Moustapha Mbacké Dieng, connu sous le nom de Serigne Modou Bousso Dieng, a déposé une plainte contre Oumar Sy, frère du ministre d’Etat directeur de cabinet du président de la République, Habib Sy. Selon le président du Collectif des jeunes chefs religieux, le député Oumar Sy, par ailleurs directeur général de Egbos, lui avait vendu un terrain viabilisé à bâtir sur le site de Sacré-Cœur Pyrotechnique (Keur Gorgui), d’une contenance superficielle de 380 m2 correspondant au n°R132 à distraire du TF669/Grd. Le prix de vente était fixé à la somme de 64 millions FCfa, payables en tranches dont le jeune marabout s’est acquitté scrupuleusement. Avec une dizaine de documents à l’appui, Moustapha Mbacké Dieng a laissé entendre hier, lors d’un point de presse, qu’il a donné 30 millions pour la première tranche. C’était selon lui, le 13 avril 2010 par chèque d’une banque de la place numéro 4630543. «J’ai encore donné 20 millions le 11 mai 2010 par chèque n°4926501 pour la deuxième tranche. J’ai versé les 10 millions pour la troisième tranche le 27 juillet passé toujours par chèque», révèle le jeune marabout avec un air dépité. Si l’on en croit le président du Collectif des jeunes chefs religieux, il était entendu que, après ces versements, et dès le 1er juillet 2010, il devait être en possession d’une attestation de la Sicap, mais il n’en a rien été. «Il ne m’a délivré qu’une fausse attestation», certifie Serigne Modou Bousso Dieng. Très en verve, il signale que ce n’est pas son argent : «C’est pour de centaines de talibés, et si Oumar Sy ne rembourse pas l’argent le plus vite possible, sa vie sera en danger». Le jeune marabout a encore brandi le protocole d’accord signé entre les deux parties. «Conformément à l’article 3 de notre protocole d’accord, un remboursement devait intervenir au cas où je ne recevrais pas d’attestation de la Sicap. Maintenant, je ne veux plus de terrain, j’ai réclamé ledit remboursement. Pire, le sieur Oumar Sy m’a délivré un faux chèque de la Cbao n°9233836 daté du 23 août 2010 (qui est revenu impayé)», dit-il. Serigne Modou Bousso Dieng demande, au nom du collectif qu’il dirige, que la justice joue son rôle afin qu’il rentre dans ses droits. Par ailleurs, il interpelle le président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour la levée de l’immunité du député afin qu’il soit poursuivi par la justice.
Oumar Sy réfute les accusations et précise
Interpellé sur la question, M. Oumar Sy nous a confié qu’il est vraiment désolé qu’on ait tenté de mêler le nom de M. Habib Sy, directeur de Cabinet du président de la République, dans cette affaire. Alors qu’il n’est mêlé, ni de près ni de loin, à ce dossier. Mieux, M. Sy estime qu’il respectait beaucoup M. Serigne Modou Bousso Dieng qu’il considère comme un chef religieux. Mais son attitude ne traduit pas son statut. Et M. Sy s’en désole. Pour ce qui est du dossier proprement dit, le député précise que cela n’a rien à voir avec son statut d’élu. Mais c’est un dossier entre l’entreprise Egbos et un client. Et que si ce dernier considère qu’il a été lésé, il doit venir faire des réclamations au niveau de l’entreprise. Par conséquent, il invite sagement M. Serigne Modou Bousso Dieng à venir au service pour le règlement de son dossier. Pour ce qui est du chèque sans provision, il déclare que le même jour, il a remis d’autres chèques à d’autres personnes, mais qu’il n’a reçu aucune contestation.
L'Observateur
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