste est troublé par la peur palpable qui les habite et les ronge au fur et à mesure qu’approche la date fatidique du dépôt des candidatures à la présidentielle 2012. Le président Cheikh Tidiane Diakhaté et ses quatre autres collègues sont tenaillés entre le marteau de la pression permanente et bruyante des opposant qui crient à l’invalidité de la candidature de Me Wade et l’enclume des coups silencieux et feutrés assénés par le camp du pouvoir qui jure de la légalité d’un troisième mandat de leur candidat.
Cette situation est invivable pour les membres du conseil constitutionnel et leur entourage immédiat. Malgré une sécurité renforcée aussi bien à leur domicile qu’au siège du conseil constitutionnel, la plupart des « cinq sages » craignent pour leur intégrité physique en raison des menaces de plus en plus reçues de part et d’autre des acteurs de la vie politique.
En ce temps de fureur et de rumeurs, ou le pays s’est pris de sourde passion autour du vif débat sur la recevabilité ou non de Me Abdoulaye Wade, le conseil constitutionnel se sent épié de toutes parts, attendu au tournant par les acteurs et observateurs d’ici et d’ailleurs.
Le poids des regards lourdement posés sur eux, au Sénégal comme à l’étranger indispose les « cinq sages » , et inquiète gravement leur entourage. « Ils sont dans une situation intenable, quasi-dramatique, expose un proche d’un des « sage » : En interne, ils se disent que toute décision qu’ils prendraient pourrait générer de la violence. S’ils disent oui à la candidature de Wade , le pays pourrait connaitre une vive tension. S’ils récusent au Président la possibilité de se présenter , son camp pourrait aussi se soulever . Car, comme le dit un « sage » : « Ils semblent calmes parce qu’ils sont au pouvoir, mais ce sont des bandits capables de tout. » Les membres du conseil avouent tous qu’ils sont devant une situation délicate, car ça peut très vite dégénérer.
Photo de la peur
Malgré un séminaire ultra-médiatisé au mois de septembre dernier une grosse opération de communication qui leur a servi comme d’un exutoire, les « cinq sages » subissent quotidiennement l’étreinte d’une pression permanente et grandissante. Surtout le président, le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, le plus exposé aux récriminations et aux menaces, en témoignent l’acte posé par Malick Noel Seck et ses partisans de Convergence socialiste qui ont manifesté juste devant son domicile.
Quelques semaines après la vraie-fausse affaire du cercueil. Une hausse dans la température de la contestation de la candidature de Me Wade qui ravive les craintes autour de la personne du président du conseil constitutionnel.
Déjà il y a quelques semaines, l’entourage du magistrat Diakhaté avait prestement pris l’attache de quelques rédactions de journaux dakarois pour « implorer » que la photo du président du Conseil constitutionnel soit, autant que possible, retirée des unes des quotidiens.
La démarche tenait à des raisons de sécurité. « Le président Diakhaté est trop exposé à la face des journaux, à un moment ou il y a comme un trop-plein de passion autour du Conseil constitutionnel, plaident ses proches.
Pour des raisons de sécurité, ce n’est pas toujours évident pour lui… » L’assassinat, en 1993, de Me Babacar Sèye, ancien vice-président du Conseil constitutionnel, reste une page de la vie politique Sénégalaise qui hante encore les coursives du siège des « cinq sages »
Déménagement
Ces menaces qui pèsent sur la sécurité des membres du Conseil constitutionnel sont prises très au sérieux en interne, comme au sommet de l’Etat. Alerté, le pouvoir a entrepris depuis plusieurs mois à protéger l’intégrité des « cinq sages » par renforcement conséquent du dispositif humain de sécurité mis à leur disposition.
Mieux, il circule depuis plusieurs semaines dans le circuit de l’Etat un dossier relatif au déménagement du siège du Conseil constitutionnel. Une décision prise de commun accord avec les « cinq sages » et qui s’explique par l’exposition du bâtiment, posé sur la corniche ouest de Dakar, qui abrite la juridiction.
Sa proximité avec la mer et son ouverture sur des zones difficiles à sécuriser (plage réputées fréquentées par des personnes en marge de la société) ne sont pas pour rassurer les juges et les autorités sénégalaises.
Outre le transfert programmé des locaux dans un lieu plus sur, il est annoncé le renforcement de la sécurité personnelle de chacun des membres du Conseil constitutionnel. Au bureau, en ville comme à la maison. Dur, dur d’être « sage » dans ce Sénégal politique actuel.
Par Ndagua Ndiaye ( L'Observateur)
Mis en Ligne : Piccmi.com