Walf Grand-Place : Vous êtes convalescente. Mais il paraît que vous avez croisé le chemin d'un méchant génie, danga jomi woone ?
Coumba Gawlo Seck : (Elle éclate de rires) Moi, rencontrer un génie nuisible qui m'aurait fait du mal ? Mais, je suis un génie puisque je suis une descendante de Djiné Moussa Mboré. Mane duma jomi (le génie nuisible ne me fera rien). J'ai entendu dire que j'ai croisé le chemin du génie. Mais, c'est impossible. Au contraire, c'est moi qui fais peur aux génies. Aucun génie malintentionné ne rentrera dans ma maison puisqu'il saura que cet endroit est habité par un génie comme lui.
Vous êtes tombée malade trois jours avant votre concert en banlieue. D'aucuns en ont déduit que c'était planifié parce que vous n'étiez pas prête à faire le Déwenéti show puisque les tickets n'étaient pas vendus ?
Vous savez, qui me connaît sait que je ne fuis jamais mes responsabilités. J'ai toujours été -je pense d'ailleurs que c'est la suite de cette maladie- une personne têtue, qui n’accepte jamais le repos et les vacances. Ce qui m'ennuie. Même quand j'ai mal ou que je sois triste, je vais chanter. Je dis toujours à mon équipe que le public a plus de problèmes que moi. Ils ont mieux à faire que de venir m'écouter raconter mes problèmes. Ce qui les intéresse, c'est d'oublier leurs soucis. Si je n'étais pas prête pour ce concert, je n'aurais pas besoin de me cacher derrière des prétextes surtout celui d'une maladie qu'on ne souhaite jamais. Et puis, on ne peut inventer une maladie. Le médecin militaire qui m'a fait un diagnostic est là. Les résultats des analyses sont présents. Je n'ai pas besoin de cela. Ce concert est à guichet fermé. Les fans ont acheté tous les billets. J'ai été profondément attristée d'entendre le médecin dire que je ne pouvais pas y aller. Le médecin leur à dit : «Elle a eu la jambe cassée, elle a chanté. Cette fois-ci, c'est sa voix qui est blessée». Je suis passionnée par ce que je fais. J'ai eu une jambe cassée, ma mère m'a contrainte en pleurs de rester au lit, j'ai refusé. Je me suis rendue à Ziguinchor. Ma grand-mère est décédée, j'ai chanté le jour du deuil. Idem pour ma meilleure amie Katoucha Niane. J'ai été parfois malade. Ce qui ne m'a pas empêché d'honorer des contrats.
Vous respirez la forme. Est-ce à dire qu'il y a eu plus de peur que de mal ?
Oui Alhamdoulilahi, je me porte bien grâce à Dieu. Vous savez, dans le cas d'une maladie, on ne sait jamais ce qui doit se passer. Mais puisque je suis là à raconter la maladie, on peut dire qu'il y a eu plus de peur que de mal. C'est vrai que j'ai eu trop mal.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ce qui, c'est passé, c'est que j'ai accumulé beaucoup de fatigue. À la base, ça commençait par des maux de tête. Et puis, le corps a suivi de manière progressive. Comme je ne me couche jamais parce que je pense toujours à ce que je dois faire. Et, pendant 4 jours d'affilée, j'ai commencé à sentir des maux de gorge. Mais, comme cela m'arrivait parfois et qu'il me suffisait juste de prendre mon Ospen pour m'en sortir, je me suis dit que ce n'était pas grave, que c'était passager. Mais, ça allait de mal en pis. Je n'ai pas pu assister à certaines répétitions. Je disais à mon chef d'orchestre, Laye Diagne, qu'il fallait diriger sans moi les répétions. Puisque j'avais mal à la gorge. Il fallait que je me repose. D'ailleurs, je coordonnais, par sms, avec l'orchestre sur le répertoire du concert.
Pouvez-vous nous raconter votre malaise du vendredi qui vous a conduit à l'hôpital ?
Ce qui s'est passé, c'est que quand j'ai eu mal, je devais aller répéter. Et je n’ai pas pu. J’envoyais des sms pour dire qu'il me fallait du repos. En général, on nous conseille de dormir dès qu'on attrape des maux de gorge. Dans notre, métier, on nous dit que si la voix est bien reposée, vous la retrouvez. Pour mon cas, je n'ai pas pu dormir. Ce qui a fait que cela ne s'améliorait pas. Jeudi, je sentais comme une boule dans la gorge. On dirait que j'avais un os dedans. Toute la journée du jeudi, j'avais très, très mal. Je suis restée couchée avec le corps chaud. Je n'ai rien fait. Vendredi matin, quand je me suis réveillée, je me suis dit que j'allais faire appel à mon médecin. Je lui ai envoyé un sms pour lui demander de le rencontrer. Il m'a dit qu'il était à la clinique. Après m'avoir prescrit quelques médicaments, il m'a suggéré de patienter le temps qu'il termine. J'avais si mal.
Pas seulement à la gorge, mais tout mon corps. Je me suis levée pour aller dans la salle de bain. C'est à ce moment que j'ai eu un malaise. Je ne mange, pas naturellement à forte raison lorsque j'ai une angine qui m'empêche d'avaler quelque chose. je me suis évanouie. On a fait appeler Anna et Mactar (Ndlr: Anna Kane est membre de son staff et Mactar Seck est son frère et manager). Je pense que le médecin leur a dit qu'il ne fallait pas attendre. Ils m'ont évacuée d'urgence à l'hôpital Principal.
C'est vrai que vous aviez perdu votre voix ?
Effectivement. Même les Mactar et Anna, je communiquais avec eux par écrit. Je ne pouvais plus parler. C'est comme si j'avais une boule, un os cassé dans la gorge. Et comme cela donne l'¬impression de déchirer comme une lame, j'utilisais les sms. Mais surtout, j'avais un cahier sur lequel j'écrivais pour leur dire ce que je voulais. Pour m'habiller, j'écrivais, ils lisaient et me répondaient. Même le médecin, c'est par écrit que je lui ai expliqué mon mal. Elle a dit : «Celle-là, il faut vraiment la retenir.»
Vous arrive-t-il souvent d'avoir des problèmes d'angine ?
J'ai parfois eu des maux de gorge, mais pas de cette nature. C'est pour cela-que je ne l'ai pas prise au sérieux. Je vous ai tantôt dit que lorsque ma voix était fatiguée, il me suffisait juste de prendre des calmants pour pouvoir chanter. Lors de certains galas, je prenais du lait bien chaud avec du miel, je bois et je dors. Cela passait ensuite. Mais, pour cette fois-ci, c'était difficile, j'avais vraiment peur pour ma voix. Toute la souffrance, c'est que j'avais peur de perdre ma voix.
Pourquoi?
Je suis une chanteuse. Je ne sais faire que ça. Si je ne chante plus, je deviens inutile. Je stressais beaucoup. Je pensais aussi à mon concert du lendemain. Le médecin est arrivé pour dire que je ne pouvais pas chanter le samedi. Elle m'a dit : «Il faut arrêter. C'est de te tuer que de le faire chanter. Je dirais cela à ces gens.» Elle m'a dit :«Regardez-vous. Vous êtes anémiée, grippée.» C'est ainsi qu'elle m'a retenue. La première nuit, je ne voulais pas dormir à l'hôpital. J'ai peur de l'endroit. Le médecin a insisté. Le lendemain, j'ai été acheminée dans une autre clinique. J'avais peur de voir tout le monde rentrer et me laisser seule dans cette chambre. Je me suis dit : «Si je meurs la nuit, comment vais-je faire ?» Vous savez, on meurt pour rien. Il est arrivé à plusieurs reprises qu'une personne meurt et qu'on dise pourtant elle n'avait mal qu'à la tête, au cou...
Donc, la mort ne prévient pas. On peut être très malade et ne pas mourir. Mais on peut aussi partir pour rien. J'avais peur de tout cela. Mais le médecin a dit: «Bala ngané nam néfa, avant de répondre, il faut d'abord y être.». C'est un médecin militaire strict.
Là, on vous a trouvée avec beaucoup de médicaments?
Ça va. J'avoue que j'ai repris la voix. Même si je suis restée pendant 4 jours sans voix. J'étais sous perfusion, piquée de partout. Le mardi, cela a commencé à s'améliorer.
En plus de l'angine, vous avez été victime d'anémie. Qu'est-ce qui se passe ? Vous suivez un régime pour garder votre ligne ?
Selon le médecin, j'étais anémiée. Je ne mange pas beaucoup parce que je ne prends jamais de temps pour cela. Je pense que je ne suis pas la seule. Toutes les personnes qui ont des responsabilités comme moi sont victimes de cela. Car, on court tellement qu'on mange à peine, à cause du manque de temps. J'avoue que j'ai une bonne hygiène de vie. Mais, je n'ai pas d'appétit. A part le petit déjeuner, je saute des repas. Quand j'arrive le soir, je suis tellement fatiguée que je me contente d'une tasse de lait et une pomme. La veille et l'avant-veille de ma maladie, je n'avais pas déjeuné ni dîné.
Il parait que vos fans ont eu peur puisqu'ils ont pris d'assaut la maison de votre maman ?
Il paraît. Ils ont eu peur. À l'hôpital c'est pour cela que j'ai été transférée dans une clinique, tout le monde savait et je n'étais pas tranquille. Comme le médecin voulait me garder en observation, il était préférable qu'il ne soit pas dérangé. Avec la famille, c'est normal. Je m'en excuse. Je leur dit que je suis .touchée par les appels, les inquiétudes, les messages de compassion, les téléphones... Finalement, ma mère n'avait plus son portable. C'est comme si j'étais morte. Mon père aussi. Beaucoup d'amis journalistes ont téléphoné pour s'enquérir de mon état. Ce qui m'a fait du baume au cœur. Si j'ai beaucoup pleuré, c'est pour cela. Quant à ma famille, elle l'a prise avec beaucoup de difficultés surtout pour ma mère qui n'est pas très forte. En fait, ce qui se passe, c'est que moi, je ne suis presque jamais malade. Je suis un être humain, mais je suis gênée de dire que j'ai mal. Quand je le dis, tout le monde est autour pour être aux petits soins. D'abord, ça me rend faible. J'ai la pudeur de voir ma maman me regarder avec des yeux de tristesse. Ça me fait mal. Je n'aime pas déranger les autres. Ma mère me dit souvent : «Tu ne le sens pas bien». Je lui réponds que si. Ce qui s'est passé aussi, c'est que j'ai fait beaucoup de voyages. Je venais de la Chine où le décalage était énorme. Avant, il y a eu le stade de France, l'Italie, la Belgique. J'étais fatiguée.
Le concert est finalement prévu ce samedi. Que réservez-vous à vos fans ?
Le Déwenéti show est un concert qui me permet de retrouver mes fans qui sont éparpillés un peu partout. Ils sont regroupés sur l'étendue du territoire. Il se tenait juste après la Korité. Mais, je suis tombée malade. Je promets à mon public, un spectacle riche en sons et lumières comme j'ai vu en Europe. J'aurais des invités comme Carlou D, Daara J family... Des lutteurs seront aussi de la partie. Ce sera, en tant qu'ambassadeur du Pnud pour la lutte contre la pauvreté, l'occasion de lancer un message fort contre la drogue, le sida...
SOURCE : Walf Grand Place Réalisé par Ndèye Awa LO
Coumba Gawlo Seck : (Elle éclate de rires) Moi, rencontrer un génie nuisible qui m'aurait fait du mal ? Mais, je suis un génie puisque je suis une descendante de Djiné Moussa Mboré. Mane duma jomi (le génie nuisible ne me fera rien). J'ai entendu dire que j'ai croisé le chemin du génie. Mais, c'est impossible. Au contraire, c'est moi qui fais peur aux génies. Aucun génie malintentionné ne rentrera dans ma maison puisqu'il saura que cet endroit est habité par un génie comme lui.
Vous êtes tombée malade trois jours avant votre concert en banlieue. D'aucuns en ont déduit que c'était planifié parce que vous n'étiez pas prête à faire le Déwenéti show puisque les tickets n'étaient pas vendus ?
Vous savez, qui me connaît sait que je ne fuis jamais mes responsabilités. J'ai toujours été -je pense d'ailleurs que c'est la suite de cette maladie- une personne têtue, qui n’accepte jamais le repos et les vacances. Ce qui m'ennuie. Même quand j'ai mal ou que je sois triste, je vais chanter. Je dis toujours à mon équipe que le public a plus de problèmes que moi. Ils ont mieux à faire que de venir m'écouter raconter mes problèmes. Ce qui les intéresse, c'est d'oublier leurs soucis. Si je n'étais pas prête pour ce concert, je n'aurais pas besoin de me cacher derrière des prétextes surtout celui d'une maladie qu'on ne souhaite jamais. Et puis, on ne peut inventer une maladie. Le médecin militaire qui m'a fait un diagnostic est là. Les résultats des analyses sont présents. Je n'ai pas besoin de cela. Ce concert est à guichet fermé. Les fans ont acheté tous les billets. J'ai été profondément attristée d'entendre le médecin dire que je ne pouvais pas y aller. Le médecin leur à dit : «Elle a eu la jambe cassée, elle a chanté. Cette fois-ci, c'est sa voix qui est blessée». Je suis passionnée par ce que je fais. J'ai eu une jambe cassée, ma mère m'a contrainte en pleurs de rester au lit, j'ai refusé. Je me suis rendue à Ziguinchor. Ma grand-mère est décédée, j'ai chanté le jour du deuil. Idem pour ma meilleure amie Katoucha Niane. J'ai été parfois malade. Ce qui ne m'a pas empêché d'honorer des contrats.
Vous respirez la forme. Est-ce à dire qu'il y a eu plus de peur que de mal ?
Oui Alhamdoulilahi, je me porte bien grâce à Dieu. Vous savez, dans le cas d'une maladie, on ne sait jamais ce qui doit se passer. Mais puisque je suis là à raconter la maladie, on peut dire qu'il y a eu plus de peur que de mal. C'est vrai que j'ai eu trop mal.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ce qui, c'est passé, c'est que j'ai accumulé beaucoup de fatigue. À la base, ça commençait par des maux de tête. Et puis, le corps a suivi de manière progressive. Comme je ne me couche jamais parce que je pense toujours à ce que je dois faire. Et, pendant 4 jours d'affilée, j'ai commencé à sentir des maux de gorge. Mais, comme cela m'arrivait parfois et qu'il me suffisait juste de prendre mon Ospen pour m'en sortir, je me suis dit que ce n'était pas grave, que c'était passager. Mais, ça allait de mal en pis. Je n'ai pas pu assister à certaines répétitions. Je disais à mon chef d'orchestre, Laye Diagne, qu'il fallait diriger sans moi les répétions. Puisque j'avais mal à la gorge. Il fallait que je me repose. D'ailleurs, je coordonnais, par sms, avec l'orchestre sur le répertoire du concert.
Pouvez-vous nous raconter votre malaise du vendredi qui vous a conduit à l'hôpital ?
Ce qui s'est passé, c'est que quand j'ai eu mal, je devais aller répéter. Et je n’ai pas pu. J’envoyais des sms pour dire qu'il me fallait du repos. En général, on nous conseille de dormir dès qu'on attrape des maux de gorge. Dans notre, métier, on nous dit que si la voix est bien reposée, vous la retrouvez. Pour mon cas, je n'ai pas pu dormir. Ce qui a fait que cela ne s'améliorait pas. Jeudi, je sentais comme une boule dans la gorge. On dirait que j'avais un os dedans. Toute la journée du jeudi, j'avais très, très mal. Je suis restée couchée avec le corps chaud. Je n'ai rien fait. Vendredi matin, quand je me suis réveillée, je me suis dit que j'allais faire appel à mon médecin. Je lui ai envoyé un sms pour lui demander de le rencontrer. Il m'a dit qu'il était à la clinique. Après m'avoir prescrit quelques médicaments, il m'a suggéré de patienter le temps qu'il termine. J'avais si mal.
Pas seulement à la gorge, mais tout mon corps. Je me suis levée pour aller dans la salle de bain. C'est à ce moment que j'ai eu un malaise. Je ne mange, pas naturellement à forte raison lorsque j'ai une angine qui m'empêche d'avaler quelque chose. je me suis évanouie. On a fait appeler Anna et Mactar (Ndlr: Anna Kane est membre de son staff et Mactar Seck est son frère et manager). Je pense que le médecin leur a dit qu'il ne fallait pas attendre. Ils m'ont évacuée d'urgence à l'hôpital Principal.
C'est vrai que vous aviez perdu votre voix ?
Effectivement. Même les Mactar et Anna, je communiquais avec eux par écrit. Je ne pouvais plus parler. C'est comme si j'avais une boule, un os cassé dans la gorge. Et comme cela donne l'¬impression de déchirer comme une lame, j'utilisais les sms. Mais surtout, j'avais un cahier sur lequel j'écrivais pour leur dire ce que je voulais. Pour m'habiller, j'écrivais, ils lisaient et me répondaient. Même le médecin, c'est par écrit que je lui ai expliqué mon mal. Elle a dit : «Celle-là, il faut vraiment la retenir.»
Vous arrive-t-il souvent d'avoir des problèmes d'angine ?
J'ai parfois eu des maux de gorge, mais pas de cette nature. C'est pour cela-que je ne l'ai pas prise au sérieux. Je vous ai tantôt dit que lorsque ma voix était fatiguée, il me suffisait juste de prendre des calmants pour pouvoir chanter. Lors de certains galas, je prenais du lait bien chaud avec du miel, je bois et je dors. Cela passait ensuite. Mais, pour cette fois-ci, c'était difficile, j'avais vraiment peur pour ma voix. Toute la souffrance, c'est que j'avais peur de perdre ma voix.
Pourquoi?
Je suis une chanteuse. Je ne sais faire que ça. Si je ne chante plus, je deviens inutile. Je stressais beaucoup. Je pensais aussi à mon concert du lendemain. Le médecin est arrivé pour dire que je ne pouvais pas chanter le samedi. Elle m'a dit : «Il faut arrêter. C'est de te tuer que de le faire chanter. Je dirais cela à ces gens.» Elle m'a dit :«Regardez-vous. Vous êtes anémiée, grippée.» C'est ainsi qu'elle m'a retenue. La première nuit, je ne voulais pas dormir à l'hôpital. J'ai peur de l'endroit. Le médecin a insisté. Le lendemain, j'ai été acheminée dans une autre clinique. J'avais peur de voir tout le monde rentrer et me laisser seule dans cette chambre. Je me suis dit : «Si je meurs la nuit, comment vais-je faire ?» Vous savez, on meurt pour rien. Il est arrivé à plusieurs reprises qu'une personne meurt et qu'on dise pourtant elle n'avait mal qu'à la tête, au cou...
Donc, la mort ne prévient pas. On peut être très malade et ne pas mourir. Mais on peut aussi partir pour rien. J'avais peur de tout cela. Mais le médecin a dit: «Bala ngané nam néfa, avant de répondre, il faut d'abord y être.». C'est un médecin militaire strict.
Là, on vous a trouvée avec beaucoup de médicaments?
Ça va. J'avoue que j'ai repris la voix. Même si je suis restée pendant 4 jours sans voix. J'étais sous perfusion, piquée de partout. Le mardi, cela a commencé à s'améliorer.
En plus de l'angine, vous avez été victime d'anémie. Qu'est-ce qui se passe ? Vous suivez un régime pour garder votre ligne ?
Selon le médecin, j'étais anémiée. Je ne mange pas beaucoup parce que je ne prends jamais de temps pour cela. Je pense que je ne suis pas la seule. Toutes les personnes qui ont des responsabilités comme moi sont victimes de cela. Car, on court tellement qu'on mange à peine, à cause du manque de temps. J'avoue que j'ai une bonne hygiène de vie. Mais, je n'ai pas d'appétit. A part le petit déjeuner, je saute des repas. Quand j'arrive le soir, je suis tellement fatiguée que je me contente d'une tasse de lait et une pomme. La veille et l'avant-veille de ma maladie, je n'avais pas déjeuné ni dîné.
Il parait que vos fans ont eu peur puisqu'ils ont pris d'assaut la maison de votre maman ?
Il paraît. Ils ont eu peur. À l'hôpital c'est pour cela que j'ai été transférée dans une clinique, tout le monde savait et je n'étais pas tranquille. Comme le médecin voulait me garder en observation, il était préférable qu'il ne soit pas dérangé. Avec la famille, c'est normal. Je m'en excuse. Je leur dit que je suis .touchée par les appels, les inquiétudes, les messages de compassion, les téléphones... Finalement, ma mère n'avait plus son portable. C'est comme si j'étais morte. Mon père aussi. Beaucoup d'amis journalistes ont téléphoné pour s'enquérir de mon état. Ce qui m'a fait du baume au cœur. Si j'ai beaucoup pleuré, c'est pour cela. Quant à ma famille, elle l'a prise avec beaucoup de difficultés surtout pour ma mère qui n'est pas très forte. En fait, ce qui se passe, c'est que moi, je ne suis presque jamais malade. Je suis un être humain, mais je suis gênée de dire que j'ai mal. Quand je le dis, tout le monde est autour pour être aux petits soins. D'abord, ça me rend faible. J'ai la pudeur de voir ma maman me regarder avec des yeux de tristesse. Ça me fait mal. Je n'aime pas déranger les autres. Ma mère me dit souvent : «Tu ne le sens pas bien». Je lui réponds que si. Ce qui s'est passé aussi, c'est que j'ai fait beaucoup de voyages. Je venais de la Chine où le décalage était énorme. Avant, il y a eu le stade de France, l'Italie, la Belgique. J'étais fatiguée.
Le concert est finalement prévu ce samedi. Que réservez-vous à vos fans ?
Le Déwenéti show est un concert qui me permet de retrouver mes fans qui sont éparpillés un peu partout. Ils sont regroupés sur l'étendue du territoire. Il se tenait juste après la Korité. Mais, je suis tombée malade. Je promets à mon public, un spectacle riche en sons et lumières comme j'ai vu en Europe. J'aurais des invités comme Carlou D, Daara J family... Des lutteurs seront aussi de la partie. Ce sera, en tant qu'ambassadeur du Pnud pour la lutte contre la pauvreté, l'occasion de lancer un message fort contre la drogue, le sida...
SOURCE : Walf Grand Place Réalisé par Ndèye Awa LO
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