Hubert Dacosta, pourquoi avoir senti la nécessité de communiquer en ce moment précis ?
Les contrevérités qu'on raconte sur moi m'ont fait sortir de mes gonds. A un moment donné, j'ai même voulu organiser une conférence de presse, mais mes proches m'en ont dissuadé. Il est important pour moi de rétablir la vérité des faits afin que l'opinion soit éclairée sur ce qui s'est réellement passé. Il est malsain de colporter des choses aussi graves sur le dos de quelqu'un. Le problème est très sérieux et depuis lors, cela alimente les commérages. Il y a beaucoup de contrevérités dans tout ce que les gens racontent. On parle de 200, de 500 millions FCFA qui ont été volés. C'est faux. J'ai habité dans cette maison pendant deux semaines. C'est le fils de la 2e épouse de Pape Diop, C. Diop, qui était mon ami. C'est grâce à lui que je fréquentais la maison.
Pourtant, dans un démenti publié dans notre journal, un des fils de Pape Diop a dit qu'il ne vous connaissait pas, que vous n'étiez pas du même âge ?
C'est bien ce que je vous dis, je fréquentais C., le jeune frère de celui qui a dit cela. Ils ont le même père, en l'occurrence, Pape Diop. D'ailleurs, même ce B. (grand-frère de C.) qui prétend ne pas me connaître, était bien au courant des faits, même s'il ne vivait pas sous le même toit que C. Un jour, il m'a même trouvé à la Gondole, pour me demander sa part du butin. Ils étaient tous de mèche. Comment moi, une personne étrangère, je peux entrer dans la chambre des parents et voler, sans que personne ne s'en rende compte. C'est C. qui volait des bijoux en or de sa mère et me les donnait pour que je les écoule sur le marché. Ce que je faisais avant de lui remettre l'argent. Il me donnait ensuite un pourcentage. Le problème remonte à plus de trois mois. C'est C. qui sortait les affaires de chez son père. La première fois, je lui ai donné 600 000 FCFA et c'était en échange d'un bijou en or. C'est lui qui apportait les bijoux et je me chargeais juste de les revendre. Ensuite, on allait an Duplex (boite de nuit aux Almadies; pour faire la fête. Une fois, il ma dit que ce que je lui ai remis était trop peu. Je lui ai dit que la valeur du bijou était d'un million cent cinquante mille (1. 150 000) FCFA.
C'était l'argent des bijoux qu'il vous avait remis pour que vous les revendiez ?
Oui. Un autre jour, lui, L. Nokia et B.... (Il ne termine pas sa phrase.)
Qui est ce L. Nokia ?
C'est un ami de C., c'est lui qui a l'habitude de lui vendre des téléphones portables. Un jour, C. s'est présenté chez moi avec un Blackberry nouveau modèle et m'a dit qu'il me mettra en rapport avec L Nokia pour qu'il me donne un téléphone portable. Ensuite, il m'a dit que son père disposait de sept millions en liquidité chez lui et qu'il allait les sortir avant d'aller en cours vers 16 heures. Mais il m'a dit qu'il fallait que l'on donne à son grand-frère B. un million, histoire d'acheter son silence. Cela me choque d'entendre parler de 200 et 500 millions FCFA dans la presse. Comment peut-on sortir des sommes aussi faramineuses d'une maison sans être repéré par les nombreux vigiles qui veillent au grain ? Idem pour ceux qui disent que j'ai traversé des frontières avec de telles sommes, ce n'est pas possible.
Vous êtes où actuellement ?
Je suis en Côte d’Ivoire.
Hubert Dacosta, c'est votre vrai prénom?
oui.
Vous habitiez où à Dakar ?
J'habite avec ma famille : ma mère, mes frères et sœurs à Dieuppeul (quartier dakarois, Ndlr).
Où à Dieuppeul précisément ?
Je ne peux pas trop m'avancer là-dessus, par crainte d'exposer ma famille.
Pourquoi avez-vous fui en Côte d'Ivoire ?
L'affaire prenait une ampleur qui me dépassait. Je jure que quand je partais pour la Côte d'Ivoire, je n'avais que 150 000 FCFA avec moi, fruit de la vente du téléphone portable que j'avais. Je peux même vous donner le numéro du gars à qui je l'ai vendu. C'était un portable Nokia N7. J'ai vendu ce portable pour avoir de quoi payer le transport pour aller en Côte d'Ivoire.
Par quel moyen vous êtes-vous rendu en Côte d'Ivoire ?
J'ai pris la route. J'ai pris un bus pour le Mali au stade Léopold Sédar Senghor et de là, j'ai pris un car pour la Côte d'Ivoire. Cela n'a pas de sens, les gens colportent des ragots sur mon compte.
Depuis votre départ, votre famille a-t-elle de vos nouvelles ?
Bien sûr. Ma mère ne cesse de pleurer depuis lors. Ce qui l'étonne, c'est qu'on dise que je suis entré chez Pape Diop pour y voler des millions, alors que c'est quasi impossible puisque la maison est bondée d'agents de sécurité.
Donc, vous n'avez jamais rien pris chez Pape Diop ?
Je le jure sur la tête de ma mère, je n'ai jamais rien volé chez Pape Diop. Au moment des faits, Pape Diop était en voyage en France, avec sa 2e épouse. J'ai séjourné chez lui pendant deux semaines. Comme ils ont réalisé que Pape Diop remarquerait la disparition de cette somme et des bijoux à son retour, ils ont voulu tout me mettre sur le dos. Le premier jour, quand ils me recherchaient, ils étaient avec des gardes du corps. La police n'était pas encore mêlée à cette affaire. Ils voulaient camoufler les faits.
Vous avez dit avoir passé deux semaines dans la villa de Pape Diop, c'était dans quel but ?
J'y étais avec C., plus connu sous le pseudonyme de Tosh. C'est ainsi qu'on l'appelle entre potes. C'était mon ami et je passais parfois du temps chez lui.
Comment vous êtes-vous connus ?
Je l'ai connu par l'entremise d'un ami, le fils d'A. D., sénatrice qui habite aux Maristes. Nous traînions tout le temps ensemble, il faisait partie du coup. Et comme par enchantement, il n'a pas été cité dans l'affaire, parce que sa mère est une grande amie de Pape Diop. Ils veulent maintenant me faire porter le chapeau, moi le fils de badalos (pauvres) et s'en laver les mains eux, les gosses de riches.
Qu'en est-il de tout ce qui se dit à propos de votre escapade en Gambie et de la belle vie que vous y meniez ?
Je jure sur la tête de ma mère qu'en Gambie, je n'avais pas un seul franc. Je voulais me réfugier là-bas lorsque l'affaire a éclaté. Finalement, j'y ai effectué un bref séjour et par la suite, je suis revenu au Sénégal avant d'aller en Côte d'Ivoire.
Pensez-vous à rentrer au Sénégal, malgré les menaces qui pèsent sur vous?
S'il plaît à Dieu, je vais rentrer. Même si je dois être incarcéré, Je vais donner ma version des faits aux policiers, même s'ils ne me croient pas.
Peut-on en savoir un peu plus sur vous ?
J’ai18 ans et demi. Je suis né à Dakar, de mère Cap-Verdienne et de père Sénégalais. J'ai pris le nom de famille de ma mère, car mon père n'a pas voulu me reconnaître.
Avez-vous fait des études ?
J'ai effectué mon cycle primaire au Collège Sacré-Cœur et secondaire à Yalla Suur en. Je dois passer le Baccalauréat cette année. Mon plus grand souhait, c'est de rentrer et de poursuivre tranquillement mes études. Ma mère passe tout son temps à pleurer depuis cette histoire.
Toutes ces photos sur le net, en train de faire la fête en galante compagnie, c'est bien vous ?
Oui, il s'agit bien de moi, mais c'était en 2008, lors d'une soirée avec A S., le fils d'un homme politique, I. Seck.
Apparemment, vous êtes donc l'ami des «fils de»...
Oui, tous les fils des pontes de ce pays sont mes amis. D'ailleurs, en 2009, A. Seck avait volé à son père 110 millions. L'affaire est passée presque inaperçue.
Et à chaque fois, vous n'êtes pas loin derrière. Comment avez-vous fait pour vous lier d'amitié avec eux ?
Nous sommes tous des jeunes. Nous nous croisons souvent. En plus, je suis très sollicité par la gent féminine qui me court après, grâce à mon teint clair.
Vous saviez que le recel était un délit, alors pourquoi avoir accepté de jouer leur jeu ?
Je n'ai rien volé. C'est son fils qui a commis les larcins. Même si j'ai accepté de vendre le butin des vols, c'est lui qui bénéficiait de l'argent. Il y avait même une cassette parmi le butin. Je pense que c'est quelque chose de très grave, car c'était dans une enveloppe.
Ou est cette cassette ?
Je l'ai laissée à Dakar.
A qui était cette cassette ?
Je pense que c'était à la mère de C., parce que cela faisait partie du paquet qui contenait les bijoux qu'il a subtilisés à sa mère avant de me les remettre.
A combien s'élève exactement ce que vous avez pris chez Pape Diop :
A coup sûr, cela n'excède pas les 8 800 000 Fcfa.
SOURCE : L’OBS PAR MARIA DOMINICAT T. DIEDIOU
Les contrevérités qu'on raconte sur moi m'ont fait sortir de mes gonds. A un moment donné, j'ai même voulu organiser une conférence de presse, mais mes proches m'en ont dissuadé. Il est important pour moi de rétablir la vérité des faits afin que l'opinion soit éclairée sur ce qui s'est réellement passé. Il est malsain de colporter des choses aussi graves sur le dos de quelqu'un. Le problème est très sérieux et depuis lors, cela alimente les commérages. Il y a beaucoup de contrevérités dans tout ce que les gens racontent. On parle de 200, de 500 millions FCFA qui ont été volés. C'est faux. J'ai habité dans cette maison pendant deux semaines. C'est le fils de la 2e épouse de Pape Diop, C. Diop, qui était mon ami. C'est grâce à lui que je fréquentais la maison.
Pourtant, dans un démenti publié dans notre journal, un des fils de Pape Diop a dit qu'il ne vous connaissait pas, que vous n'étiez pas du même âge ?
C'est bien ce que je vous dis, je fréquentais C., le jeune frère de celui qui a dit cela. Ils ont le même père, en l'occurrence, Pape Diop. D'ailleurs, même ce B. (grand-frère de C.) qui prétend ne pas me connaître, était bien au courant des faits, même s'il ne vivait pas sous le même toit que C. Un jour, il m'a même trouvé à la Gondole, pour me demander sa part du butin. Ils étaient tous de mèche. Comment moi, une personne étrangère, je peux entrer dans la chambre des parents et voler, sans que personne ne s'en rende compte. C'est C. qui volait des bijoux en or de sa mère et me les donnait pour que je les écoule sur le marché. Ce que je faisais avant de lui remettre l'argent. Il me donnait ensuite un pourcentage. Le problème remonte à plus de trois mois. C'est C. qui sortait les affaires de chez son père. La première fois, je lui ai donné 600 000 FCFA et c'était en échange d'un bijou en or. C'est lui qui apportait les bijoux et je me chargeais juste de les revendre. Ensuite, on allait an Duplex (boite de nuit aux Almadies; pour faire la fête. Une fois, il ma dit que ce que je lui ai remis était trop peu. Je lui ai dit que la valeur du bijou était d'un million cent cinquante mille (1. 150 000) FCFA.
C'était l'argent des bijoux qu'il vous avait remis pour que vous les revendiez ?
Oui. Un autre jour, lui, L. Nokia et B.... (Il ne termine pas sa phrase.)
Qui est ce L. Nokia ?
C'est un ami de C., c'est lui qui a l'habitude de lui vendre des téléphones portables. Un jour, C. s'est présenté chez moi avec un Blackberry nouveau modèle et m'a dit qu'il me mettra en rapport avec L Nokia pour qu'il me donne un téléphone portable. Ensuite, il m'a dit que son père disposait de sept millions en liquidité chez lui et qu'il allait les sortir avant d'aller en cours vers 16 heures. Mais il m'a dit qu'il fallait que l'on donne à son grand-frère B. un million, histoire d'acheter son silence. Cela me choque d'entendre parler de 200 et 500 millions FCFA dans la presse. Comment peut-on sortir des sommes aussi faramineuses d'une maison sans être repéré par les nombreux vigiles qui veillent au grain ? Idem pour ceux qui disent que j'ai traversé des frontières avec de telles sommes, ce n'est pas possible.
Vous êtes où actuellement ?
Je suis en Côte d’Ivoire.
Hubert Dacosta, c'est votre vrai prénom?
oui.
Vous habitiez où à Dakar ?
J'habite avec ma famille : ma mère, mes frères et sœurs à Dieuppeul (quartier dakarois, Ndlr).
Où à Dieuppeul précisément ?
Je ne peux pas trop m'avancer là-dessus, par crainte d'exposer ma famille.
Pourquoi avez-vous fui en Côte d'Ivoire ?
L'affaire prenait une ampleur qui me dépassait. Je jure que quand je partais pour la Côte d'Ivoire, je n'avais que 150 000 FCFA avec moi, fruit de la vente du téléphone portable que j'avais. Je peux même vous donner le numéro du gars à qui je l'ai vendu. C'était un portable Nokia N7. J'ai vendu ce portable pour avoir de quoi payer le transport pour aller en Côte d'Ivoire.
Par quel moyen vous êtes-vous rendu en Côte d'Ivoire ?
J'ai pris la route. J'ai pris un bus pour le Mali au stade Léopold Sédar Senghor et de là, j'ai pris un car pour la Côte d'Ivoire. Cela n'a pas de sens, les gens colportent des ragots sur mon compte.
Depuis votre départ, votre famille a-t-elle de vos nouvelles ?
Bien sûr. Ma mère ne cesse de pleurer depuis lors. Ce qui l'étonne, c'est qu'on dise que je suis entré chez Pape Diop pour y voler des millions, alors que c'est quasi impossible puisque la maison est bondée d'agents de sécurité.
Donc, vous n'avez jamais rien pris chez Pape Diop ?
Je le jure sur la tête de ma mère, je n'ai jamais rien volé chez Pape Diop. Au moment des faits, Pape Diop était en voyage en France, avec sa 2e épouse. J'ai séjourné chez lui pendant deux semaines. Comme ils ont réalisé que Pape Diop remarquerait la disparition de cette somme et des bijoux à son retour, ils ont voulu tout me mettre sur le dos. Le premier jour, quand ils me recherchaient, ils étaient avec des gardes du corps. La police n'était pas encore mêlée à cette affaire. Ils voulaient camoufler les faits.
Vous avez dit avoir passé deux semaines dans la villa de Pape Diop, c'était dans quel but ?
J'y étais avec C., plus connu sous le pseudonyme de Tosh. C'est ainsi qu'on l'appelle entre potes. C'était mon ami et je passais parfois du temps chez lui.
Comment vous êtes-vous connus ?
Je l'ai connu par l'entremise d'un ami, le fils d'A. D., sénatrice qui habite aux Maristes. Nous traînions tout le temps ensemble, il faisait partie du coup. Et comme par enchantement, il n'a pas été cité dans l'affaire, parce que sa mère est une grande amie de Pape Diop. Ils veulent maintenant me faire porter le chapeau, moi le fils de badalos (pauvres) et s'en laver les mains eux, les gosses de riches.
Qu'en est-il de tout ce qui se dit à propos de votre escapade en Gambie et de la belle vie que vous y meniez ?
Je jure sur la tête de ma mère qu'en Gambie, je n'avais pas un seul franc. Je voulais me réfugier là-bas lorsque l'affaire a éclaté. Finalement, j'y ai effectué un bref séjour et par la suite, je suis revenu au Sénégal avant d'aller en Côte d'Ivoire.
Pensez-vous à rentrer au Sénégal, malgré les menaces qui pèsent sur vous?
S'il plaît à Dieu, je vais rentrer. Même si je dois être incarcéré, Je vais donner ma version des faits aux policiers, même s'ils ne me croient pas.
Peut-on en savoir un peu plus sur vous ?
J’ai18 ans et demi. Je suis né à Dakar, de mère Cap-Verdienne et de père Sénégalais. J'ai pris le nom de famille de ma mère, car mon père n'a pas voulu me reconnaître.
Avez-vous fait des études ?
J'ai effectué mon cycle primaire au Collège Sacré-Cœur et secondaire à Yalla Suur en. Je dois passer le Baccalauréat cette année. Mon plus grand souhait, c'est de rentrer et de poursuivre tranquillement mes études. Ma mère passe tout son temps à pleurer depuis cette histoire.
Toutes ces photos sur le net, en train de faire la fête en galante compagnie, c'est bien vous ?
Oui, il s'agit bien de moi, mais c'était en 2008, lors d'une soirée avec A S., le fils d'un homme politique, I. Seck.
Apparemment, vous êtes donc l'ami des «fils de»...
Oui, tous les fils des pontes de ce pays sont mes amis. D'ailleurs, en 2009, A. Seck avait volé à son père 110 millions. L'affaire est passée presque inaperçue.
Et à chaque fois, vous n'êtes pas loin derrière. Comment avez-vous fait pour vous lier d'amitié avec eux ?
Nous sommes tous des jeunes. Nous nous croisons souvent. En plus, je suis très sollicité par la gent féminine qui me court après, grâce à mon teint clair.
Vous saviez que le recel était un délit, alors pourquoi avoir accepté de jouer leur jeu ?
Je n'ai rien volé. C'est son fils qui a commis les larcins. Même si j'ai accepté de vendre le butin des vols, c'est lui qui bénéficiait de l'argent. Il y avait même une cassette parmi le butin. Je pense que c'est quelque chose de très grave, car c'était dans une enveloppe.
Ou est cette cassette ?
Je l'ai laissée à Dakar.
A qui était cette cassette ?
Je pense que c'était à la mère de C., parce que cela faisait partie du paquet qui contenait les bijoux qu'il a subtilisés à sa mère avant de me les remettre.
A combien s'élève exactement ce que vous avez pris chez Pape Diop :
A coup sûr, cela n'excède pas les 8 800 000 Fcfa.
SOURCE : L’OBS PAR MARIA DOMINICAT T. DIEDIOU