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EPINGLE PAR UN RAPPORT SUR LA GESTION DES FINANCES DE LA VILLE DE DAKAR : Pape Diop nie en bloc

Le maire de Dakar ne veut pas entendre parler d’insuffisances dans l’évaluation de la gestion des finances publiques de la capitale sénégalaise. Même si un rapport indépendant affirme le contraire.


Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Janvier 2009 à 12:58 | | 0 commentaire(s)|

EPINGLE PAR UN RAPPORT SUR LA GESTION DES FINANCES DE LA VILLE DE DAKAR : Pape Diop nie en bloc
«Non, il n’y a jamais eu de dépassement budgétaire dans la mairie de Dakar. Vous mettez l’accent sur les petits détails et non sur ce qui a été fait ». C’est sur ce ton que le maire de Dakar, Pape Diop, a esquivé les questions sur les insuffisances notées dans le Rapport sur l’évaluation de la gestion des finances publiques de la ville de Dakar.

Le rapport, présenté hier, à Dakar, a mis à nu des carences dans la gestion du budget de la mairie de Dakar.

«Le budget de la ville de Dakar n’est pas réaliste et n’est pas exécuté comme prévu», révèle, sur le point intitulé «crédibilité», le document rédigé par Giovani Caprio, chef de mission, et Victor Chomentowski, expert en finances municipales. Selon le rapport financé sur le programme du PPIAF (Facilité consultative publique-privée de l'infrastructure), la variation de la composition des dépenses de la ville «n’a pratiquement pas été différente de l’écart global des dépenses primaires» au cours des trois dernières années (2005-2007). La même source note que les dépenses primaires totales réelles et les dépenses primaires initialement prévues au budget ont enregistré des «écarts significatifs» pendant la même période ; de sorte que seule une partie des dépenses primaires initiales a pu être honorée.

De même, le rapport relève que «les recettes internes réelles ont été bien inférieures aux recettes prévues au budget initial pendant les trois années considérées». Plus grave, «des données complètes sur le stock d’arriérés de paiement pour les derniers exercices ne sont pas disponibles», signale les rédacteurs, qui précisent néanmoins que les arriérés de paiement identifiables sont «très élevés».

De fait, il se pose un problème de transparence du budget. « Le suivi des risques budgétaires ne sont pas exhaustifs et les informations financières ne sont que partiellement accessibles au public ». L’étude explique les centres autonomes de dépenses tels que les centres de santé et les centres socio-culturels, de même que le Crédit municipal de Dakar, communiquent à la Ville de Dakar des données financières en nombre insuffisant. Et, la mairie ne réalise « aucune surveillance d’un éventuel risque budgétaire de ces entités ». A en croire le rapport, «le budget n’est que partiellement exécuté de manière ordonnée et prévisible». L’on rajoute que les mécanismes pour assurer le contrôle et le suivi de l’utilisation des fonds publics ne sont pas toujours efficaces, car la ville ne perçoit directement qu’une faible partie de ses recettes propres (moins de 10% en 2007). La différence relève de la responsabilité de l’Etat à travers la direction des impôts et domaines.

Le rapport mentionne qu’il y a des performances telles que la discipline budgétaire, l’allocation adéquate des ressources et la prestation efficace des services municipaux. Néanmoins, elles sont très faibles, note le document indépendant.

L'observateur

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